De plus en plus de coureurs se donnent des objectifs et y mettent les moyens : le temps consacré, le matériel, l’entraînement. On court donc de plus en plus avec méthode car les clubs, les coachs et les conseils trouvés sur les magazines y incitent.
C’est un progrès que l’on a fait depuis quelques années car on y allait de façon plus brutale : il fallait se donner à fond et point barre ! Le travail = le progrès. Les conseils d’entraînement ont permis de réguler tout ça et ce n’est pas notre coach Jérôme Sordello qui vous dira le contraire !
On peut aussi s’entraîner en jouant. Prendre du plaisir tout en travaillant, sans pour autant s’en rendre compte. Jouer, c’est varier les allures et les exercices, utiliser le décors autour de soi, être inventif ! Tout cela participe au plaisir car on ne prend pas l’effort et la souffrance de façon frontale, et cela permet également de varier un entraînement qui peut devenir très vite rigide et monotone.
Des idées ? Vous en avez certainement ! Regardez le décor autour de vous. Ces arbres tout près de chez vous : après échauffement (bien entendu !) vous pouvez très bien vous organiser un petit slalom. Quelques passages pour travailler les appuis et une belle accélération pour développer la foulée. Vous y retournez et vous tentez de faire mieux.
Ces tribunes au stade : quelques montées de marche pour se renforcer et se placer, quelques descentes pour travailler la fréquence, des petites boucles avec des passages à plat… et en avant ! Ce sentier sinueux dans les bois : une montée suivie de zig-zags et hop on fait demi-tour ! Ces poteaux électriques le long de la ligne droite : utilisez ces repères pour accélérer, ralentir, repartir, revenir en arrière… Ça change du 30/30 dans ces grandes lignes droites n’est-ce pas ?
Courez à la sensation, laissez-vous emporter par votre allure, écoutez votre corps si vous êtes fatigués. Il y a des moments où l’entraînement doit être rigoureux et sérieux si l’on veut engendrer des progrès. Il y en a d’autres où suivre ses envies et son instinct est le meilleur choix, à ce moment-là. Trompez la lassitude et la fatigue, allez jouer dans vos terrains favoris d’une autre manière. Quelques fois, c’est aussi comme ça que l’on progresse et que l’on apprend à mieux connaître son corps, retrouver de la motivation et re-booster son mental.
Jouez avec les contraintes, jouez avec le décor, avec ces sentiers, ces descentes rapides, ces lignes droites… Courez et jouez !
Texte : Mathieu BERTOS
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