Selon Daniel Dubois, ostéopathe, le syndrome rotulien est une pathologie fréquente et sans gravité réelle, à condition d’en limiter l’évolution dans le temps.
Pour la kinésithérapeute Patricia Mauroy, « il s’agit d’un problème multifactoriel dont l’élément déterminant est représenté par une anomalie de la partie postérieure de la rotule qui va entraîner une instabilité fonctionnelle de cette dernière au niveau de la trochlée ».
Les véritables lésions rotuliennes sont rares puisque les contraintes mécaniques entre la rotule et la trochlée sont faibles en course à pied. En réalité, la majorité des lésions porte non pas sur la rotule mais sur les parties molles et les tendons.
Les causes
Il n’y aurait aucun lien entre la distance parcourue et la survenue d’un syndrome rotulien.
Les causes concernent plutôt :
-un genou en valgum ;
-une rotule anormalement plane sur sa partie postérieure qui se plaque sur le fémur au milieu des deux condyles ;
-une pronation excessive ;
-des changements morphologiques (transformations comme lors de l’adolescence, prise ou perte de poids, post-partum) ;
-reprise du sport après un long arrêt ; surentraînement ou augmentation non progressive de la pratique ;
-des efforts importants sur des dénivelés notamment ;
-des rétractions des muscles et des fascias ;
-une modification posturale de l’articulation sous-astragalienne ;
-une insuffisance du vaste interne.
Traitements et prévention
Le traitement est celui de toute inflammation intra-articulaire : repos, glace, anti-inflammatoires par voie générale, massage, physiothérapie,… permettant une disparition du phénomène aigu en 2 à 3 semaines.
La reprise sportive, en revanche, doit se faire de façon très progressive et sur le plat uniquement. Les étirements du quadriceps et un entraînement spécifique de celui-ci et du vaste interne, classiquement déficitaires, amélioreront la position de la rotule et permettront une prévention des symptômes. Le triceps sural, les adducteurs, le tenseur du fascia lata et sa bandelette ilio-tibiale doivent être renforcés et assouplis.
Le port d’une genouillère avec évidement rotulien permettra de limiter les risques de récidive. Certaines activités devront être évitées comme les sauts, les accroupissements ou grandes flexions du genou, le squat complet en musculation, la nage en brasse, le vélo avec une selle trop basse, la marche en montagne.
Texte : Jérôme Sordello
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