Les prochains championnats du monde d’athlétisme auront lieu à Londres du 4 au 13 août 2017. Toutes les modalités de sélection et les minimas sont en ligne sur le site de la FFA ici.
Concernant le marathon, les minimas sont fixés à 2h32 pour les femmes, et 2h12 pour les hommes. Parmi les conditions de qualification, il faut que la performance soit réalisée sur un marathon labellisé IAAF entre le 1er octobre 2016 et le 30 avril 2017.
Il faudra être licencié au moins 20 jours avant la performance, et avertir un mois à l’avance le manager de la discipline Jean-François Pontier. Un suivi biologique pourra être demandé. La liste des athlètes sélectionnés sera publiée à partir du 15 mai 2017.
A la lecture de ses informations, nous nous faisons plusieurs remarques.
Tout d’abord, que le fiasco de 2016 pour les JO de Rio risque de se reproduire, à savoir aucun français ni française n’était présent. Les minimas étaient de 2h11 et 2h30. Au bilan 2016, la meilleure française était Aline Camboulives (vétéran) avec 2h37’58, et le meilleur homme était Jean Damascene Habarurema (vétéran) avec 2h13’57.
2h12 est sans doute encore trop difficile pour un coureur français, tout comme 2h32 pour une française … Surtout si l’on tient compte du temps imparti et de la non-possibilité de reproduire une performance sur marathon (en cas de premier échec, ce qui peut arriver sur une discipline si difficile, incertaine et exigeante).
Ensuite, le risque de minimas trop élevés risque de conduire à l’échec de nombreux athlètes voir de les inciter à renoncer totalement à la discipline. Celle-ci est déjà en mal de reconnaissance et de résultats, et le plan marathon qui avait été mis en place à la FFA n’avait pas marché … Pourquoi reproduire les mêmes erreurs ?
Il serait peut-être intéressant de baisser le niveau des minimas : 2h14/2h15 chez les hommes, ce qui valait un top 10 à Rio (!…) et 2h34/2h35 chez les femmes, niveau des 10 meilleures européennes au Brésil. Ainsi, la France pourrait être représentée à Londres, et il y aurait le public de l’athlétisme derrière eux pour suivre les épreuves et s’intéresser au marathon des mondiaux. Les athlètes seraient sans doute encore plus motivés pour figurer et montrer une belle image.
Par la suite, peut-être aurons-nous un français capable de briller comme Christelle Daunay en 2014 en étant championne d’Europe ? De plus, une ambiance équipe de France pourrait-être créée et une motivation pourrait naître chez des athlètes à potentiel pour y figurer. Il faut peut-être passer par là pour revoir des marathoniens français en championnat dans un premier temps, et de les motiver/de les soutenir dans un second temps.
Les marathons du printemps arrivent et nous verrons si quelqu’un est capable d’accrocher ces minimas, mais nous avons de grandes chances d’être déçus. Pour l’heure, seul Timothée Bommier a réalisé un temps intéressant de 2h14’50 à Dubaï en janvier dernier.
Texte : Mathieu BERTOS / Photo : Rémi Blomme
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