C’est en voisins et presque en habitués (3ème participation) que nous venons, Sissi et moi, au trail du Coutach cette année encore.
On connait très bien l’équipe d’organisation reconnue pour son amour du trail et son accueil royal, ce qui augure comme chaque fois une belle course sur un vrai tracé de trail et une belle après course avec un buffet convivial et des retrouvailles avec les coureurs du Gard et alentours bien agréables.
Cette date tombe également à pic pour préparer le Gruissan Phoebus trail, premier gros rendez vous du calendrier et casser la routine de l’entrainement. Seule ombre au tableau : il a plu toute la semaine et le terrain, truffé de dalles en pierre pourrait être piégeux et même dangereux en cas de prise de risques nécessaires. Le thème du jour est donc trouvé : faire du rythme, ne pas faire de chute. Ce sera plus facile à dire qu’à faire.
Après un bon échauffement prolongé avec Sissi et Fabrice pour faire un peu de kilométrage en vue de Gruissan, il est temps de prendre le départ qui nous surprendra par un coup de canon brutal.
Le peloton, dont moi, part en ordre dispersé et met un peu de temps à trouver le bon tempo mais au bout de quelques hectomètres, le train est lancé et je rejoins la tête de course sur ce sentier large mais rempli de flaques d’eau qui permet d’étirer le peloton. Les flaques larges et nombreuses finissent par prendre tout le chemin et il est impossible de les éviter complètement, ce qui fait que, comme beaucoup, j’ai les pieds trempés dès le 3ème kilomètre.
Pas de pluie en l’air mais les pieds dans l’eau quand même … Dommage ! Le retour vers Sauve, lui aussi assez plat mais un peu plus technique permet à un groupe de coureur de se dégager et nous sommes une petite dizaine dans un ordre dispersé à nous présenter à l’entrée des premiers singles au 5ème kilomètre. Je prends la tête du groupe dans ces sentiers techniques, glissants et tout en virevolte et en profite pour relancer dès que le sentier s’élargit ou devient plus lisible. A ce petit jeu, nous nous retrouvons en tête avec un autre coureur et passons « la mer de rochers » en toute sécurité car il a l’air lui aussi peu à l’aise sur le technique.
Lors de la sortie de cette portion technique, je vois que notre avance s’est accrue et je distingue uniquement un coureur en blanc à 200 m environ. Le sentier se fait plus large et plus courant et, dans la première bosse du circuit, aux environs du 12ème kilomètre, je décide d’accélérer un peu pour creuser si cela est possible sur les autres coureurs afin d’attaquer les futures portions descendantes en toute quiétude pour ne pas prendre de risques (j’ai le scénario en tête d’il y a deux ans où nous étions 3 dans la première descente dangereuse et où j’avais dû jouer les équilibristes pour garder le contact et finalement chuter lourdement….).
Les sensations sont excellentes et je lâche finalement mon compagnon de route dès les premiers pourcentages. Je sens que le travail de la semaine passée dans le dénivelé paye et je me régale de surcroît à appuyer dans cette première difficulté. En me retournant, je me rends compte que le trou est fait mais appuie tout de même pour essayer de creuser le plus possible. La bosse passe bien malgré que ça glisse au sol sur les dalles et grosses roches et je bascule dans la descente en me disant qu’il faut assurer. Je conserve une bonne allure jusqu’au ravito qui suit une légère remontée au kilomètre 18.
Je prends le temps de refaire mon lacet et de remplir mon bidon avec mon sachet de poudre Isostar et de l’eau, ce qui me coûte une bonne minute 30 en tout. Mais je préfère bien serrer mes chaussures avant la suite qui m’avait laissé des doux souvenirs. Et je ne suis pas déçu. Effectivement, la pluie aidant, cette descente se veut ultra glissante et « chutogène ». Et j’ai beau descendre vraiment en faisant attention, je ne manque pas de m’envoyer dans le décor sur une première belle glissade-patinette incontrôlable.
Je me relève en colère contre moi même et contrôle encore plus les hectomètres qui suivent. Heureusement la roche glissante laisse place à un pierrier qui me permet de récupérer et de glisser mais dans les cailloux et en toute sécurité. La portion qui suit est plus roulante et je reprends un bon rythme car je sais que entre le ravito un peu long et ma descente un peu lente, j’ai surement perdu du terrain sur certains casse-cous gardois ! Je relance bien sur les quelques kilomètres qui suivent et arrive au pied de la bosse avec l’envie de « mordre dedans ». Ce que je fais avec plaisir en me régalant vraiment.
Le rendement est assez difficile à mi-pente en raison d’un passage avec des dalles rocheuses et il faut vraiment être équilibriste pour ne pas chuter. Je me tire de ce passage sans encombres et finis la bosse en courant un maximum même si je m’octroie quelques secondes de « marche sur les cuisses » dans la portion la plus raide. Les jambes répondent encore bien, j’en suis ravi. Arrivé en haut, il reste à prendre une grande respiration et se lancer ! Des bénévoles me rassurent heureusement en haut: Tu as deux kilomètres faciles mais après attention, c’est super dangereux ! C’est donc « ultra rassuré » que je me lance dans cette ultime descente que je gère en allant à fond sur le facile et sur la pointe des pieds deux kilomètres plus loin.
Malgré toutes les précautions du monde, je ferais une nouvelle cascade façon salto arrière pour me retrouver sur le côté gauche du chemin complètement sonné. une nouvelle fois en colère contre moi mais il y a plus de peur que de mal donc je repars de plus belle pour arriver sans trop de bobos sur la portion bitumée qui annonce la fin de la course et nous permet de rallier l’arrivée. Au final une victoire et un temps de 2h23 qui n’est pas si mauvais si on compte la gestion de la course, des chutes, des risques et des ravitos. Du rythme, j’en ai fait, mais des chutes aussi ! Objectifs à moitié réussis !
Je retrouve Sissi une trentaine de minutes plus tard en un seul morceau et suis bien heureux qu’elle n’ait pas de gros bobos à me raconter ! Heureusement, ce parcours est vraiment bien tracé et un vrai régal à courir ! Et je ne parle même pas du buffet gargantuesque et de l’accueil d’après course réservé aux coureurs par Julien, Jean François et son équipe. Ce qui me fait dire encore une fois que nous avons, dans le Gard des organisateurs qui vivent le trail et qui savent le faire vivre. Une belle journée terminée entre amis avant de partir courir un peu plus loin dans les semaines et mois qui viennent.
Emmanuel Gault
Laisser un commentaire