Le Trail du Coutach ne faisait pas vraiment partie de notre programme cette année, mais parfois, il faut aussi savoir laisser parler ses envies.
Nous connaissons l’épreuve pour l’avoir déjà couru en 2015 (récit Trail du Coutach 2015), c’est donc en connaissance de cause que nous décidons de confirmer notre participation in extremis.
Organisée par des vrais passionnés du départ de Sauve, cette course a bien trouvé sa place dans le Challenge des Trails Gardois. Son succès se confirme cette année, avec plus de 800 coureurs inscrits sur l’une des deux épreuves proposées : 15 et 30km.
Avec son dénivelé positif de presque 1000m, ce 30km s’intègrera parfaitement dans notre préparation pour le Gruissan Phoebus Trail. À une seule condition : savoir rester prudents et freiner les allures sur les portions périlleuses. Le Trail de Mont Olympe il y a 15 jours a bien été digéré, la longue sortie de dimanche dernier dans les Cévennes aussi, c’est donc en forme et motivés que nous prenons la route de Sauve ce dimanche 29 janvier 2017, pour prendre le départ de cette 8ème édition du Trail du Coutach.
On retrouve les copains gardois sur place, ça chambre un peu, normal !! ;)) Claude Razon, speaker bien connu de la région, se chauffe la voix avec un bon café (à moins que ça ne soit du vin chaud ! ;)) Il semble en forme, ça fait plaisir ! Cette semaine a été très humide dans le Gard et les sentiers sont détrempés ! Le ciel n’est pas menaçant et le soleil devrait même sortir quelques rayons dans la matinée, mais le sol est annoncé très très glissant et sur ce parcours rempli de cailloux, rochers et autres difficultés techniques. Il va falloir redoubler de vigilance …
On prend le temps de s’échauffer un peu avec Fabrice et Manu. Le grand débat sur la tenue optimale à enfiler … J’arrête mon choix sur : short et manchons de mollets en bas; manches longues techniques sous mon tee-shirt. Buff sur la tête, gants pour protéger les mains des multiples ronces que l’on risque de croiser sur le parcours (et même si j’ai eu chaud, je n’ai pas regretté ce choix pour cette dernière raison !). Aux pieds, les Asics Fuji Lyte, qui m’accompagnent depuis presque un an sur toutes mes courses maintenant : j’adore !
On se regroupe vers le départ peu avant 9h. Personne ne semble très discipliné et les organisateurs peinent à faire ranger les coureurs sous l’arche … En même temps, on sent que l’ambiance est détendue et chacun papote avec le copain qu’il est content de retrouver ici ! Le charme des épreuves locales. Je retrouve Nathalie Henriques, la championne gardoise qui rafle tout dans la région ! :)) on échange quelques mots avant de se tourner du bon côté du départ. Puis soudain, coup de pétard qui fait sursauter tout le monde ! On se regarde tous en se demandant ce qu’il s’était passé. Ben oui, en fait, c’était bien le GO qui voulait dire : « c’est parti, vous pouvez y aller, bonne course à tous ! »
Voilà un départ original, mais peu importe ! Nous voilà élancés sur le parcours, la main sur le chrono pour démarrer le compte à rebours. Nathalie part comme un boulet de canon, je n’essaye même pas de l’accrocher, je risquerais de trop faire grimper le cardio et de le payer très vite. Le premier kilo est passé en 4’10, le 2ème sur le même rythme, ça me semble déjà largement correct ! Le sol est complètement inondé et nous passons le début de course à zigzaguer pour tenter d’éviter de se retrouver avec de l’eau jusqu’aux chevilles. On dirait les Foulées du Gois ma parole !! :)) Ça en fait rire quelques uns, dont je fais partie, d’autres ronchonnent un peu plus. C’est vrai que c’est pas forcément très agréable de commencer un trail de 30km avec les chaussettes trempées …
km3, 12’50, et la pente commence à s’incliner gentiment … On quitte le bitume pour s’embarquer sur les premiers sentiers. Ça commence à grimper, on entre dans des singles étroits, les peloton s’étire et chacun se range à sa place. Rapidement, on prend conscience que la pose de pied va devoir se faire prudemment sur les cailloux mouillés : ça glisse ! J’essaye d’éviter les rochers et de slalomer entre les cailloux, en privilégiant les quelques portions de terre, mais certains passages sont inévitables et exigent de rétrograder d’une vitesse. Je ne suis pas à l’aise avec ce type de terrain et préviens les gars derrière qu’ils n’hésitent pas à faire signe s’ils veulent passer.
Les sensations sont bonnes en ce début de course, mais je m’interdis de prendre le moins risque ici. Une mauvaise chute pourrait très vite tourner au drame ! Du coup, il faut jongler entre concentration maximale et prise de risque minimale pour rester dans la course et garder du rythme. Le parcours se vallonne, alternant quelques passages de montées/descentes. Ça tourne à droite, à gauche, impossible de s’ennuyer sur ces sentiers en pif/paf ! Je réalise que ce qui fera la différence aujourd’hui, ça sera probablement la prise de risque. Et à ce jeu, je ne suis vraiment pas forte ! C’est frustrant parce qu’il est difficile d’accélérer ici, alors même que la forme est au rendez-vous. Mais bon, c’est pour tout le monde pareil hein !
La pente se raidit à partir du 11ème kilomètre, avec une première belle bosse (250D+ pour 3km environ). Ça peut se courir, mais avec ce sol glissant, on est obligé de passer en mode marche. Je prends alors une première gamelle qui me rappelle à l’ordre. Ça m’agace mais pas le choix, je marche sur des œufs et je me fais doubler par une Ferrari, notre grand gourou d’ostéopathe, qui ne se retient pas de me taquiner : « hey pitchounette, alors, on se balade ? » Rooooo Benoît, te voilà ! Ouais, mais non, ça ne va pas se passer comme ça. Ok, je reste derrière … un peu … mais je n’ai pas dit mon dernier mot.
C’est dans la descente qui suit que je le reprendrais, et qu’il ne me redoublera d’ailleurs plus (sans rancune Benoît ! ;)). Cette première côté passée, nous en reprenons une seconde bien pentue avant de redescendre vers l’unique ravitaillement de la course, aux alentours du 19ème. Je suis toujours 2ème féminine, Nathalie est annoncée 2/3′ devant. Je prends le temps de remplir mon bidon mais pour le coup, c’est un arrêt express. D’ailleurs, je me rends compte que je n’ai encore rien mangé, mais je n’en ressens pas le besoin, donc je temporise, sachant que ma boisson est sucrée.
La descente se poursuit jusqu’au km22, avec toujours le même mot d’ordre : prudence ! Certains passages sont signalés d’un panneau « attention danger », pour permettre aux coureurs d’anticiper. On est même obligés de s’accrocher aux branches pour éviter quelques acrobaties. Une fois en bas, on retrouve des encouragements puisque nous repassons près du départ. On entend d’ailleurs Claude, le speaker qui annonce l’arrivée des coureurs du 15km. Les parcours se croisent ici : 30km à droite, 15 à gauche ! Ça motive ! Virage à droite donc, et c’est reparti pour la prochaine belle grimpette du parcours : 3km pour 300m de dénivelé positif.
Je me sens bien, et essaye de garder un bon rythme de course. Les quelques coureurs que je double m’encouragent en me prévenant que Nathalie n’est vraiment pas loin (merci les gars !). Je doute pouvoir la rattraper mais ces derniers temps, j’ai connu quelques belles fins de courses surprises, et j’ai compris qu’il ne fallait jamais baisser les bras avant d’avoir franchi la ligne ! ;)) Ici encore, c’est une vraie patinoire, et le passage sur quelques grandes dalles rocheuses se transforme en concours de figures artistiques dont je fais les frais. Aie !! Je m’empale le tibia sur le coin d’une roche, heureusement que j’avais le manchon de compression, sinon, j’étais bonne pour quelques points de suture. On avance donc très doucement ici, jusqu’à retrouver un sol en pierrier moins propice aux vols planés.
La fin de l’ascension est raide. On avance les mains sur les cuisses, le dos courbé : MIAM !! Km26 au sommet, le bénévole présent ici m’encourage : « bravo, 2ème féminine, la première est passée il y a moins de 20 secondes ! » Ah bon, c’est vrai ? Oui oui ! Bon, rien n’est joué alors finalement. Mais cette dernière chute m’ayant pas mal refroidie, ce n’est pas sur ces 5km restants que je risque de faire des folies … Allez, on embraye dans cette dernière descente ! Instable et toujours délicate pour les chevilles, cette dernière partie de course doit se faire sur la retenue pour éviter une éventuelle mauvaise chute.
J’essaye d’allonger la foulée quand le sol le permet, mais en n’apercevant personne à l’horizon, je comprends que je ne rattraperais pas Nathalie. Pas grave, à ce moment là, j’ai juste envie de franchir la ligne sur mes deux jambes en fait ! Je déroule pour terminer, et savoure de retrouver un sol stable sur les derniers mètres. J’en termine en 2h53, 2ème féminine et 41ème au scratch. Exactement le même chrono qu’il y a 2 ans, mais sur un parcours beaucoup plus engagé. Très satisfaite donc ! :)) Nathalie est finalement arrivée 2’30 avant, elle a dû mettre le turbo sur la fin !! Bravo Nath ! Bravo aussi à mon homme qui remporte l’épreuve en 2h23′ !
Débriefing d’après course avec les copains, puis on se retrouve autour d’un bon buffet campagnard offert par l’organisation ! Merci les gardois, comme d’habitude, on s’est régalés grâce à vous !
Texte : Sylvaine Cussot
>> Les résultats du Trail du Coutach : 15km 30km
Infos sur la course : TRAIL DU COUTACH ÉVASION