L’un de nos coups de cœur 2016, avec Sissi était l’an dernier le trail du Mont Olympe, qui nous avait permis d’ouvrir la saison sur une épreuve au terrain de jeu magnifique, au tracé vraiment exigeant mais varié et avec une équipe d’organisation désireuse de faire le maximum pour les coureurs.
C’est donc sans hésitation que nous avions décidé de réouvrir le bal des compétitions par cette belle épreuve. Et avec une belle envie de surcroît avec les bons souvenirs de l’année passée. Une prépa assez légère en terme de foncier mais intéressante en terme de vitesse sur les 3 semaines que nous avons eu pour nous préparer me laissait présager un petit déficit de volume … Qui n’arriva pas.
Après un bon échauffement bien conduit et pas trop précipité pour une fois, le départ est donné. Un « Bip » sur ma montre pour lancer mon AMBIT VERTICAL et un couac pour Sissi qui n’arrive pas à amorcer son chrono à cause du froid et il est l’heure de s’élancer … Comme l’an dernier le départ est très rapide (ahhhh l’enthousiasme du début de saison !), mais cette fois ci je me sens plus à l’aise sur des bases élevées. Je sais que cela est normal vu ma préparation…
D’ailleurs, dès la première bosse, alors que l’an dernier je sentais déjà les aiguilles pointer dans le rouge, cette année, je suis bien dans le rythme malgré un tempo très élevé qui fait d’ailleurs exploser le groupe de tête ( je me contente de suivre, je ne suis pas à l’origine du coup d’accélérateur). Craignant un léger manque de foncier, je décide garder la même stratégie que l’an dernier à savoir temporiser une bonne moitié de course, puis commencer à appuyer et à réduire les écarts dans le Mont OLYMPE puis terminer en trombe les 10 derniers kilomètres et voir comment ça se termine.
Yoann Peisson, comme l’an dernier met donc le turbo dans la première difficulté et je décide de le laisser partir (comme l’an dernier). Thomas Pigeois et Fabrice Arnaud ne sont pas loin derrière moi et ce premier me rejoint dans la seconde partie de la montée. Nous faisons un bout de chemin ensemble mais je décide de le laisser partir aux alentours du 5ème kilomètre dans les portions techniques où je ne veux prendre aucun risque et temporise beaucoup.
C’est avec Fabrice que je passerais les kilomètres qui suivent en jouant un peu au chat et à la souris au gré des difficultés. Il est à l’attaque et nous maintenons un bon rythme qui nous permet d’avoir Thomas en vue tandis que Yoann est annoncé régulièrement à 2/3′ devant. Au pied du Mont Olympe et après un ravitaillement express, me voilà donc à quelques mètres de Thomas et en compagnie de Fabrice.
Comme prévu, j’attaque fort cette montée et ne tarde pas à me retrouver sur les talons de Thomas. Fabrice perd du terrain, et le scénario commence à ressembler à celui de l’an dernier avec les acteurs dans le désordre ( j’avais repris Fabrice à 4 kilomètres de l’arrivée l’an passé). J’assure la descente qui suit et recolle Thomas qui avait pris le large dans la descente juste avant le ravito 2 (dernier de la course ) au kilomètre 18. À ce moment là, je me sens encore plein d’énergie et le manque de foncier que je craignais ne se fait absolument pas ressentir. Je décide donc d’y aller franco « pour voir », même si Yoann est encore et toujours annoncé à 3 minutes devant environ.
Dans l’ultime ascension à 8 kilomètres de l’arrivée, j’appuie vraiment fort, lâche Thomas et me retrouve finalement en haut de ces 200 m+ avec seulement 1′ 15″ de retard annoncé. J’ai réussi à boucher plus d’une minute en peu de temps, je me dis donc que Yoann craque sûrement un peu et cela m’encourage à relancer encore plus fort. Je prends une grosse respiration en haut de la montée et me jette littéralement dans la descente où je laisse beaucoup de force pour allonger le pas sur ce terrain propre où on peut prendre de la vitesse. Je sais que ce n’est pas là que je vais gagner du terrain, mais je ne veux pas en perdre.
Je ne vois toujours pas Yoann au bout de 2 kilomètres à chasser à 3’10/3’20 au kilomètre, mais sais que si la différence peut se faire, c’est juste après, sur un léger faux plat-remontée d’environ un kilomètre… Là où j’avais repris Fabrice l’an dernier. C’est ici où la fraicheur et la force qu’il reste dans les jambes peut vraiment faire une grosse différence.
Aux abords de cette zone, je rassemble toute mon énergie pour être sûr de reboucher le plus possible de terrain en un minimum de temps. Et scénario incroyable, j’aperçois Yoann au même endroit que Fabrice l’an dernier ! J’irai finalement le chercher en appuyant de toutes mes forces au mètre près au même passage que l’an dernier, je reconnais les arbres, le léger virage après lequel j’avais repris Fabrice, c’est un scénario véritablement identique…
Le différentiel d’allure est important à ce moment là et je passe Yoann après une petite tape dans le dos. Je tâche de terminer le travail proprement et comme il me reste pas mal de jus, je me fais plaisir sur les 3/ 4 kilomètres restants. Je finirais finalement la course avec un peu plus d’une minute d’avance mais dans un chrono similaire à 1 minute près à celui de l’an passé.
Thierry Merello, le commentateur ironise en disant qu’ils vont baptiser le passage où je repasse les premiers dans la course à mon nom … Tant mes deux courses de 2016 et 2017 sont les mêmes. Ça me fait bien rire mais suis un peu désolé pour Yoann qui a fait une superbe course en costaud devant.
Sissi arrivera une trente minutes plus tard en améliorant son chrono passé de près de 5’… Ce qui sent bon pour la saison à venir ! Quoi qu’il en soit, ce fut une belle journée, comme l’an dernier à ce trail du Mont Olympe… Scénario identique ou pas ! Possible qu’on respecte l’adage « jamais 2 sans 3 » l’an prochain…
Texte : Emmanuel Gault
Photos : CYRIL BUSSAT (Photossports.com)
Les résultats du Trail du Mont Olympe : 29KM 11KM
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