Une l’invitation à revenir crapahuter sur les pentes du Mont Olympe, ça ne se refuse pas ! C’est donc avec grand plaisir que nous répondons par la positive à Patrick Ferraud, qui nous propose de participer à l’édition 2017 de son Trail du Mont Olympe.
Course de début de saison, le Trail du Mont Olympe est une des rares qui ne se court pas dans la neige en ce mois de janvier ! Et c’est aussi pour ça qu’on l’aime, nous les sudistes peu habiles avec les terrains glissants enneigés ! ;)) Mais pas que pour ces raisons … Un peu plus de 29km et environ 1550mD+, son parcours est varié, avec des portions bien techniques et d’autres plus roulantes, des jolis panoramas avec un point culminant sur le Mont Olympe (massif issu de la chaine Pyrénéo-provençale), et une équipe organisatrice fort sympathique ! Sans parler du fait que l’épreuve fasse partie du Challenge des Trails de Provence, et attire donc chaque année, de très bons athlètes de la région.
On avait pris beaucoup de plaisir à la découvrir l’an dernier, c’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que nous y revenons cette année. La forme n’est pas trop mauvaise en ce début d’année, ça sera une belle occasion de se tester avant d’aborder les premiers gros objectifs de saison. Le froid hivernal a enfin décidé d’envahir la France, normal en même temps, c’est la période ! Tant pis, on s’adaptera : collant, gants, bonnet, buff, manches longues … Et puisque l’organisation nous a commandé du soleil, on devrait pouvoir survivre, même si les températures avoisinent les zéros degrés.
Le départ et l’arrivée de la course se déroulent à Trets, un charmant petit village à l’Est des Bouches du Rhône, en limite du Var. À environ 2h de la maison. Deux distances au programme, le 29km qui ouvre donc le challenge des trails de Provence version courte, et une course nature, le 12km. Notre départ est à 9h, nous nous dirigeons vers le gymnase pour le retrait des dossards aux alentours de 8h15. Ça caille en effet, et le curseur de la motivation n’est pas poussé au max à ce moment là, j’avoue. Heureusement que nous retrouvons les copains sur place pour réchauffer l’ambiance et nous secouer un peu ! (Et puis je sais que je vais retrouver ma Julie à l’arrivée, ça va m’aider à avancer plus vite peut être ! On ne s’est pas vues depuis 10 ans … !)
Quelques foulées pour se réchauffer et l’heure de se ranger tranquillement derrière la ligne est vite arrivée. J’essaye de lancer ma Suunto moins d’une minute avant le go, mais elle décide de faire grève ce matin et ne veut rien savoir. Elle a froid, elle ne s’allume pas (bon en même temps, comme Patrice l’a bien remarquer, elle commence à se faire vieille, elle en a fait des kilomètres en 3 ans ! Je vais peut être me décider à sortir la nouvelle du placard ! ;)). Ok, tant pis, je ferais sans, ça ne sera pas plus mal d’avancer aux sensations. Ça part à 9h, j’essaye de me caler dans un rythme raisonnable, je sais qu’on embraye direct dans le pentu !
J’ai aperçu quelques féminines partir comme des fusées, notamment celle qui mène et qui est partie avec les gars devant. Wouaaaah ! Quel départ impressionnant ! Je ne la connais pas. Mais je ne la suivrais pas en tout cas ! Je me mets à mon rythme, sans me soucier de mon classement. Ça démarre sur bitume pour sortir du village, mais déjà, ça grimpe bien et ça commence à souffler fort dans le peloton. Les premiers sentiers arrivent et les premiers rayons du soleil aussi, au grand soulagement de tous. Après 3/4km à grimper, on peut baisser les bras avec une petite relance qui soulage les cuissots.
Les premières sensations ne sont pas extraordinaires, j’ai des poteaux à la place des jambes, mais patience. Je sais que ça va se débloquer plus tard. En attendant, je gère, sans me mettre dans le rouge et en profitant de ce cadre de rêve ! Et puis de toute façon, les singles ne permettent pas de doubler sur cette première partie. On se suit, les uns derrière les autres, on temporise. J’ai quand même une féminine en ligne de mire, que j’essaye de garder à la vue, pour me motiver et me challenger. Les quelques spectateurs sur le côté m’annoncent 4ème.
Le parcours est toujours aussi extra ! On alterne monotraces très techniques, en montée ou en descente, et quelques portions un peu plus larges qui permettent de relancer et de se replacer, le panorama est incroyable. Un régal pour les yeux, et les cuisses ! C’est dans la seconde ascension vers l’Ermitage de St Jean du Puy que je me décide à doubler cette féminine juste devant moi. Je l’encourage, et passe donc le premier ravitaillement, aux alentours du 9ème kilomètre, 3ème. Je prends le temps de remplir mon bidon ici. Merci les bénévoles !
Nous repartons vers une nouvelle ascension : la fameuse bosse aux moutons, qui nous emmène au pied du Mont Olympe. Cette année, je ne me ferais pas avoir, je sais que le plus dur reste à venir juste après … avec les derniers D+ pour atteindre le sommet de l’Olympe. C’est raide et ça se passe, courbée, les mains sur les cuisses, et parfois même, à 4 pattes, les mains sur les rochers. Ça brûle les mollets, mais on serre les dents et on grimpe, sans broncher ! Au sol, un pierrier glissant. Il faut mieux être léger pour rester stable sur ses appuis ici ! Ça passe, sans se presser, et en prenant le temps de savourer cette magnifique vue au sommet : c’te chance, c’est troooooop beau !! Bon, ça souffle quand même un peu, on ne va pas s’attarder ici quand même hein !
Toujours aucune féminine en ligne de mire, je crois que les deux premières ont bien pris le large … même lorsque les sentiers sont dégagés et que l’on peut scruter à l’horizon, je n’aperçois aucune silhouette féminine. Mais nous ne sommes qu’à mi-parcours, reste encore de la route. À la bascule, c’est une longue descente technique de 3/4km qui nous tend les bras. Comme d’habitude, je me fais prendre quelques places ici (que j’espère bien reprendre plus tard, n’est ce pas les gars ? ;)). Ce genre de terrain, ce n’est pas ma tasse de thé et je n’ai pas envie de rentrer à la maison avec une cheville enflée en ce début d’année. Donc prudence, pas de prise de risque inutile !
La descente infernale avalée, nous voilà repartis à grimper ! Pas de répit sur ce parcours, et c’est justement pour ça qu’on l’aime ! Le second ravitaillement se trouve au 19ème kilomètre. Je jette un œil à ma montre qui dort toujours, mais qui me donne au moins l’heure : il est 11h. 2h de course donc, il reste 10km, je suis à peu près sur les mêmes bases que l’an dernier au niveau timing. Remplissage de bidon rapide, hop, ça repart ! Le menu pour cette fin de repas s’annonce plus léger : une petite remontée sur l’Ermitage de St Jean avant de basculer sur Trets par le domaine Grand-Boise. Bref, il faut quand même avoir encore un peu de ressources pour terminer, et ça tombe bien, les jambes se sont allégées, ça qui me permet de tenter de ne pas flancher.
On m’annonce toujours 3ème. J’ose demander : « elles sont loin devant ? » Réponse claire : « la première oui, quand même, la seconde à environ 2 minutes. » Il reste un peu plus de 6km, c’est jouable non ? Tout dépend de son état de forme en fait, mais allez, go, il faut le tenter hein, on est là pour jouer non ? J’allonge la foulée tant que je peux, en essayant de rester prudente sur mes appuis, le sol n’est pas stable du tout avec tous ces cailloux. Je retente un redémarrage de ma Suunto, miracle, elle se réveille ! Il était temps … Bon ben chouette, j’aurais les 5 derniers kilomètres, c’est mieux que rien.
C’est lors de la dernière petite remontée, à moins de 4km de l’arrivée que j’aperçois la seconde au loin devant. Ça me booste de la voir enfin et je donne tout pour la recoller ! Je m’en rapproche progressivement pour arriver à son niveau au sommet de la bosse, juste avant d’entamer la dernière descente vers l’arrivée. Je l’encourage, puis la double. Elle semble être dans le dur (chose qu’elle me confirmera, une fois l’arrivée franchie). J’embarque deux coureurs avec moi dans cette folle fin de course, qui me remercient d’avoir pris l’initiative de faire le tempo pour terminer sur cette allure. Hey, c’est vrai qu’on n’a pas chômé : 4,4km, 17’55, ce qui fait du 4’04/km de moyenne (c’est ma Suunto qui me l’a dit !). Bravo les gars et merci, c’était chouette de partager cette fin de course avec vous dans cette bonne humeur collective !
Et même, comme ils sont super galants, ils m’ont laissée franchir la ligne devant eux : quelle classe hein ? ;)) La ligne est franchie en tout juste 2h58, soit 4 minutes de mieux que l’an dernier sur un même parcours. 2ème féminine et 31ème au scratch. Pas de regret, la victorieuse est loin devant et clairement au dessus de mes capacités du jour ! Et puis, vous savez quoi ? je préfère perdre la victoire et faire un meilleur chrono que l’an dernier, parce que ça veut dire que j’ai progressé et ça, c’est super motivant !
Je retrouve mon Manu et apprends sa victoire (génial, bravo mon chéri !!), puis je retrouve ma Julie pour une séance de papotage, 10 ans après … C’est fou ça ! Un vrai bonheur de lancer la saison de trail 2017 par cette superbe épreuve. Merci à toute l’équipe organisatrice et aux bénévoles, grâce à qui, nous avons passé un sacré bon moment ! :)))
Les résultats du Trail du Mont Olympe 2017 : 11KM 29KM
Texte : Sylvaine Cussot
Photos : Cyril Bussat (photossports.com)