Attribuer le nom de « team » est déjà en soit une façon d’attribuer un titre à un groupe, pour indiquer simplement une appartenance et/ou pour valoriser un investisseur. Le nombre actuel de teams peut rendre son concept flou : il en existe plusieurs dizaines, déclarés ou non, officiels ou pas …
Car si tout le monde voit à peu près clairement ce que sont le Team Salomon, le Team Asics ou le Team Hoka, on peut se mélanger les pinceaux quand il y a plusieurs noms en un ou de groupes peu connus.
Objectifs d’un team
Un team peut simplement définir la constitution d’un groupe de copains autour d’une passion et d’une activité commune. Son but est de valoriser son action de regroupement pour ses sorties course à pied par exemple. Ses coureurs peuvent être déjà licenciés dans un club, ou bien être constitués par la volonté du groupe. Quelques fois c’est officialisé sous forme d’association. Il se peut qu’à leur échelle une entreprise locale se prête au jeu et participe par exemple à la fabrication de t-shirts portant son logo. Les objectifs sont principalement la convivialité et le partage.
A l’échelle d’un magasin spécialisé, en fonction des contrats alloués par les marques, les objectifs sont évidents : faire de la publicité pour la marque et pour le magasin. Tout dépend des moyens déployés, mais en général les coureurs reçoivent une ou deux paires de chaussures et une ou deux tenues. On leur demande de les porter en groupe et sur les compétitions pour être tout simplement visibles et mettre en valeur les produits. Il y a également un second objectif qui est celui de l’image de la marque ou du magasin : en fonction du « casting » choisi, il faut donner envie aux autres de venir acheter chez eux. Il n’y a pas obligatoirement nécessité de résultats ou d’un certain niveau à atteindre. Ce qui compte avant tout c’est de bien représenter et communiquer.
A l’échelle d’un groupe important et d’une marque, on reste sur la philosophie précédente et l’importance de la visibilité. Il faut donc être présent sur un certain nombre de courses dans l’année (si le coureur n’en fait que quatre, ça ne marchera pas). Ces épreuves doivent être d’un certain niveau d’importance pour permettre cette visibilité et communiquer. Si ceci est bien assuré, les objectifs de résultat seront moins déterminants. Bien sûr ce dernier critère n’est pas à minimiser, mais la communication et la visibilité sont primordiales. Les marques cherchant à établir une renommée et valider leurs technicité peuvent induire une valorisation par les résultats : dans ce cas l’athlète ne pourra pas se cacher éternellement au milieu du peloton.
Fonctionnement
Les athlètes reçoivent la majorité de leur équipement en cours d’année. Il est rare d’avoir sa dotation au 1er janvier. Ils doivent porter les produits de l’année en cours et signent un contrat avec la marque ou le magasin. Ces derniers peuvent demander par exemple de participer à une des épreuves sponsorisées dans l’année.
Pour la mise en avant, des regroupements sont prévus pour participer à des sorties depuis l’enseigne en question. C’est aussi l’occasion pour le public de venir découvrir les produits via des tests et de rencontrer les athlètes.
Il peut être demandé de posséder un compte athlète sur les réseaux sociaux pour diffuser ses résultats et l’utilisation des produits. Des compte-rendus de courses ou de tests sont un plus.
Pour les teams d’importance, des regroupements sont prévus dans l’année, sous forme de stage. La cohésion de groupe y est renforcée. Les athlètes y découvrent également les produits en avance et peuvent en bénéficier, voir participer à l’élaboration de futurs modèles en donnant leur avis.
L’appartenance à une grande marque peut faire bénéficier l’athlète d’autres marques qui s’associent à la première (accessoires, lunettes, bagagerie, produits énergétiques etc). La mise en avant et le retour sur ces produits sont importants. Un coach ou un kiné s’associant à la marque peuvent être sollicités plus facilement. Les athlètes ne sont pas payés, SAUF très rares exceptions comme Kilian Jornet ou Sébastien Chaigneau. Autrement, ils reçoivent des défraiements pour leur déplacements en compétition ou en stage de regroupement du team. Certains voyages sont pris en charge par la marque partenaire du team et de l’événement en question.
Alors pourquoi certains, et pas d’autres ?
Cela dépend de la volonté de la marque, des profils, des personnes qui se font connaître… Certains ne font pas la démarche, d’autres n’en ont pas la volonté ou le besoin. Il faut surtout communiquer, donner une bonne image et être présent sur le terrain ! Attention, on voit vite ceux qui trichent… L’important est de rester soi !
Texte : Mathieu BERTOS
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