Nous avons passé la mi-décembre et il y a peu de neige en montagne. S’il a existé des hivers qui ont commencé tardivement, les derniers jours que nous avons vécu amènent à se poser pas mal de questions.
Dans les Pyrénées, on peut encore monter avec une simple paire de baskets et de quoi se couvrir (haut thermique et coupe-vent) à plus de 1900m sans problèmes. Les nuits et les matinées sont froides mais le soleil réchauffe bien l’atmosphère en journée. Surtout, même si la neige manque sur les sommets et que certaines stations n’ouvriront pas en entier pour Noël, cela fait bien plus de 3 semaines sans précipitations, même en plaine. A peine l’humidité de la nuit pour arroser le sol.
Par contre l’épisode de pollution est arrivé jusqu’ici, voilant le fond de l’air, laissant des nappes nuageuses et donnant au ciel des couleurs particulières … L’activité de l’homme est sans aucun doute prégnante sur tout cela, sans que s’en rajoutent quelques écobuages mal maîtrisés qui ont obligé les secours, véhicules et canadairs à circuler et contenir tout cela.
Même triste constat dans les Alpes. Thimotée Nalet, traileur et photographe, constatait le voile de pollution et son impact sur la qualité de l’air. » La qualité de l’air en Haute-Savoie est comparable à celle d’une ville comme Shangaï « , constatait-il. Les questions sont nombreuses sur certaines régions touristiques qui se peuplent, sur ces stations qui produisent ou transportent de la neige pour l’arrivée des sportifs et des touristes, sur la surconsommation d’énergie pour lutter contre l’hiver…
Kilian Jornet évoquait les manches de coupe du monde de ski qui ont été maintenues à La Clusaz, grâce aux efforts de l’homme pour palier aux faiblesses de la nature. » Devrions-nous nous adapter à la nature, ou adapter la nature à nous? […] Il faut s’adapter à la nature et non le contraire ! » Son constat est simple mais tout de même alarmant. L’homme doit-il maintenir une activité dite normale, malgré tous ces signaux ?
Le problème de la pollution dans les grandes villes est lui aussi revenu sur le devant de la scène dernièrement, et pour le moment le gouvernement est beaucoup plus dans la réaction (décision de circulation alternée une fois le constat de pollution fait) plutôt que dans la prévention. L’action gouvernementale (et mondiale) doit être rapide et d’ampleur, tout comme la prise de conscience.
Quand se déplacer et courir en ville devient une contrainte, voir un danger, que doivent faire les coureurs ? Se préserver et prendre des précautions. Courir le matin ou le soir quand c’est possible, pour éviter les pics de pollution. Eviter les bords de route et préférer les parcs… Nous avions déjà traité le sujet ici, il est bon de le relire pour se préserver (voir article : course à pied et pollution)
» Et si on se serrait un peu en voiture et que l’on s’imposait quelques contraintes pour ne pas rouler seul ? Et si on mettait un pull et des chaussettes à la maison plutôt que de monter le chauffage ? » Deux réflexions de Timotée parmi tant d’autres. Tout le monde doit agir un peu à sa manière si l’on veut continuer de pratiquer notre sport, de parcourir la nature sans ces contraintes. Pour le sport, mais vous l’avez compris, pour notre belle planète.
Texte : Mathieu BERTOS
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