Au dernier moment j’ai décidé de m’inscrire à la SainteLyon. Au départ, je devais me mettre sur le 50 miles de San Francisco mais avec les péripéties du mois de novembre entre Rodrigues (VOIR CR TRAIL RODRIGUES) et Santiago (VOIR CR TRAIL ADIDAS TERREX SANTIAGO), j’étais beaucoup trop fatigué.
Comme je voulais bien finir l’année, je me suis dit que je pouvais prendre le départ de la doyenne et mieux couper derrière. C’est ce que j’ai fait, avec une envie de bien faire malgré la fatigue résiduelle.
Après quelques bobos comme une côte bloquée et une gastro 10 jours avant, je n’étais pas dans de bonnes dispositions. J’ai juste mis en avant des séances qualitatives malgré le mal. J’ai commencé à douter par le manque de bornes et de séances. Mais il fallait la faire, ne pas renoncer, y aller avec la tête et peut être sans les jambes. Le niveau était encore relevé mais ce n’était pas grave. Etre spectateur de ce futur fight m’intéressait aussi. Et si je pouvais m’immiscer dedans, ça aurait été de bon coeur.
J’ai donc fait 3 séances de vitesse avec 3 semaines à moins de 70km en moyenne. Généralement je joue en 150 et plus, j’ai donc fait que du rythme car je ne pouvais pas faire plus. La gêne aux côtes était trop importante malgré le gros job de mon kiné, les séances de cryo dessus, l’hématome était bien présent. Des fois le corps donne des signaux comme il le peut mais la volonté de prendre le départ était plus importante. J’étais pris entre deux feux, l’envie de bien faire pour envisager 2017 et la peur de se planter. 2016 a été pour moi une année de transition et de patience pour 2017. Je veux d’ailleurs sortir des distances d’entre 40 et 80 pour allonger. J’avais voulu aller plus vite que la musique auparavant et ça m’a servi de leçon.
Je suis donc allé à la Halle Tony Garnier le vendredi, soit la veille de la course pour récupérer mon dossard. Je découvrais pour la première fois le salon implanté ici. C’était cool, tout le monde échangeait sur la future épreuve et se prenait en photo devant l’arche d’arrivée en espérant la revoir le jour de la course. De mon coté, j’ai pu voir mon partenaire i-Run qui m’accompagne depuis cette année. Je suis très heureux de collaborer avec eux sur les courses mais aussi avec les articles que je rédige. C’est un complément parfait avec les articles de mon site, plus orienté en carnet de voyage. (www.yoannstuck.com)
En même temps, en discutant avec les piliers du numéro 1 en running sur internet, j’ai pu rencontrer Tomtom, la fameuse marque de GPS qui s’est lancé depuis quelques années dans l’outdoor. Ce fut un très bon contact et j’ai pu avoir la chance de tester la Tomtom Adventurer. Un modele récent plus orienté outodoor que running spé. La marque casse les codes en mettant en avant une montre plus légère, moins stylée montagne et plus moderne. Et j’aime ça, j’aime la polyvalence.
Au premier abord j’étais épaté par la légèreté du modèle en sachant qu’un capteur barométrique était dedans ainsi qu’un capteur cardiaque. Personnellement, je n’utilise pas le cardio en course comme en entrainement. J’ai utilisé toutes les marques lorsque je bossais en shop. J’ai toujours mes a priori et j’aime tester en grandeur nature. Et là, j’ai pu le faire une nouvelle fois pendant la Saintélyon.
Certains diront que c’est du n’importe quoi de tester un nouveau produit le jour d’une course. Mais une Saintélyon, avec ou sans montre, tu ne seras jamais déboussolé tellement le profil est simple à mémoriser mais aussi grâce à toutes les indications pendant la course. J’ai donc testé vite fait la montre en préparant les indications dessus, j’ai désactivé le cardio (ça donne aussi plus de batterie), j’ai désactivé certains modes, tout cela la veille afin d’être prêt le jour J. Je suis allé chercher mon pain, et j’ai testé ça sur 300 mètres.
Sur cet article, je reviens sur deux choses en même temps, un test produit et un compte rendu de course.
C’est inhabituel mais parfait dans ce contexte.
La montre était chargée, le bonhomme aussi et peut être un peu trop…
Je me sentais pas à l’aise avant le départ, le ventre gonflé malgré des jambes légères, je ne savais pas comment aborder la course. J’ai commencé à m’échauffer devant la ligne de départ, je croise quelques regards, j’échange avec mes potes de Town to Trail & Co, je rigole avec Bertrand (Collomb-patton). Le moment est venu de se rapprocher du départ, je me place en seconde ligne car je sens que la soirée va être difficile. Le ventre n’est pas de la partie, c’est compliqué de gérer une alimentation pour une course longue nocturne. Généralement, on se met un repas avant une course avec une nuit avant, ici c’était trois repas espacés. Ce n’était pas la première fois que je prenais le départ mais peut être la première fois où je voulais vraiment en découdre ; simplement, la fatigue était bien là ce soir. Je me suis dit : « ça doit être moins de 6h de course donc tu peux te mettre à bloc pendant ce temps là et après c’est fini ». J’ai voulu mais je n’y suis pas arrivé.
J’ai lancé ma montre 30 secondes avant le départ, elle a trouvé le GPS tout de suite, je n’avais plus qu’à appuyer sur le joystick pour lancer l’activité. Simple et rassurante. Le départ était donné, rapide comme à chaque fois, très dur pour moi. Généralement j’aime quand ça part fort, là je ne pouvais pas suivre, le ventre était trop lourd, je n’arrivais pas bien à respirer. C’était vraiment difficile pour moi de subir cette partie aussi roulante, j’aurais dû être devant, du moins à cet instant.
Les infos étaient bien correctes, j’étais déjà satisfait du produit
Je jouais de la montre pour voir un peu les affichages, ça me changeait les idées. Les infos étaient bien correctes, j’étais déjà satisfait du produit. L’allure correspondait bien, j’ai pu le vérifier ensuite sur Strava une fois a la maison. Les sept premiers kilomètres furent très difficiles et ça s’est vérifié en passant à la 24eme place au premier pointage et déjà à 5 minutes de retard sur la tête de course. Il fallait limiter la casse.
La deuxième partie était ascendante avec pas mal de relances, ça bougeait moins au niveau du ventre, surtout ça tapait moins. J’ai pu reprendre quelques places avant l’arrivée à Sainte Catherine, l’endroit où les choses sérieuses arrivent. J’avais déjà fait 2 arrêts à cause du bide.
J’ai pu prendre un bidon vite fait et mes gels pour le prochain passage, j’avais plus de 10 minutes de retard à même pas la mi course. Moralement c’était dur, mais je n’étais pas blessé, je pouvais courir et prendre la direction du bois d’Arfeuille, le spot mythique de cette course. Je ne fus pas déçu même après un troisième arrêt. Ca tapait dur dans l’estomac et en bas du ventre dans les descentes raides, j’ai pu par contre profiter un maximum de la montée sèche, une nouveauté. J’ai pu pousser et reprendre un peu de temps, sur le boulevard que les gars de devant m’avaient mis. C’était quand même bon cette partie et ça m’a changé les idées.
La Tomtom, elle, était en bonne forme, la batterie tenait bien, la distance et le dénivelé étaient respectés.
Avec ma frontale, l’affichage se voyait bien, tout tenait bien et j’étais même content d’avoir cette montre au poignet. Je me consolais comme je pouvais. A mi course, je reprenais un peu de place en rentrant petit à petit dans le top 10. Cette gestion obligatoire, fut le seul point bénéfique de ma course. Le ventre dégonflait petit à petit, certes, après 5 arrêts c’était normal… J’avais plus la nausée maintenant, lorsque je montais dans les tours. Je restais dans le rythme et le but maintenant était de gratter des places et surtout, de ne pas s’en faire prendre.
Saint Genou, Soucieu, Chaponost, l’allure devenait plus rapide et plus régulière. Je prenais un peu plus de plaisir et je voulais toujours bien finir cette course. Je me le devais pour ma compagne qui me suivait pour la première fois, qui veillait et qui s’était démerdée à gérer une assistance et pour Laurent, de Torq, mon partenaire en nutrition sportive, qui au final est bien plus qu’un sponsor. De même que pour Cryoreflex, présents sur la seconde partie malgré leur grosse fatigue du salon. Merci à tous les quatre.
Les arrêts aux ravitos furent très rapides dans les zones prévues pour cela. A chaponost, j’ai décidé de tout mettre et de ne pas m’arrêter. Ca devait passer ou casser, avec la fatigue qui commençait à monter, je ne pouvais plus monter dans les tours, j’avais moins la nausée, le ventre était absent, il fallait tout donner dans les 12 derniers kilomètres. Je savais que ça revenait derrière, c’était autant éprouvant psychologiquement que physiquement.
La dernière bosse venait, celle des aqueducs de Beaunant, elle est rude mais elle annonce la fin.
En bas, j’étais finalement 6eme, j’étais bien remonté mais j’en voulais plus, même si c’était mission impossible. Tony Moulai était à 6 minutes de moi, j’essayais de la courir comme je pouvais, j’ai relancé ensuite pour rentrer dans le parc acrobranches, pour enfin arriver dans le dernier kilomètre. Pas de Tony devant mais un autre qui revenait derrière. Yann a lancé les hostilités avant de rentrer sur le pont Raymond Barre, finir au sprint après 72 km était énorme. Les entraînements de vitesse et de seuil m’ont bien aidé sur ce coup là. Il fut vraiment costaud car nos arrivées se sont espacées de seulement 9 secondes. Bravo mec.
Finalement 6eme, je sauve les meubles. Ce n’est pas exceptionnel non plus, je suis à moins de trois minutes de Tony, il aurait fallu trois kilomètres de plus peut-être … Le podium s’échappe d’une place. En tout cas, la saison se termine ici avec une meilleure opinion personnelle qu’au Chili. Merci Estelle d’avoir insisté pour que je la fasse.
Merci Tomtom pour ce test Adventurer, je suis conquis par le produit, il a été fiable jusqu’au bout de ces 72 bornes. Le dénivelé était juste aussi. La synchronisation avec le portable s’est bien faite avant mes pâtes carbo de récompense. Je vous conseille ces deux tests, la montre et la course. Je reviendrai sûrement et je pense mettre l’adventurer lors de ma reprise dans plus de 15 jours et sur mes prochaines courses.
Bonnes fêtes à vous. Profitez de la famille, c’est bien plus important.
Yoann STUCK