La doyenne et plus grande course nature française, grande classique pré-hivernale, a de nouveau, comme l’an passé, connu une météo clémente et des conditions idéales pour sa 63eme édition.
Une édition marquée par un nouveau record de participation, avec près de 17 000 engagés sur 7 formules de courses distinctes : 72 km solo ou relais 2, 3 ou 4 coureurs, 44 km, 22 km et 12 km.
Mais les projecteurs étaient évidemment braqués sur l’épreuve la plus prestigieuse, le 72km (1 730 m D+ et 2 050 m D-), qui regroupe le plus grand nombre de participants avec plus de 6 000 coureurs au départ. En l’absence du binôme masculin vainqueur en 2015 (Benoit Cori et Nicolas Martin, respectivement engagés sur des compétitions à San Francisco et à Hong Kong), le plateau masculin 2016 était particulièrement dense et ouvert.
Et comme souvent, la SaintéLyon fut particulièrement riche en rebondissements. Parmi une dizaine de prétendants sérieux au départ, deux coureurs avaient particulièrement envie d’accrocher cette épreuve mythique à leurs palmarès. Sébastien Spelher s’attaquait pour la première fois à la doyenne. Vainqueur en 2016 de la 6000D et de nombreux autres trails, il s’était particulièrement bien préparé et était très motivé sur la ligne.
Il fit d’ailleurs la course en tête dès le départ avant de voir revenir une première fois Manu Meyssat à Sainte-Catherine (km 28), puis de nouveau à Soucieu-en-Jarrest (km 48). Il fut ensuite contraint à l’abandon à Chaponost. Manu Meyssat, international de course en montagne, installé à Larajasse (69), situé à six kilomètres du parcours de la SaintéLyon, deux fois vainqueur de Lyon Urban Trail, entretient une relation d’amour à sens unique avec l’épreuve solo (72 km) qu’il n’a jamais terminée. Un an après sa victoire dans la Saintexpress (44 km), il voulait retenter sa chance et s’en était donné les moyens.
Seul en tête à partir de Chaponost, à 12 km du but, Manu Meyssat a commencé à croire en la victoire mais a dû cependant résister jusqu’au bout à des crampes et au retour régulier d’Alexandre Mayer, 4ème de l’Eco Trail de Paris 2016 et régulièrement dans le Top 5 de la SaintéLyon (3ème en 2013 et 4ème 2014). Manu Meyssat s’impose finalement en 5h17 et 27 secondes, 1mn30 seulement devant Alexandre Mayer. Benoit Charles-Mangeon complète le podium devant l’inoxydable Emmanuel Gault, vainqueur de la SaintéLyon en 2012 et 4 fois deuxième de l’épreuve. Il s’agit sans doute d’une des plus belles victoires de Manu Meyssat. “ A 36 ans, ça valait le coup d’attendre” déclare-t’il. “J’ai dû intensifier et modifier mon entraînement ces 2 derniers mois, demandant de gros sacrifices à ma famille. Nous sommes magnifiquement récompensés de tous ces efforts”.
Chez les féminines, Juliette BENEDICTO, 1èreféminine du Trail du Ventoux 2014, 2ème féminine Grand Trail des Templiers 2014 et Lucie JAMSIN 5ème féminine Grande course des Templiers 2016, ont longtemps fait la course en tête ensemble avant que la première ne se détache inexorablement. Mais Sylvaine CUSSOT, 1ère féminine à l’EcoTrail de Paris 2016 et 2ème féminine de la SaintéLyon 2014, réalisait une spectaculaire remontée.
Au terme d’un véritable mano à mano, Juliette Benedicto conservera une maigre avance et s’impose finalement en 6h 35 et 36 secondes, 36 secondes seulement devant Sylvaine CUSSOT, encore une fois deuxième. Mélanie Rousset complète le podium en 6h 52mn et 13s. “Cette victoire est une grande surprise pour moi” juge Juliette Benedicto, elle qui pensait arrêter la course à pied après une blessure au Championnat du monde de Trail à Annecy en 2015. “ Avec cette course, j’ai vraiment atteint mes limites. Au km 45, je me demandais si je pourrais finir car j’avais déjà mal partout. Mais au final, ce duel avec Sylvaine CUSSOT m’a galvanisée.”
Plateau sportif et course à suspense sous un ciel étoilé, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, de quoi enrichir encore la longue histoire de la plus ancienne et la plus populaire des courses natures.
Photos : Gilles Reboisson
>> Les résultats complets de la Saintélyon 2016
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