Il y a trois ans, je sortais mes vieilles baskets du lycée de leur placard et je partais courir dans les champs autour de chez moi pour la première fois. Il y a trois ans, j’étais loin d’imaginer ce qui allait m’arriver en ce mois de novembre 2016…
« Bonjour Emilie, tu as été sélectionnée parmi les 7 finalistes du concours i-Run Queen of the Jungle ». C’est la rentrée, je suis tranquillement assise dans le train et j’hallucine en lisant mes mails… Un entretien téléphonique et quinze jours plus tard, je rêve même en recevant un SMS de Sissi ! « On a fait un tirage au sort finalement et devine quel nom est sorti du chapeau ?! ». Me voilà donc en Thaïlande avec Sissi sur la Queen of the Jungle, une course à étapes en duo féminin sur trois jours. Un ultra. Oui, mais pas seulement…
La QOJ (Queen of the Jungle), c’était avant tout le partage, les rencontres et l’émotion. Avec Sissi tout d’abord. Toujours souriante. Toujours la pêche. Et… toujours devant moi ah ah ! Impressionnant de la voir galoper avec facilité. Ça monte, ça descend, j’essaie de suivre. Impossible ah ah ! Alors elle m’encourage « Allez Mimi, allez Mimi, allez ! ». J’adore ! Ca m’amuse. Tellement de souvenirs ensemble toute cette semaine. Des fous rires, ds pauses photo (si peu…;-) ), des smoothies à la mangue, des cris (merci le massage thaï sportif !), des confidences sur l’oreiller ou dans les longues descentes. J’ai beaucoup appris sur cette course. Sur moi. Sur les autres. Sur la vie.
Il y a eu aussi toutes ces rencontres avec les populations locales. On en a croisé des gens sur la route ! Dans les rizières, dans les villages traversés, sur le bord des sentiers. A pied, à moto, en voiture. De tous les âges. Et tous avec ce même sourire et ces mêmes encouragements à notre passage. Le soir, perdues dans les montagnes, nos familles Karen et Hmong ont pris soin de nous en nous accueillant chez eux. Une bonne douche à la bassine d’eau froide, rustique mais tellement régénérante, un succulent repas partagé entre coureuses et un matelas paillasse à même le sol pour retrouver des forces. Difficile de quitter les enfants le matin et leurs grands yeux noirs plein de malices.
Et puis il y a eu la cohésion entre toutes ces filles plus incroyables les unes que les autres. Ensemble, nous étions plus fortes. Il n’était nullement question de classement ou de compétition pour la plupart d’entre nous. Nous nous sommes chacune battues avant tout contre nous même. Neuf équipes souriantes, solidaires, inspirantes, émouvantes et fortes. Neuf équipes de finishers venues des quatre coins du monde et soudées à jamais.
La QOJ, c’était aussi la découverte de la Thaïlande bien sûr. Ses montagnes du Nord à deux pas de la Birmanie, sa jungle luxuriante, je m’en souviendrais longtemps. Accueillie par la magie de Yi Peng, la fête des lanternes à Chiang Mai le soir de la pleine lune, j’ai allumé des étoiles dans mes yeux et les ai conservées durant toute la course. Des saveurs, toutes ces épices, des odeurs, de l’encens partout, et toutes ces couleurs… Du vert à l’infini, des rizières en terrasse aux énormes feuilles de bananiers, du rouge avec cette terre poussiéreuse par endroit, le bleu du ciel si profond, cet or des dorures des temples parsemant le chemin, l’orange des toges des moines bouddhistes, le blanc des nuages que l’on a surplombé du haut du point culminant de la course à plus de 1700 mètres d’altitude, le rose et le jaune des pastèques et ananas succulents des ravitos, hummm et cette mangue séchée…
Pour les plus cartésiens, les matheux, quelques chiffres pour vous faire plaisir… 3 jours de course, 19 filles, 2 changements de parcours surprises (mes hommages aux agents des parcs nationaux et merci de nous avoir fait tourner en bourrique), 90 km et 5000 mD+, 2 nuits avec les tribus ethniques Karen et Hmong, 541325 sourires, 33 piqûres de moustiques, 2 énormes araignées, 1 gros badaboum à 4h37 du matin (Mel si tu me lis:-)) ), 51 griffures sur les jambes, 1 sortie de trace (lost, Sissi et Mimi les disparues), 1 scarabée géant, 3 chiens pacers, 2 bières de fin d’étape, 1 cobra (Antoine, chasseur de serpent à ses heures perdues…) et 1001 souvenirs inoubliables !
Un immense merci à i-Run de m’avoir permis de participer à cette course hors normes. Finalement je devrais peut être participer plus souvent à des jeux et des concours. Car oui la chance, ça n’arrive pas qu’aux autres ! Big up à Seb qui a imaginé cet événement et mis toute son énergie pour en faire un rendez-vous incontournable en Thailande. Mais aussi à Mai et à toute la team de choc sans qui l’aventure n’aurait pas été possible.
Un énorme bisou à ma championne binôme Sissi qui m’a encouragée et attendue pendant 3 jours quand je prenais des photos !! Merci à notre ouvreur Antoine et à notre fermeur Tony qui ont pris soin de nous et du balisage, tout en jouant à Tarzan ! Merci à l’équipe d’Alabama qui nous prépare le plus beau des cadeaux et qui n’a jamais oublié qu’une Léo ou une Chang ça fait toujours du bien après une course et un tournage hihi. Khop khun ka aux familles pour leur accueil chaleureux et bienveillant. Et merci à toutes les filles (you rock girls) qui ont fait de la QOJ un événement inoubliable. Des souvenirs gravés en nous pour la vie…
P.S : spéciale dédicace à nos deux masseuses de Chiang Mai qui, en une heure, ont réussi à nous faire plus de mal que trois jours de course en montagne !!!
Emilie « Mimi » Dalibert (danslesyeuxemilie.com)