Voilà le témoignage de Stéphanie… qui risque d’en énerver plus d’un et plus d’une ici qui s’entrainent assidûment et qui rament, rament, rament pour progresser… car figurez vous que mademoiselle Stéphanie, elle, ne s’entraine pas, ne suit pas de plan d’entrainement et se pointe sur la ligne de départ d’un marathon, blessée en plus… qu’elle gagne !
Le témoignage insolite de Stéphanie qui gagne un marathon sans s’entrainer, lisez la suite.
Le marathon en Martinique de Stéphanie
Le vrai test de balise Garmin GTU de Stéphanie
Si vous voulez tout de même préparer vos marathons sérieusement, consulter notre rubrique plan d’entrainement marathon
Tout le monde en rêve, ben moi je l’ai fait !
L’année 2009, une grande année pour moi et ma passion, la course à pieds. En effet, j’ai toujours couru, puis, une rencontre a fait que je me suis lancée dans les compétitions. Un voisin, m’a abordée (je vois déjà ce que vont dire les hommes !), un jour lors de ma énième sortie, et a fait un bout de chemin avec moi. Son rythme était plus soutenu que moi bien entendu, mais nous avons parlé et parlé…
Là il me dit viens avec moi, je suis dans l’organisation du premier Marathon en Martinique pour juin, et nous organisons avant, les foulées de la Banane en 3 manches. Des 10 km dans les champs de canne à sucre ou de bananes, à 3 lieux différents de l’île. Je me dis pourquoi pas, c’est là que je me suis rendue compte que mon niveau n’était pas trop mauvais, sur 3 courses, 2 gagnées, et la dernière pas faite, car côte cassée…
Bref, on parle et reparle de ce fameux marathon de juin atypique, puisque celui-ci passait par 13 km de course à travers champs, et le reste sur route avec de belles côtes. Mon « collègue » de run, est un habitué des marathons, il a fait à maintes reprises celui de New York, et son temps est de 3h12. Il a 10 ans de plus que moi, suit des plans d’entrainements très élaborés, bref, un homme sage ! Donc, il me parle d’entrainement, de VMA, de fractionné….de de…. Mais kesako ? Moi, je cours et c’est tout au feeling… pourquoi tous ces termes, et pourquoi faire…
Nous voilà à 1 mois et demi du marathon, je n’arrête pas d’en parler… la distance la plus longue que j’avais faîte était un semi, en 1h42 sous 35° C enceinte de 2 mois (je ne le savais pas, je vous rassure). Bref, je me dis, inscription ok, que dois-je faire, trop tard pour un plan d’entrainement, alors je vais me faire quelques sorties dites longues, c’est à dire, 2h maxi. J’ai du en faire 4 au total. Mon acolyte, n’a pas pu être avec moi sur les dernières semaines, il préparait le Marathon mais du côté administratif lui. Donc, pas de conseils, pas de soutien, tant pis, je fais comme d’habitude, au feeling.
Mais voilà, 3 semaines, avant le Marathon, nous allons faire du ski nautique, et patatras la chute, et au final côté cassée du côté droit. Là je vois mon rêve (parce que oui, cela était devenu un rêve) s’envoler, plus de marathon, rien. Mais je ne baisse pas les bras, je prends des antidouleurs, et j’essaye de courir, aie aie…ça fait mal. Je vais voir kiné, ostéo, on me manipule, me conseille, pour me dire en final, tu prends du Doliprane et tu feras au moins quelques kilomètres.
Super, je vous précise, que pour en rajouter un peu, je ne suis pas une fan de la diététique, je mange ce qui me dit, et j’aime bien un petit verre, donc la semaine avant marathon ce n’était pas des pâtes, pas plus d’eau, rien de ce qui est indiqué et conseillé partout. Puis mon Ti punch était de rigueur. J’avais commandé quand même les fameux packs avec gâteau, boisson, gels.
La veille du Marathon, et bien rien, couchée tard, alors que celui-ci démarrait à 5h30. Le matin, j’ai pris une banane séchée, un café, et de l’eau. De la crème pour ma côte, de la crème pour les ampoules (cela n’a pas fonctionné), les gels avec la ceinture, casquette et j’ai dit à mon mari, je t’appelle dans 1h, à mon avis au bout de 5 km, j’arrête. J’y suis allée, pour ne pas regretter après. Arrivée au stade la pression monte, je suis quand même un peu connue, et du coup, tout le monde vient me voir, et ta côte, et tu vas le faire… c’est dommage tu as du potentiel, bon courage, cela fait vraiment mal. Et là j’entends les athlètes, les vrais, parler de plan, de perf, de repas pris tant d’heures avant, oula impressionnant.
5h, je ne m’échauffe jamais, donc, j’en profite à ce moment là pour vérifier mes lacets, ma casquette, mes tubes, pour repérer lesquels je dois prendre à tel km. Prendre mon fameux Doliprane et Bi Profénid autorisés par les médecins. 5h20, je me mets au milieu du peloton. Je salue encore certains, et ceux de mon club aussi. Puis 5h30, pan, je pars doucement, et là j’ai mal, je serre les dents et continue. J’y vais tranquille puis remonte petit à petit, je rencontre des gens, interpelle un gars car son lacet est défait (je ne le savais pas encore, mais grâce à lui, j’ai fini le Marathon). Puis la douleur s’en va, les cachets font effet, donc je continue. Et remonte de plus belle, au 17ème km, nous rentrons dans les fameux chemins, et là grosse pluie tropicale, qui nous oblige à ralentir, je suis avec des hommes tout le long. On sort de ces sentiers et là c’est le fameux 30e km, le MUR, oui, je me le suis pris en pleine face…. Et pour couronner le tout une côte. Mais les supporters sont là, nous acclament, m’annoncent que je suis la seconde femme, donc des hourra… Je serre « encore » les dents, ne sait plus trop ou j’ai mal et je continue mon rythme. Au 35e, je retrouve Monsieur Lacet, il me dit on le finit ensemble, je lui dit OK, et du coup on se met à papoter tranquillement, cela passe donc plus vite, on a moins mal et, cela me permet de passer devant la première femme, qui a une baisse de régime. Au départ, voyant qu’elle n’en pouvait plus, j’ai ralenti, et on m’a dit mais c’est ça la compétition, faut y aller, fonce ! Donc, ok, j’y vais, mais les derniers km sont longs très longs, même à 2. Au 40e, j’étais toujours devant mais il y en avait une pas très loin derrière, là une côte. Et au loin le stade, l’ARRIVÉE. Je souffle, je souffre, et rentre dans le stade et là je m’arrête, heureuse, et un fou hurle devant moi, en me disant il reste 400m le tour du stade, hein quoi, mais je n’en peux plus MOI. Je me retourne et elle arrive. Ah non, pas possible ça, je reprends dans un style bien particulier j’imagine, mais j’y vais, toujours avec mon clone. Je la vois la ligne, je vais y arriver, et OUI j’y suis. On me saute dessus, pour les cadeaux, les interviews, et je souffle quand moi ?! Je ne réalise pas.
Ensuite j’appelle mon mari, et je hurle au téléphone, faut dire que celui-ci était super inquiet de ne pas avoir de nouvelles plus tôt, et je lui dis viens vite je monte sur la première marche… quoi quoi, je comprends rien, viens vite j’ai gagné ! Un cri de joie sort du téléphone. Puis je me repose, et j’attends. On vient me voir, je regarde mes cadeaux, un Blackberry et pleins d’autres trucs sympa. Arrivent mon mari et mes enfants, qui me sautent dessus. Puis arrive le moment des remises de prix, car nous avons bien sûr attendu le dernier. Là on commence par récompenser les hommes, et oui, un pays de macho ! Puis les femmes, et là j’entends la gagnante de ce premier Marathon, est Stéphanie Lefèvre……des cris, des hurlements du public, bein, oui, ma petite famille a de la voix. Je monte tout en haut, cela m’était déjà arrivé mais pas pour 42,195 km… une énorme coupe, et surtout un gros gros chèque de ……..3000€. Merci. Tout le monde me félicite, et le soir même on parle de moi à la TV et le lendemain je suis dans le journal. Mais comme beaucoup de marathoniens, le lendemain on fait la marche du canard, et pas facile, de se faire discret à l’école, beaucoup m’ont reconnu.
Voilà je l’ai fait, je l’ai eu, j’en ai rêvé, mais c’était juste un rêve, un jour je serai sur la première marche… et bien oui, même blessée. OK, les jours suivants ont été très durs, pour ma côte, et moi même, et pour mon genou, car j’ai eu le beau syndrome de l’essuie glace (TFL), en fait j’ai compensé sur mon genou à cause de la douleur de ma côte.