Sans m’étendre sur ma préparation clairement non dédiée à cette épreuve, cette 10ème édition du Marathon de Toulouse va finalement être l’occasion de prendre un bain de foule et de confirmer le retour des bonnes sensations entrevues depuis 2 ou 3 semaines.
Accessoirement j’aimerais faire un chrono entre 2h45 et 2h51, mes seules deux marques faites dans la ville rose sur cet exercice. En tous cas, plus les jours avant le marathon passent, plus la motivation semble présente. La forme, l’envie et la santé semblent revenus. Le fait que le parcours soit complètement remanié et que je joue à domicile contribuent aussi à l’excitation grandissante. Rien de mieux pour oublier les rendez-vous « manqués » de cette fin d’année. Le plus dur sera finalement d’obtenir la confirmation du dossard demandé quelques heures avant qu’il ne soit trop tard. Confirmation qui arrivera par texto 36h avant le départ !
Ce dernier n’a pas changé d’un iota depuis le pont Pierre de Coubertin, à proximité immédiate du Stadium. Il faut dire que la large route se prête parfaitement à accueillir les quelques 3500 partants que nous sommes. Température très douce, mais fort vent au programme. Le départ donné est à 9h30. Je n’ai pas encore de tempo précis en tête. Comment le pourrais-je avec quasiment aucune séance spécifique pour me faire une idée de l’allure à laquelle je vais me mettre. Ce n’est pas mon premier marathon non plus, donc j’ai quelques références enfouies dans ma mémoire, et je sais aussi qu’un tempo ultra régulier sur un marathon cela n’existe que pour les meilleurs ou dans les magasines prisés. Bref je vais improviser avec le plan de rester tranquille et souple sur le 1er semi et de gérer le 2nd en essayant de percevoir les signes annonciateurs du fameux mur. Ça me parait bien sur la papier.
Les premiers kilomètres se font vent de face avec un très léger faux plat montant. Je trouve que cela est une très bonne chose car avec l’effervescence du départ, la fraicheur du début et le temps de trouver son rythme de croisière, ces kilomètres sont avalés plutôt facilement. Une fois la Rue St Exupery arpentée, on plonge vers Montaudran. L’allure est quand même bonne mais irrégulière, aux alentours 3min45 au kilo, enfin je crois. Mais comme je me retrouve dans un groupe de 4, j’essaye d’y rester un peu. Je me sens bien, je prends quelques relais mais sans trop m’éparpiller … et surtout dans l’optique d’imprimer un rythme régulier. Finalement aux abords de la Cité de l’espace je me place en tête pour taper dans la main de mon fils … et je reste à cette position. Ah, l’effet stimulant de la famille !
Et même si on perçoit la rocade à quelques centaines de mètres ce passage est vraiment top, vent favorable, sur une piste bien roulante et dans un secteur légèrement boisé et entouré de parc. Le passage vers la station de métro, au km12 environ, dans la foule compacte et lieu du 1er relai va aussi avoir son effet grisant. La petite bosse nous faisant franchir le pont surplombant la voie ferrée 200m plus loin va me faire définitivement quitter le groupe dans lequel j’étais. J’ai alors un autre groupe de 4 en point de mire et je me décide à les rejoindre. Chose faite en 2km à allure soutenue, pas loin des 3min30s au kilo. Tant pis, je le paierais surement plus tard, mais c’était trop tentant.
Mais rapidement mon groupe d’accueil commence aussi à se disloquer au gré des changements de direction et des diverses prises au vent que l’on appréhende désormais. Quelques kilomètres plus tard, nous ne sommes plus que 2 … et je prends le parti de me caler avec mon partenaire de circonstance qui a l’air bien régulier et à la foulée prometteuse. Sans se concerter, on va faire « quelques » foulées ensemble. Grace aux supporters et sans avoir besoin de taper la causette, on connait nos prénoms respectifs. Je suis donc accompagné de Clément … on passe le semi en 1h18min et 20s environ en rejoignant le Canal du midi. Si désormais les virages sont plus fréquents, je ne trouve pas que cela soit si gênant car ceux-ci ne sont jamais à plus de 90 degrés donc ce ne sont pas les virages qui nous freinent … mais plutôt le vent défavorable par moment.
A partir du km25, on commence à rejoindre le centre-ville et les supporters sont de plus en plus nombreux. Ça booste. On serpente entre St Cyprien, Esquirol, St Pierre, Matabiau, Jean Jaurès. Un vrai circuit urbain … et franchement, je ne sais pas si ma mémoire a été sélective, mais aucune sensation de pollution. Le vent, la circulation coupée auront peut-être participé à cette impression. Vers le km30, je laisse filer Clément, car j’ai peur de me cramer et je sens quelques muscles se raidir. Je n’ai pas envie d’insister et m’accordent un léger temps d’adaptation. Et puis le passage le long du canal direction Matabiau légèrement montant vent de face, accélère cette sensation de cuisses « durcissantes ».
Entre le fameux mur du marathon et les conditions de course, je sens que ce passage va être vraiment délicat … je m’adapte et décide de faire abstraction du tempo et des indications de ma montre. Rester concentré et se dire que c’est juste un mauvais moment à passer. Heureusement je rattrape des concurrents bien plus à la ramasse que moi, ce qui à la don de me « divertir » et de me rebooster. C’est fou comme dans ces moments, le malheur des uns peut faire le bonheur des autres. Puis j’aperçois la première féminine. En fait je n’avais même pas calculé qu’elle était devant. Bref ça me fait une motivation (pas très galante) supplémentaire. Elle ne semble pas au mieux et n’essaye même pas de me suivre lorsque je la double.
On continue à serpenter dans Toulouse entre Centre ville, Canal du Midi, Jardin des Plantes … pour s’enrouler petit à petit vers l’hyper centre. Je prends alors conscience que les 2h51 sont acquises même en rampant … que les 2h45 sont plus que jouables … et que les 2H40 semblent à portée de mains, ou plutôt de pieds … alors que je n’avais vraiment pas envisagé ce scénario. Sur un des derniers ravito, j’ose m’arrêter 5 secondes pour boire un peu de soda et avaler un fruit sec. Ça me faisait envie tout simplement. Je crois même avoir marché dix mètres un peu plus loin car je me sentais un peu sec … mais rapidement le psychologique prend le dessus. Ne pas oublier de se dire que tant que la douleur est juste musculaire, c’est que la santé n’est pas en danger et que c’est un peu dans la tête. Bref je serre les dents et on repart. Le nombre de supporters croissant dans cette zone fait aussi leur effet.
Cathédrale St Etienne, puis rue Alsace Lorraine … et je me retrouve déjà face à la ligne d’arrivée, alors que je la pensais bien plus loin, croyant avoir droit à un énième colimaçon. 2h39min13s et une symbolique et honorable 14ème place. Une belle surprise sur ce marathon où je ne me serais jamais ennuyé. Je l’ai trouvé bien plus plaisant et distrayant que l’ancien parcours … et il m’a semblé relativement plat hormis le départ et les quelques ponts. Sans vent, ce marathon a tout pour faire un bon chrono … mais comme le marathon et la course à pied sont loin d’être une science exacte, pas sûr que cela soit mon cas lors d’une prochaine édition avec un entrainement plus adapté. Donc je profite de ma « petite » performance sur le moment. Ravito bien garni, osthéo, kiné, masseur, médaille finisher et discussion d’après course pour la refaire … de quoi encore rester dans ma petite bulle … et aussi d’envisager quelques dossards d’ici la fin de l’année alors que 3 semaines avant je pensais déjà à l’hibernation.
Aparté « équipement »
- Maillot de trail ERRA : choisi pour son coté pratique, sa très bonne évacuation de la transpiration et son utilisation possible sur une large gamme de température.
- Short Craft Performance : choisi pour son léger maintien musculaire au niveau des cuisses sans être compressif, ce qui me semble intéressant pour limiter le « ballotement » musculaire sans être saucissonné.
- Chaussures Adizero Boston Boost : Choisies pour leur dynamisme à l’avant du pied et leur confort et retour d’énergie au niveau du talon, ce qui est fort appréciable quand la foulée se dégrade en fin d’exercice.
Aparté « nutrition / hydratation »
Pendant ce marathon, je suis juste parti avec une barre de céréales, 2 gels et 1 pate de fruits. J’ai pu me servir des 1ères bouteilles encore bouchées sur les premiers ravito comme gourde d’appoint que j’ai pu me caler à mon poignet grace à un buff à cet endroit là. J’ai finalement consommé uniquement les 2 gels (1 gel Booster et 1 gel Booster plus) que j’ai pris soin d’ingurgiter en 2 reprises à chaque fois et la pâte de fruit.
J’ai pris le parti de ne pas manger la barre de céréales et de la remplacer par un abricot sec et un morceau de banane pris à la volée lors des ravitos car j’ai eu peur de ne pas bien la digérer, et j’ai pris soin de m’hydrater en prises régulières mais modérées toutes les 20 minutes environ.
La trace de mon marathon pour ceux que ça peut intéresser : https://connect.garmin.com/modern/activity/1427368028
Nicolas MIQUEL
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