On ne cesse de vanter les atouts du cross pour toutes les disciplines : athlé, route, trail, triathlon. Ces atouts sont nombreux : travail de pied, renforcement musculaire et cardio-pulmonaire, gestion, dépassement de soi, travail mental … Mais l’essentiel, la discipline elle-même a été en perte de vitesse depuis des années !
Comment redonner du tonus à cette discipline pour que les athlètes y trouvent leur compte et qu’elle attire toutes sortes de coureurs ? Sophie Duarte, athlète reconnue et championne d’Europe de cross 2016, a reparlé dernièrement à propose de ce sujet à l’occasion de l’annonce de l’uniformisation des distances pour homme et femme au niveau international.
Ce sera le cas lors des prochains mondiaux le 26 mars 2017 à Kampala (Ouganda). Tout le monde fera 10 km en sénior. Enfin l’égalité ! Sur piste, en trail, les femmes font déjà les mêmes distances que les hommes. En cross, nous y voilà. Oui, mais progressivement. Alors que les femmes se contentent encore d’environ 7 km au niveau national, voir moins au niveau local !
Sophie précisait de se dépêcher de se mettre au niveau dès les prochains France pour que l’adaptation soit faite ! Elle préconise aussi la suppression des cross courts qui contribuaient à dépeupler ce qu’on appelle le « cross long ». 10 km trop long pour un coureur de 1500m ? Pour les féminines aussi…? Et pourquoi pas trancher sur par exemple 8,5 km pour tout le monde ? Abordable pour les coureurs « rapides », suffisamment long pour les autres. En terme de durée c’est sans doute suffisant surtout si on pense aux parcours difficiles.
Comment rendre de l’attrait au cross ? Déjà, la médiatisation. La FFA propose désormais les France de cross en suivi du direct en streaming. Peut-être faut-il re-travailler avec les partenaires et repasser les France à la télévision, difficile car les moyens et l’audimat priment… Il faut sans aucun doute de « vrais » parcours de cross, boueux, plein de relances, avec tronc d’arbres et botte de paille, de quoi s’éclater pour les coureurs !
Une ambiance agréable, dynamique : quand l’austérité est trop pesante, les départs sont stressants et rigoureux et la course n’intéresse pas ou peu le public et n’incite pas le coureur à revenir. Les animations, musique ou autre doivent être les bienvenues ! Sans perturber le nécessaire déroulement des courses bien entendu. Des concepts nouveaux à élaborer : certains coureurs pensent à des relais. Pourquoi pas !? Distance, mixité, tout est à envisager !
Un calendrier plus resserré : la saison hivernale qui commence en novembre et se termine en mars n’en finit plus ! L’enchaînement des étapes en championnat doit être plus resserré, les France notamment et ensuite les mondiaux qui sont beaucoup trop lointain pour intéresser au maximum l’élite, qui repart sur le bitume (pour d’autres objectifs et gagner leur croûte…), et qui ne peut pas non plus étirer un pic de forme sur plusieurs semaines…
Une politique adaptée : libérez le sport ! Dès l’école, où les enfants peuvent s’amuser, se dépenser et apprendre grâce au sport, à la course et donc au cross. Il faut soutenir le cross de l’école et les clubs qui organisent leur épreuve. Les acteurs concernés doivent pouvoir être écoutés et soumettre leurs idées aux instances. Et vous, vous feriez quoi pour redonner du tonus au cross ?
Mathieu BERTOS
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