Une équipe de deux coureurs avec un seul VTT à disposition, un circuit d’environ 22km mixant routes et sentiers.
500 participants avec le même but, celui de rallier l’arrivée le plus rapidement possible avec son coéquipier et la monture qu’ils auront partagée, le tout sur une épreuve support du championnat Midi-Pyrénées de la discipline. Voici en résumé le décor pour cette 13ème édition du Run&Bike de Pechabou, petit village à 15km au Sud de Toulouse, dans les coteaux « toulousains ».
Le Run&Bike de Pechabou sera finalement la bonne occasion
En fait, même si la fédé de Triathlon a jeté son dévolu sur l’épreuve depuis 3 ans, cette dernière a vraiment gardé son coté populaire et ludique que peu d’épreuves savent encore proposer.
L’originalité de l’épreuve réside avant tout dans sa formule, qui laisse libre court à la tactique de l’équipe sur la gestion du VTT puisque les passages de relais se font comme bon vous semble et le VTT peut être laissé à n’importe quel moment par l’un des 2 équipiers … la seule véritable « contrainte » étant que les 2 coéquipiers (et leur VTT commun forcément) fassent l’intégralité du circuit, et qu’ils s’arrangent pour finir ensemble. Cerise sur le gâteau, le parcours change chaque année, histoire de vous faire découvrir de nouveaux endroits ou sections.
De mon coté, ce Run&Bike, auquel je suis habitué, est ma reprise de dossard après une longue période de « flémingite aigue ». Il faut dire que le fait d’avoir voulu prendre le départ du 80km du GRP fin aout avec une trachéite naissante m’a bien plombé pendant un bon mois … une période suffisamment longue pour prendre gout aux grasses mat du weekend, à laquelle s’est ajouté un réel manque de motivation. Mais bon, à un moment donné, il faut bien remettre le pied à l’étrier. Et le Run&Bike de Pechabou sera finalement la bonne occasion.
Le choix est vite fait, je partirais à pied et lui en vélo
Je fais équipe avec mon ami Eric Rivals, que je connais depuis ma période VTT il y a de cela « quelques » années. Nos niveaux en CAP et VTT ne sont pas trop éloignés. D’ailleurs nous avions remporté l’épreuve il y a 2 ans avec sa machine de guerre, un VTT 29 pouces, mono-plateau mais avec 11 vitesses à l’arrière et une selle télescopique qui permet d’avoir 2 hauteurs de selle.
Pratique quand on ne fait pas la même taille. Lui, comme moi, n’avons pas refait de run&Bike depuis. Et j’avoue que j’avais oublié à quel point la position « basse » de sa selle était aussi basse ! En enfourchant son vélo, j’ai déjà mal aux cuisses à pédaler aussi aplati … l’option danseuse fera surement l’affaire. Du coup le choix est vite fait, je partirais à pied et lui en vélo. J’aurais donc droit à 3 minutes de sport de plus qu’Eric puisque l’on part en 2 vagues distinctes : 1 départ en mode coureur à pied puis, 3 minutes plus tard 1 départ en mode VTTiste.
Ma montre indique 7min de course au passage du km2
Les premiers kilomètres se passent sur bitume. Un léger vent de face et uniquement du D+ sont au programme des premiers kilomètres. D’ailleurs, d’entrée, on a droit à une première bosse pour sortir du village (genre 10% pendant 300m) qui donne le tempo. Certains s’enflamment car une fois le replat, je passe en 20m de la 10ème position à la 5ème pour remonter un peu plus tard en 2ème position, juste derrière Thomas Moreau, un excellent coureur du coin … Et on ne chaume pas car ma montre indique 7min de course au passage du km2.
Peu après Eric sur son VTT me passe et les relais s’enchainent, au gré des difficultés et des sensations de chacun. Pas de distance ou de timing précis, car la variété du terrain est prépondérante sur le meilleur endroit où laisser le VTT. A chaque fois que l’on se double, on se dit rapidement si on estime qu’il faut raccourcir ou allonger le prochain relais. Le reste se faisant au feeling. Ni plus, ni moins. Rapidement on s’aperçoit que nous sommes la seule équipe aux avants postes. Seuls certains VTTistes isolés ou coureurs d’une équipe différente nous accompagnent sur le premier tiers de la course. Pour l’anecdote 2 des 3 VTTs devant étaient en fait le vélo ouvreur et un « touriste/spectateur », chose que l’on comprendra à mi-parcours mais qui aura eu la bonne idée de nous garder dans le rythme.
On effectue donc un bel exercice de fractionné avec un balisage et des signaleurs irréprochables. Quelques passages techniques ou légèrement gras mettent du piment à la course, mais rien d’insurmontable, si on en a gardé sous la pédale.
L’exercice est difficile mais plaisant.
On alterne donc du cardio en CàP et du musculaire en VTT. Certains passages sont roulants, d’autres techniques avec de belles bosses à franchir et des descentes rapides à effectuer. Bref jamais de routine. Du coup il faut constamment adapter les relais aux spécificités du terrain.
Sur certains passages, on reste même ensemble car on va aussi vite à pied qu’en vélo. Finalement, au vu de l’avance prise à mi-parcours nous devons « juste » rester concentrés sans se cramer pour le reste de la course. Ce que l’on fait plutôt bien, même si niveau timing on a pas optimisé certains passages. Ça c’est juste le coté perfectionniste qui ressort. Mais pas d’incident technique à déclarer et encore moins de mauvaise entente. Bref tout roule !
Après 1h12min40s d’effort, 21,8km et 420m de D+, nous franchissons la ligne d’arrivée en vainqueurs. La 2ème équipe arrive 3 minutes plus tard, c’est celle de Thomas … puis les arrivées défilent plus régulièrement au fur et à mesure que le chrono avance…. avec comme chaque année quelques équipes « tête en l’air » qui arrivent sans vélo car elles l’ont tout simplement oublié sur le parcours ! Incroyable mais vrai ! Heureusement l’organisation veille un minimum aux VTT délaissés une fois tous les concurrents passés … mais quand même ! De mon coté, vraiment content de mes sensations pendant la course avec le cardio et les cuisses qui ont répondus présents, et content de partager une nouvelle fois la victoire avec Eric qui a assuré.
Dans le village ambiance hyper conviviale avec buffet d’arrivée et bière à volonté. Attention au piège ! Mais aussi course enfants dans les ruelles du village qui seront tous récompensés puis remise des prix et tombola. On sent vraiment que l’organisation est là pour nous faire passer un bon moment, nous faire découvrir le potentiel des sentiers alentours, sans que la rentabilité soit le maitre mot. Donc même si je peux être taxé d’un manque d’objectivité je ne peux m’empêcher de penser que le Run&Bike de Pechabou est inévitablement une épreuve à faire au moins une fois, avec le seul risque d’avoir envie d’y retourner.
Crédit photos : Eric Espié et Hubert Mertens.
Texte : Nicolas Miquel