En 2015 j’étais spectateur et je m’étais régalé à prendre des photos et voir tout ce monde à la fois éreinté et ravi. Je m’étais dit qu’il faudrait que j’essaie de tester moi aussi l’an prochain ! On est en 2016, c’est à mon tour.
Les 3 parcours ne sont pas faciles : 10km avec 500m+, 20km avec 900m+ et 36 km avec 2400m+. J’opte pour le 20 km et me prépare en conséquence, avec des moments de fatigue et de difficultés dans la prépa.
Quel bol niveau météo: il fait juste un temps nuageux alors qu’on annonçait une grosse pluie… ce sera pour plus tard ! Heureusement, car c’est un parcours à gadoue en cas de mauvais temps, et il aurait pu devenir dangereux… Je suis sauvé, moi et mes appuis, il me faut du stable.
Le départ est donné ! Il y a environ 800m de route pour commencer mais ça monte déjà sur du 8%, et on enchaîne à droite avec le chemin en forêt qui est encore plus dur ! Je me concentre à prendre mon allure, ça remue pas mal niveau places, les uns posant le pas tandis que les autres couraient. Devant, un jeune parti sans ceinture s’en va seul. Sur le coup, on pense que c’est présomptueux. Guillaume Dupin très doué sur route part à sa poursuite, il monte bien mieux que nous. Yvan Leporhiel est 3è, particulièrement bon sur les tracés compliqués. Derrière je garde mon rythme et je pense que dans mon dos les places sont en train d’être distribuées.
Je suis seul quelques instants mais un coureur me rejoint, il monte mieux et je le laisse passer. Sur un single qui redescend entre les pierres et les arbres, je me sens des jambes et lui demande de repasser. J’espère ne pas trop perdre sur les mecs devant, on ne sait jamais. Ainsi nous discutons entre deux passages rapides et j’apprends que c’est un cycliste qui se met au trail…encore un qui va être doué ! Juste après un coureur nous rejoint et nous voilà trois pour entamer un passage magnifique en prairie. La pente est raide, le pas s’impose. On voit les trois autres devant étalés et je leur décris les forces qu’ils ont, c’est du costaud quand même pour nous, à voir ce que peut donner le jeune…
Et ça grimpe, et ça grimpe… pas et course ! Du raide en plein bois avec des cailloux au milieu pour casser le rythme. L’ex cycliste grimpe vraiment bien, il s’en va… à ce rythme il pourrait revenir devant. Nous sommes deux à se relancer, je suis content que mes jambes répondent sans trop toxiner, d’habitude ce jeu ne dure pas longtemps. Sortie des bois, le « roulant » ne dure pas, on prend un énorme talus, main sur l’herbe, qui doit nous faire prendre 50m de déniv’ en 2 ou 300m! Il paraît que ça n’y était pas avant… D’habitude, ça me flingue, et là je me redresse et repart. Mon « collègue » a pris un peu d’avance mais je suis là.
Transition entre chemins larges et pâturages, relances, spectateurs et bénévoles que je salue. Je crois qu’on a passé la première avec 800m+ à plus de 9 km/h de moyenne… Wouaw ! Ça tourne. Je prends du Coca au ravito, et je repars à l’assaut d’une des dernières grimpettes, en dévers sur le flan herbeux de la montagne. J’ai encore de l’énergie, je ne fatigue pas malgré les appuis fuyants. L’encouragement d’une amie qui venait voir à VTT fait du bien ! Mais quelle galère d’arriver là comme ça !? Passage entre les troupeaux sur une petite crête, point de vue magnifique encore ici. Le coureur devant moi n’est pas trop loin, disons 30/40s peut être. Je suis déjà très content de ma place, mais surtout de mon niveau physique !
11 ou 12è km, c’est partie pour la descente… Je m’attends à du technique, j’ai vu le bas, ça rigole pas. Je suis seul pour gérer mon allure et mes appuis. C’est du rapide !! On se demande comment on fait des fois pour pas se « foutre en l’air » avec tous ces cailloux cachés et devers ! D’habitude mes jambes explosent, là elles tiennent, je m’amuse bien. Mais attention quand même, c’est super raide par endroit, ouch ! Sur un single en dévers, impossible de ne pas déparer (ou presque) et je fais une glissade sur le côté, BIM ! Pas de soucis ça repart.
Je rattrape le cycliste qui semble être cuit ! Je dévale. Je suis en train de me faire plaisir comme jamais, et j’en suis conscient, c’est génial ! En bas de la descente j’entends crier mon nom, c’est José et Alice qui sont venus nous voir ! José a le record du parcours en 1h37. J’en suis pas très loin et je me dis que c’est du costaud ce que j’ai fait ! Je leur tape dans les mains en leur disant » je me suis ré-ga-lé ! « .
La fin est sur bitume, je serre les dents sur la remontée qui casse les jambes, et je franchis la ligne 5è en 1h39’40 ! La descente a tout redistribué ! Le cycliste était revenu vers la 2nde place, finalement je lui prends 2 min sur la descente. Le 1er reste Dupin, mais c’est mon collègue d’échappée qui était avec moi en haut qui a fondu sur le 1er au point de l’inquiéter, il est 2nd, quelle descente de folie! Le jeune est donc bien doué, il est 3è ! Yvan est 4è. C’était dense, je ne suis qu’à 3’25 du vainqueur ! Top course.
On débriefe tout ça avec les autres et les copains, avec un buffet bien garni. On n’oublie pas de remercier Hervé Dauriac, Pascal Cather (3è du 160 km du GRP!) et toute leur équipe pour le tracé (malgré les difficultés, le débalisage), l’accueil et leur trail qui est sans doute le plus beau et agréable (mais néanmoins exigeant!) du coin… plus de 900 personnes en tout… Il faut y goûter !
Mathieu BERTOS
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