Sans point de départ officiel, sans parcours bien indiqué et sans chronométrage pour classer les coureurs, point de course. Il faut la rigueur de quelques-uns et l’aide de beaucoup d’autres pour qu’une course ait lieu.
En nature, en ville, les responsabilités sont importantes et la crédibilité pour la pérennité de la course en question est en jeu. Cela va de la course locale à celle dont l’enjeu est important, que ce soit en reconnaissance ou en titre distribué.
Cela dit, la course doit-elle être seulement rigueur et austérité ? Une fois le cadré posé (et il doit l’être), que serait l’effort sans encouragements ? Pourquoi ne pas fêter la course, aussi sérieuse soit-elle ? L’effort est déjà assez dur, l’entraînement besogneux et souvent solitaire … Demandez aux coureurs s’ils n’aiment pas se sentir soutenus ! On vient sur une course pour certaines raisons, mais on peut y revenir pour l’accueil ou l’ambiance.
Le marathon du Médoc est quasiment dédié à la fête, même si les champions sont de grands coureurs, mais la majorité du peloton, et ce qui en fait son succès, c’est son animation. Les 10 km de Soustons dans les Landes sont un parfait exemple : un tracé plat et propice aux performances, mais une animation au top avec entre autre un dernier kilomètre digne des cols du Tour de France et une arrivée avec haie d’honneur et tapis rouge au milieu des arènes.
Comme nous le disions, l’effort est solitaire, comme une introspection, une cohabitation du plaisir et de la souffrance. Sortir un peu de son effort sur un ou plusieurs points du parcours grâce à une animation, grâce au soutien de vos amis les plus dévoués, c’est comme un moment de liberté dans une prison de douleurs. Ça vous provoque une montée d’adrénaline alors qu’il ne vous reste plus rien. Ça vous met les frissons alors qu’il fait une température à griller au soleil
Avez-vous déjà entendu un coureur se plaindre d’un trop plein d’ambiance ? D’encouragements trop prononcés ? Par contre, se plaindre d’une course terne et sans âme est déjà arrivé. Alors, quel est le mal ? La course, c’est la vie. Des moments de bonheur et des moments difficiles. Alors si nous pouvons rajouter du bonheur dans la souffrance, ne nous en privons pas. Sur une course comme dans un film, il n’y a pas d’acteurs sans spectateurs. Être applaudis et encouragés est un plaisir, passer devant des statues de pierre, figées et muettes ne nous intéresse pas.
Passer en haut d’un col au son des cloches, alors que vous avez encore le nez dans la pente et le corps dans le brouillard, c’est salvateur. Encouragez, libérez les émotions des coureurs, provoquez leurs sourires ! Le bonheur vient de la vie que l’on met dans les choses que l’on fait ! Que la course soit vivante et que le don d’effort des coureurs soit récompensé.
Mathieu BERTOS
Photo : Ugo Richard Photographe
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