Le fartlek a été inventé en Suède dans les années 30 par un ancien médaillé des JO de 1912, devenu entraîneur : Gösta Holmer. Littéralement, le mot fartlek signifie « jeu de vitesse » et désigne une méthode d’entraînement basée sur l’alternance de course rapide et de course lente.
À ses débuts, le fartlek était basé sur les principes de liberté, flexibilité et s’appuyait fortement sur les ressources environnementales du lieu d’entraînement. En pratique, l’athlète choisit librement les différentes allures de course, la durée d’effort comme de récupération et les distances au gré de ses sensations, de ses envies et de la topographie du parcours.
La seule chose imposée par Gösta Holmer : finir la séance avec la sensation d’avoir réalisé un entraînement stimulant sans pour autant être épuisé afin d’être apte à recourir le lendemain.
De la liberté à la codification
Progressivement, le fartlek pensé par Holmer va évoluer vers des formes plus ou moins codifiées. Dès les années 40, Gösta Olander crée dans la Suède profonde, et plus précisément dans le village de Volodalen, un centre d’entraînement qui deviendra à l’époque la Mecque des coureurs de fond et demi-fond.
Le fartlek devient alors un peu plus organisé et associe le travail de renforcement musculaire (sprints, montées de côtes, et tout un tas d’exercices tels que des sauts, des bondissements, des traction), de proprioception et d’appui (course sur chemin, sentier, herbe, mousse, neige ou encore sable) et cardio-vasculaire (variations d’allures, maintien d’une allure malgré le changement de relief, ou encore sessions de sprints ou côtes citées précédemment).
Le fartlek américain
À la même époque, de l’autre côté de l’Atlantique, le fartlek dit « américain » voit le jour et repense quelque peu le concept originel en proposant des fractions courues à la vitesse de course objectif alternées avec des fractions de course plus lentes. Le fartlek doit donc être couru non pas aux sensations mais à des rythmes bien précis, sur des distances déterminées au préalable et plutôt sur route et sur piste.
Exemples :
• 15 x 1 min allure 5000m avec récupération de 1 min en endurance
• 8 x 2 min allure 5000m avec récupération de 2 min en endurance
• 5 x 4 min allure 10000m avec récupération de 3 min en endurance
Le fartlek américain prévoit une allure de course plus proche de l’endurance que de la course lente pendant les phases de récupération.
Les avantages du fartlek
Les avantages du fartlek sont nombreux et font qu’il peut être pratiqué toute l’année et par tous les coureurs. En voici une liste non exhaustive :
• préparation au travail d’entraînement fractionné plus codifié,
• travail des changements de rythme,
• renforcement musculaire naturel,
• travail d’appui et de proprioception grâce à l’irrégularité et à la diversité des surfaces,
• varier les séances,
• liberté et flexibilité,
• plaisir et lutte contre la monotonie,
• apprentissage de l’entraînement aux sensations.
Jérôme Sordello
Photo : « Adidas Outdoor ou Tristan Shu ».
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