Queen of the Jungle, c’est une course d’ultra-trail féminine qui se déroule au Nord de la Thaïlande, du 17 au 19 novembre. 3 étapes à effectuer en duo, dans la jungle thaïlandaise, au départ de Chiang Mai, sur le premier sentier de GR du pays. Rencontre avec son organisateur, Sébastien Bertrand, français mais amoureux du pays.
Tu organises la première édition de Queen of the Jungle en novembre. Peux tu nous présenter l’évènement ?
Queen of the Jungle est course de trail running très particulière. Il y a 3 ans, j’ai passé plus d’un an à rechercher les sentiers de montagne dans le nord de la Thailande à proximité du Triangle d’or. J’ai ainsi tracé le 1er sentier de GR du pays (TGR1) qui part de Chiang Mai, la capitale du Nord et qui atteint la plus haute chaine de montagne de Thailande. La course a lieu sur ce parcours très sauvage à travers jungle, rizières et montagnes. L’objectif est de couvrir la totalité du TGR1 sur 3 jours (étapes fixes) en semi-autonomie ; les ravitaillements et nuits de repos sont organisés dans les villages tribaux le long du parcours.
Pour une question à la foi d’état d’esprit et de sécurité, cette course se court par équipe de 2 coureuses. C’est la possibilité de vivre une aventure exceptionnelle et de partager un moment unique avec une amie pendant 3 jours, complètement déconnectée. L’objectif ultime de chaque équipe est de courir la distance complète du TGR1 (140kms et 8’400m+) pour devenir Queen of the Jungle. Ce sera un sacré défi. Toutefois il est aussi prévu une distance réduite (95kms et 6’300m+ en 3 jours) pour devenir Princess of the Jungle. Le choix se fait lors de la course en fonction de la forme et de l’envie de chaque équipe.
Comment t’est venue l’idée d’organiser ce type de course là-bas ?
Il y a 3 ans je suis partie en Thailande avec l’objectif de rechercher les sentiers de montagne préalablement utilisés par les tribus ethniques du Nord de la Thaïlande pour communiquer entre leurs villages. Lorsque il n’y avait aucune route en terre pour rejoindre les villages, ils utilisaient des sentiers. Avec le développement des moyens de communication motorisés, les sentiers disparaissaient peu à peu. J’ai voulu les retrouver pour tracer de longs parcours dans la montagne et venir y courir ou y randonner.
Rapidement et naturellement l’envie de partager ces coins reculés m’est venu à l’esprit et faire une course est la meilleure des solutions. Outre la beauté des lieux et le défi que représente la course, j’aime l’idée de se faire rencontrer des coureurs des pays développés avec des tribus vivant plus simplement. Même des échanges furtifs sont intéressants pour chacun ; ça nous montre, à nous coureurs comme à eux paysans de montagne, autre chose. J’adore voir arriver des coureurs super bien équipés dans villages en bambous très simple !
Pourquoi avoir choisi de la réserver aux femmes ?
Cette idée m’est venu lors du test de la course l’année dernière. Au départ il n’était pas question de la réserver aux femmes. Puis lors de ce test, des coureuses se sont spontanément retrouvées entre elles. J’ai beaucoup aimé l’état d’esprit qui s’en dégageait et j’ai tout de suite décidé de faire une course par équipe de 2 coureuses. Compte tenu de la distance, et même s’il est possible de réduire les étapes, c’est un vrai défi de finir la course. Je crois qu’en équipe de 2 filles, il se créera une vraie motivation et une vrai entraide pour se pousser à finir.
Limites-tu les inscriptions à un nombre restreint d’équipe et pourquoi ?
Oui cette année la course est limitée à 10 équipes. A la fois pour une question d’organisation et pour une question d’état d’esprit. Je souhaite que l’organisation dans les villages se passent bien et que les coureuses bénéficient de bonnes conditions d’accueil et de repos. Il faut donc y aller petit à petit pour impliquer naturellement les locaux dans l’organisation. Pour chaque nouvelle édition on devrait augmenter légèrement le nombre d’équipes en fonction des possibilités dans chacun des 2 villages de nuit.
Quelle est, selon toi, la plus grosse difficulté de l’épreuve ?
Il y a plusieurs difficultés. D’abord, bien sur, la distance et le dénivelé. On retrouve ici des niveaux de difficultés équivalent aux courses de trail running en Europe. Sur 3 jours, il va falloir courir par jour entre 30kms (pour être Princess of the Jungle) et 40-50kms (pour être Queen of the Jungle). Une des difficultés va être d’enchainer les efforts et de bien se reposer entre chaque jour de course. Il faut donc s’entrainer plusieurs fois à enchainer 2 jours d’effort. Avec un entrainement de la sorte, ça sera vraiment beaucoup plus facile car les coureuses seront fraiches pour aborder chaque journée.
Pour finir il y a 2 vraies spécificités de course en terme de difficultés : l’humidité (il ne fait pas trop chaud en novembre mais il fait toujours humide car la saison des pluies vient juste de se terminer) et la raideur des montées (les locaux ont tracé leurs sentiers droit dans le pentu !).
Si tu étais une coureuse, sur quelles critères choisirais tu ta coéquipière ?
Je choisirai ma coéquipière selon 2 critères seulement. Ce serait d’abord une bonne copine avec qui je m’entends déjà bien et avec qui j’ai envie de partager cette aventure. Éventuellement ce serait une coureuse que j’ai rencontrée il n’y a pas longtemps, mais avec qui j’ai vraiment un bon feeling et j’ai envie d’approfondir la relation à l’occasion de cette course. Le 2ème critère essentiel à mes yeux est d’avoir un niveau homogène. Une trop grande différence pourrait entrainer pas mal de problèmes.
Quelles sont, selon toi, les 3 principales qualités pour réussir un défi sportif comme Queen of the Jungle ?
1. Un bon entrainement basé sur des efforts enchainés sur 2 jours.
2. Une équipe amicale et homogène.
3. Une envie de se faire plaisir et se surpasser à la fois.
Si tu devais nous donner 3 bonnes raisons de venir courir Queen of the Jungle ?
Je pense que pour toutes les raisons expliquées plus haut, cela fait de Queen of the Jungle une aventure très particulière et un moment unique à partager entre coureuses. Je trouve aussi sympa que la course se tienne à Chiang Mai au mois de novembre. C’est une ville super agréable pour rester quelques jours avant ou après la course.
Les Thailandais sont des gens adorables, ils ont une belle culture et une nourriture délicieuse. Juste avant la course se tient le festival de Loy Krathong, un des 2 plus importants de l’année ici. C’est une fête bouddhiste assez féérique lors de laquelle tous les habitants lâchent des milliers de lanternes et allument des bougies au bord du fleuve pour chasser les mauvais esprits.
>> Informations sur la course : QUEEN OF THE JUNGLE
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