Mon trail du Gourg d’enfer c’est un peu l’histoire d’un mec qui a été puni, ou plutôt qui doit faire sa B.A de l’année et passer quelques jours dans la Nièvre et qui cherche une motivation pour faire le trajet.
Rien à se mettre sous la dent niveau course là-bas pendant ma venue début aout … et puis au dernier moment je trouve par miracle une course sur un de 2 trajets entre lesquels j’hésitais, le jour de mon départ, et avec un timing quasi parfait … enfin sur la papier et si cela ne traine pas trop. Pour ne rien gâcher, le nom est du genre « prometteur ». Voilà comment se décider à aller découvrir le « Trail du Gourg d’enfer » du coté de Bozouls, situé à une vingtaine de kilomètres au Nord de Rodez.
Au choix un 13 ou un 20km. Histoire de profiter au maximum du charme local, je prends l’option du 20km et son départ à 18h (surtout que le 13km ne part qu’à 19h) avec le supplément repas « aligot saucisse » dans la foulée pour se donner du courage pour le reste du trajet. Le village de Bozouls vaut, à lui seul, le détour. Un site géologique assez exceptionnel où une église romane prône sur une langue de terre rocheuse et fait face à une falaise circulaire, type canyon, où les habitations sont construites sur son flanc. Grace à ce petit trail, je comble une lacune de ma culture générale car je ne connaissais pas du tout ce spot si particulier de l’Aveyron, à un peu plus de 2 heures de Toulouse.
Ambiance style fête de village, voir kermesse au programme, fort agréable. L’aire de départ et d’arrivée se fait sur un petit parc avec une aire de jeu pour les enfants juste à coté, et à proximité immédiate du centre ville plutôt animé et très charmant.
Pas mal de monde pour cette « petite » course. Un peu plus de 300 à vu de nez pour l’une des 2 distances. Le profil annonce une course ludique avec environ 4 ascensions de 100 à 200m de D+. Après avoir arpenté les ruelles du village en essayant de deviner le balisage, on plonge rapidement dans le trou, celui de Bozouls et la partie basse du village se situant en contre bas des falaises. Un passage en escalier puis une côte un peu technique me fait finalement prendre les devants au bout d’1km500… et je me dis que je vais peut-être pouvoir tirer mon épingle du jeu sur ce circuit si la suite est du même acabit. Mais sur le long sentier roulant qui suit, Benoit Dunet me reprend puis me distance au train. Connaissant l’artiste et mes prédispositions du moment je ne cherche pas à le suivre. Pour ceux qui ne le connaissent pas Benoit est l’un des meilleurs coureurs sur route de la région.
La suite me donne raison. Benoit avance à un très bon rythme et les quelques passages techniques ne le ralentissent pas vraiment. Et si les longues sections roulantes sur de larges pistes sont légion, il me distance aussi dans les sentiers qui grimpent fort. Je regagne (enfin me semble t-il) quelques secondes sur les rares portions plus techniques mais cela reste trop anecdotique. On essaye de se rassurer comme on peut. Rapidement je ne l’ai plus en point de mire. Le parcours présente aussi quelques ponts en bois style pont de singe à franchir et assez délicats à appréhender car ils s’enfoncent à chaque foulée. Déstabilisant. Et je continue à perdre du terrain inexorablement sur le futur vainqueur.
Si ce trail est plus une course nature qu’autre chose, les sentiers sont vraiment plaisants, bien souvent en sous bois. Certaines côtes sont bien raides histoire de faire chauffer les cuisses, offrant parfois un panorama intéressant, même si j’en espérais plus. Si je ne vois plus Benoit, je n’ai pas grand monde non plus derrière moi depuis un moment. Au km13 dans l’un des petits villages traversés, on m’annonce déjà 2 minutes de retard. La messe est dite. Personne derrière, personne devant, je peux gérer mon rythme sereinement.
Toujours cette alternance de larges pistes forestières (ou routes goudronnées) et de coups de cul ou descentes ludiques en sous bois. Certaines pierres ici ou là sont parfois un peu traitres et les transitions sont toujours délicates à gérer. On rejoint le village en replongeant une derrière fois dans le fameux trou pour remonter au dessus des falaises calcaires. Je traverse une dernière fois les ruelles où les nombreux touristes sont installés en terrasse profitant d’un soleil généreux et d’une fin de soirée qui donne envie d’apéro. C’est l’occasion de récupérer les derniers encouragements.
Et me voici enfin au bout de 22km et 700m de D+ sous l’arche d’arrivée. L’addition est salée avec 5 minutes de retard sur Benoit mais avec tout de même une 2ème place gratifiante. Mon avance sur le 3ème est plutôt conséquente avec un peu plus de 3 minutes. D’un point de vue sportif, aucune surprise et une place méritée. J’aurais bien évidemment aimé pouvoir faire douter Benoit pour lui donner un peu plus de challenge à sa large victoire, mais ma forme actuelle et la fatigue accumulée des jours précédents la course ne me l’ont pas permis. Dommage pour lui et le spectacle… mais même en pleine possession de mes moyens, le classement n’aurait pas été différent. Le « bougre » est quand même doué et affuté.
Le buffet d’arrivée est simple mais suffisant pour nous mettre en appétit avant le repas qui ne commencera finalement que vers 21h. De quoi décaler mes prévisions d’arrivée en terre inconnue. Surtout que la remise des récompenses ne commencera que sur les coups de 22h. Heureusement, l’organisation me fait la faveur de commencer par celles de ma course. Merci à eux pour ce petit geste fort appréciable. Je peux désormais faire la route pour avoir droit à ma punition … euh faire ma B.A de l’année.
Nicolas MIQUEL
Infos et résultats >> http://bozsportnature.wixsite.com/trail-gourg
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