Courir, c’est une bonne habitude, pas de soucis là dessus ! On ne saurait vous dire le contraire. Par contre, le coureur lui-même peut être plein de mauvaises habitudes liées à la course. On va vous en rappeler quelques-unes, mais on attend les vôtres, personnelles ou pas, qui sont sans doute truculentes.
La bière… Une mauvaise habitude ça !?
Oui, quand même ! On a vérifié, et à grands renforts d’études scientifiques, vous pouvez enterrez définitivement la bière ! On a cru trop longtemps que c’était un produit magique… Quelle excuse magique nous avions là ! La bière, elle avait bon dos. Non cette fois c’est sûr, l’alcool qu’elle contient inhibe le processus de récupération. Résultat : c’est bien une mauvaise habitude que de se jeter sur une bière à la sortie d’un footing.
Le coureur remet des affaires sales.
Oui, le coureur fait ça ! Vous aussi peut-être. C’est pas très joli-joli tiens ! C’est vrai que, quelques fois, on fait un petit footing et en rentrant, on pose le t-shirt là, à côtés d’autres affaires, puis le jour suivant on le reprend machinalement… On « sent » bien un petit quelque chose en le mettant, mais hop de toute façon on s’en va courir ça ne fait rien ! Il arrive même qu’on sache qu’on a couru avec la veille, qu’on mette le nez dedans et qu’on se dise « bon allez, ça passe !! ». Le risque, c’est de s’habituer et de ne même plus sentir quand ça sent mauvais … On espère que vous ne remarquerez rien lors d’une sortie entre copains !
Le coureur sait parer au plus pressé : il sait comment faire ses besoins partout !
Cette « merveilleuse » habitude lui vient des courses auxquelles il participe. Oui, sur place, que l’on soit en campagne ou en ville, il faut savoir se débrouiller (encore plus les filles !) pour faire ses besoins… là où l’on peut ! Les plus malins savent repérer les endroits où faire (les toilettes publiques, derrière les mairies, dans les vestiaires d’un stade), et les autres filent un coup de main à leurs copains en les cachant tant bien que mal. Même en entraînement par chez nous, l’envie peut venir, il faut dire aussi que la course stimule les choses ! Et le coureur a testé toutes les positions les plus acrobatiques pour faire, se camoufler, il a aussi testé toutes les feuilles aptes à servir de papier toilettes… Après ça, plus ou moins proprement, on remonte le short et en avant !
Il sait s’habiller en sportif, mais pas en habits de ville.
Il est presque devenu un scientifique de la tenue de running : compression, transfert d’humidité, manchons pour les bras, lunettes photochromiques… Il saura quoi mettre exactement pour pouvoir courir à la température idéale et dans des conditions optimum ! Mais ce fameux « runner » ne sait pas vraiment s’habiller en mode ville. Vous le repérerez facilement avec ses baskets aux pieds en toute circonstance. Non, les Speedcross ne sont pas des chaussures de tous les jours ! Le t-shirt technique est agréable et léger mais ne se porte pas de la même façon qu’une chemise… Et les chaussettes de compression avec le bermuda, franchement… quelle mauvaise habitude !
Le coureur ne sait pas se reposer.
Une mauvaise habitude très répandue ! Toujours attiré par la course du week-end suivant qu’il faut bien sûr préparer, toujours peur de tout perdre même en se posant 5 jours… Le coureur est addict, mais pas raisonnable. Quel dommage, quand on sait que les excès de la course sont nocifs pour le corps ! On aime courir mais s’arrêter à 50 ans car trop « cassé » alors qu’il reste de belles années, on peut l’éviter. Allez, on saute un ou deux entraînements pour se refaire la cerise et en profiter pour faire autre chose. Il n’y a pas que la course dans la vie. Et 5 jours de repos complet n’ont jamais affaibli un coureur ! Au contraire.
Le coureur se compare en permanence aux autres.
Il est un peu jaloux, un peu présomptueux, inquisiteur… pourquoi vouloir se comparer en permanence aux autres ? Certes il y a l’aspect purement compétitif du classement final : j’ai fait 3è, je suis dans le top 10, dans la première moitié du classement… Mais il a la mauvaise habitude de juger les performances des autres alors qu’il n’a même pas couru, en se projetant dans le classement. Il analyse trop vite une performance en la liant de fait à une place. Le principal adversaire n’est-il pas soi-même ? On essaie de progresser, de repousser ses propres limites pour se satisfaire et atteindre des buts espérés… Les autres aussi courent pour progresser, comment se comparer de façon certaine à eux ? Le seul moyen, c’est soi-même. Et juger les résultats des autres par rapport aux siens n’est pas une bonne habitude.
Humilité, plaisir, performance personnelle, dépassement de soi, partage : voilà les ingrédients pour être heureux en courant, non ?
Texte : Mathieu BERTOS
Photo : Cyril Bussat