Inconnue du grand public il y a encore 2 ans, Floria Gueï a pris une nouvelle dimension et s’est imposée comme l’une des reines du 400m tricolore.
Aujourd’hui dans le top 10 mondial, celle qui compte parmi les figures marquantes de l’équipe de France aura un rôle à jouer aux Europe d’Amsterdam et aux JO de Rio.
L’image de Zurich 2014 restera longtemps gravée dans la mémoire de la nantaise. Ce final du relais 4x400m à la remontée fantastique vers le titre européen a fait vibrer la France et mis en lumière une athlète discrète. Le relais, c’est ce qui l’a fait exister et progresser dans les compétitions internationales. Mais aujourd’hui, les ambitions individuelles de Floria Gueï sont bien légitimes avec un record explosé l’an dernier aux Mondiaux de Pékin (50’’89) et confirmé cette année (50’’84). En pleine confiance après sa victoire facile aux France Elite à Angers, 2016 sera bel et bien une année majeure pour la sociétaire de l’Entente Sud Lyonnais.
Que retiens-tu de ce 3e titre de championne de France à Angers ? (victoire en 51’’21)
Les France ont été la conclusion d’un gros bloc de travail, et l’occasion de travailler des exercices à la demande de mon coach, la pression des minimas en moins. L’objectif était de m’adapter aux conditions de championnats internationaux où il faudra enchaîner les courses. Je suis partie beaucoup plus vite en série (51’’19), ce qui m’a mis un peu dans la difficulté. Malgré cela, j’ai gardé une bonne régularité en finale. J’avais envie de montrer que j’avais franchi un cap et tout s’est bien déroulé. J’étais à l’aise, c’était un bon exercice et surtout bon pour le moral ! Maintenant, les séances vont être plus relax avant les Europe où je compte atteindre mon pic de forme.
Ta saison a été très bien lancée avec ce nouveau record à Birmingham … (50’’84)
C’est vraiment très plaisant et c’est là que je me suis dit que j’avais bien progressé. Se battre avec les autres filles est important et l’on y mesure le chemin parcouru. Je suis dans un nouvel état d’esprit. La première étape s’est bien passée mais ce n’est que le début !
Tu es en haut des bilans (2e européenne et 10e mondiale). Il y aura une belle carte à jouer à Amsterdam, puis à Rio …
C’est sûr ! Mais je préfère rester très prudente et ne pas regarder ce classement, aussi bon soit-il. Il ne faut pas se laisser bercer par cette impression que tout est joué d’avance. Ça reflète l’état de forme de chacun mais il faut rester concentré sur l’objectif uniquement ! Cette médaille ne viendra pas toute seule, et ça ne va pas être si facile qu’on veut le croire. Si j’atteins mon objectif européen, je vais acquérir une confiance supplémentaire et ce sera tout bénéfique pour les JO. Je vais là-bas pour décrocher ma première médaille individuelle. Il faut y aller étape par étape.
Comment expliques-tu ta progression ?
J’ai évolué dans mon état psychologique déjà. Je ne me fixe pas de limites. Avant, j’avais tendance à me mettre des barrières. Je suis plus relâchée et confiante pour concrétiser le travail effectué à l’entraînement. C’est un grand pas en avant pour moi. J’ai réussi à me mettre dans ma bulle en compétition et me transcender, comme lors de cette fameuse remontée à Zurich. C’est ce qui fait la différence, faire sa course sans paniquer. Je garde les pieds sur terre, je ne regarde pas les bilans et j’ai de nouvelles ambitions. Au-delà du chrono, je veux maintenant tout donner et me battre pour la meilleure place possible.
Rendez-vous aux Championnats d’Europe d’Athlétisme du 6 au 10 juillet 2016 à Amsterdam.
Photos : © Rémi Blomme
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