Un temps idéal, des parcours sublimes et sauvages, des coureurs conquis, de beaux champions ainsi qu’une ambiance de folie sur l’aire d’arrivée d’Aigues-Mortes, il n’en fallait pas plus pour rendre heureux Laurent Grenier et toute l’équipe d’organisation du Grand Raid de Camargue en ce samedi 11 juin !
La recette du bonheur !
Créée en 2015 par l’association Grand Raid de Camargue, en partenariat avec le Parc Naturel Régional de Camargue et en accord avec les différents acteurs du milieu naturel, la course propose une belle découverte de la Camargue mais aussi de ses traditions et savoir-faire.
Avec beaucoup de nouveautés au menu : la date, le 11 juin, l’aire d’arrivée, au pied des remparts d’Aigues-Mortes, la distance reine passant à 100km, la naissance du Semi-Marathon Camarguais de 21km et du canicross de 7km, tout semblait réuni pour faire de cette seconde cuvée un succès ! Et la réussite fut bien au rendez-vous, avec de francs sourires et de nombreux témoignages de satisfaction à l’arrivée. Un bonheur tout simple pour chacun.
Samedi, 6h20, ils sont 85 solos et 18 équipes à s’élancer, motivés, de Salin-de-Giraud, vers un fabuleux parcours de 100km, avec la présence de coureurs de renom tels que Julien Jorro (team Garmin), Alexandre Hayetine (Trail Club St Gervais Mont Blanc) et Florian Racinet (team X-Bionic/Sidas). Tables salantes colorées de la Compagnie des Salins du Midi, longues digues, étangs, phares majestueux, bord de mer, plage sauvage et immense de Beauduc, seront les témoins silencieux du passage cadencé des coureurs, sous un temps d’abord couvert et frais, laissant progressivement place au soleil et à un ciel magnifique, zébré de nuages et de bleu azuréen, mais aussi à la chaleur !
Enveloppés par les embruns, le cri des oiseaux marins et une brise légère, ils découvrent, sous les couleurs changeantes du ciel, des paysages somptueux et dépaysants, vibrants de vie. 1h après le départ, le groupe de tête composé par Julien Jorro/Florian Racinet/Maxime Liautaud arrive au premier ravito, suivi par David Pourrat et Alexandre Hayetine, qui va ensuite effectuer une belle remontée pour rallier le trio avant le second ravito. Maxime se laissera quant à lui distancer sur la zone suivante de Beauduc, laissant les trois hommes se livrer bataille.
Les Saintes, terres du milieu…
Le trio atteint la base de vie des Saintes-Maries-de-la-Mer, km53. Pour tous, la fatigue a déjà largement commencé à faire son œuvre et les relayeurs transmettent leur bâton tandis que les solos, eux, ne font que passer. C’est un duo Jorro – Racinet qui repart vers la suite du tracé, Alexandre Hayetine décrochant ici de la locomotive. Cap vers le passage atypique du Bac de Sauvage, nacelle flottante franchissant le Petit Rhône avant la magnifique et sauvage plage du Grand Radeau et son fameux bain de pied ! C’est ici que Julien Jorro ralentira l’allure, laissant Florian Racinet seul en tête avec un court écart de 500m/1km mais qui se maintiendra entre eux jusqu’à la fin.
De l‘autre côté du Grand Radeau, les concurrents font une pause devant un des « ravitos parasol », au petit goût de vacances, se dévoilant en bout de plage, d’étang ou au détour d’une vigne. D’une bonne humeur communicative, les bénévoles sont aux petits soins et les coureurs, toujours souriants, malgré la fatigue et la chaleur.
C’est au terme d’un beau chemin entre les étangs, dans un univers sauvage, qu’ils font ensuite leur entrée dans le domaine viticole de Listel. Longeant des vignes s’étendant à perte de vue, ils atteignent plus loin le Mas de Jarras-Listel, puis entrent dans l’ultime portion, le Salin d’Aigues-Mortes (Compagnie des Salins du Midi) et ses tables salantes, tout en camaïeux de rose et de bleu, les immenses montagnes de sel d’un blanc éclatant en toile de fond, avec, pour certains, un bout de chemin accompagné par le petit train du Salin.
Soudain, les remparts d’Aigues-Mortes surgissent pour un finish monumental, juste à leurs pieds ! La ligne est franchie sous les vivats, aux côtés des coureurs du Semi-Marathon Camarguais, partis à 16h de Vauvert, qui, eux aussi, mettent petit à petit un point final à une belle aventure de 21km en Petite Camargue Gardoise, entre sentiers, bords de canal et Tour Carbonnière.
De beaux champions !
C’est avec beaucoup d’émotion que Laurent Grenier a accueilli, aux côtés du speaker Claude Razon, les vainqueurs : «nous sommes une petite équipe et l’événement a été avancé de trois mois, cela leur a donc demandé beaucoup d’efforts, mais ce rêve camarguais les a touchés, donnant la cohésion nécessaire au groupe. Ils ont su conserver le sourire et sont fiers de voir les coureurs franchir la ligne d’arrivée ! Côté sportif, c’est juste extraordinaire, je suis très ému par le courage, les sourires et les mots d’encouragement des coureurs et par la présence de grands athlètes comme Florian, Alexandre, Julien...»
Sur la distance reine, c’est donc Florian Racinet qui emporte une magnifique victoire en 08h27, Julien Jorro s’octroyant la seconde place, à 7min15. C’est Gilles Chalier, un gardois, qui crée la surprise et boucle ce podium hommes en 09h18. Alexandre Hayetine tiendra bon et bouclera en quatrième position, en 09h27. Chez les dames, la 1ère place est pour Carole Joucla (12h37), suivie de Sylvie Menot (13h18) et Angélique Chaieb (13h56).
En relais, victoire scratch et messieurs de Jean-François Wyon et Cyril Devin (09h43). En mixtes, victoire de Christophe Prunet et Evelyn Cance (10h07). Chez les dames, Stéphanie Ginjibre et Peg Benezet l’emportent (11h33). 253 coureurs ont bouclé le Semi-Marathon Camarguais. Abel Jorissen et Anne-Claire Antiphon l’emportent (01h23 et 01h46).
Place pour tous au repos, dans une ambiance festive et ultra conviviale, avec espace restauration assuré par des producteurs du réseau Bienvenue à la Ferme et de beaux stands d’artisans et producteurs du cru mais aussi sportifs. Sur les tables ou allongé dans l’herbe, chacun se laisse aller à un repos bien mérité en attendant la remise des prix.
Ils sont 60 solos et 18 équipes de relayeurs à avoir tordu le cou à un parcours de l’avis général surprenant, car sublime mais aussi extrêmement exigeant, tout en relances, avec ses longues lignes droites et son terrain incitant à la vélocité ne laissant aucun répit, très sollicitant musculairement et mentalement.
Un véritable défi, comme en témoigneront beaucoup de coureurs et parmi eux :
Florian Racinet : « sur ce parcours atypique et magnifique, entre Salins, réserve naturelle, plages et vignobles, de 100km au profil plat, je ne m’attendais pas à de telles difficultés. Je me demandais parfois si je courais vraiment dans la bonne direction tellement les paysages étaient immenses et sauvages à perte de vue. Et ces vols de flamands roses ! La Camargue comme on ne pourrait jamais la voir! Les 53 premiers km étaient plutôt faciles avec comme difficulté de grandes lignes droites dans les salins et une longue plage de sable bien tassé. La deuxième partie après les Saintes fut usante, avec de la plage au sable très mou où il m’a été difficile de dépasser les 8km/h, puis les chemins entre les vignes. Il fallait avoir les jambes solides et surtout un bon moral pour aller jusqu’au bout. J’ai plusieurs fois eu envie de marcher pour soulager mes jambes, mais ma tête me disait : « cours, tu arriveras plus vite ». Cette course m’aura beaucoup appris et même si je maudissais les parties plates et rêvait d’une belle ascension, je serais sûrement présent en 2017 pour défendre ce titre et, pourquoi pas, essayer d’améliorer un peu mon chrono! Superbe organisation et bravo à tous les coureurs qui se sont battus pour aller au bout de cette belle aventure… »
Julien Jorro : « je voulais une épreuve plate et difficile, j’ai été servi! Les paysages traversés étaient étonnants. Pour moi venant des montagnes, c’était atypique. La Camargue est sauvage et cette course était à son image. Je n’aurai pas cru que la course était si difficile à gérer! Super organisation, avec des ravitos top et une belle arrivée au pied des remparts. Seul le manque de public sur le parcours a été un peu dur, c’est difficile d’être solitaire si longtemps. Mais on ne traversait que des endroits privés et protégés alors je comprends.»
Gilles Chalier : « plus les kilomètres passaient, plus c’était dur! Au km40, j’ai vraiment pris conscience de la difficulté, la Camargue est plate mais très rude, il faut s’accrocher, positiver, se dire la chance que l’on a d’être là. Après avoir été à la peine depuis quelques heures, au km80, je retrouve des forces, et finis 3ème, heureux de partager ces moments avec mes proches ! Cette course que l’on dit atypique est vraiment extraordinaire. J’en garderai de très bons souvenirs, des images de grandeur et de beauté. Un grand merci à tous les bénévoles. Laurent Grenier peut être fier de son bébé !»
Dimanche, la découverte de la Camargue s’est prolongée de manière conviviale avec une journée découverte de la Manade Saint-Louis à Montcalm, avec ferrade et déjeuner au pré, réunissant 150 coureurs et leurs familles.
L’organisation tient à remercier chaleureusement les collectivités et communes, les élus, partenaires, institutions, propriétaires, médias, bénévoles, prestataires, entreprises, exposants, ainsi que le Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône pour le passage du Bac de Sauvage, la Compagnie des Salins du Midi et Salines de l’Est pour la traversée des différents salins, et bien sûr les sportifs, chacun ayant contribué au succès de cette seconde édition, faisant rayonner l’âme de la Camargue et résonner l’esprit sportif de la plus belle des manières.
L’édition 2017 devrait se tenir en juin, avec de belles nouveautés comme un marathon et un 10km, et peut-être même quelques surprises ! Alors, qui se sentira de taille à relever ces défis ?
>> Plus d’informations et tous les résultats du GRAND RAID DE CAMARGUE sur le site internet : GRAND RAID DE CAMARGUE.
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