Une histoire de patriotisme et de sport comme les aiment les américains. Comme l’histoire est positive et liée à la course à pied, nous vous la racontons !
Ghaith Aldammad est né il y a 33 ans à Daraa, une petite ville du sud de la Syrie. Il est arrivé en 2009 à Louisville pour vivre avec son frère et apprendre l’anglais. Son sport, c’est surtout le tennis. On ne court pas dans son pays, à part en sport à l’école. Il s’est mis à courir sérieusement en arrivant ici à Louisville, en voyant ces larges et beaux trottoirs, menant à des parcs avec des chemins sinueux qui faisaient le tour d’un étang … Une paire de chaussures et c’était parti, quelques semaines après avoir immigré : « j’ai adoré courir. Il y avait tant de beaux parcs dans cette ville, tant de beaux paysages et de gens qui couraient que ça m’a encouragé à commencer . »
Il courut son premier marathon en 2011, et en 2012, un mois après s’être marié, il termina l’IronMan de Louisville. Peu après, il eut son premier enfant et se mit à travailler jusqu’à 12h par jour pour subvenir aux besoins de sa famille, laissant presque complètement la course à pied de côté pendant les 3 années qui ont suivi.
En janvier dernier, il eut une forte envie de recommencer. « J’ai signé pour le Kentucky Festival Marathon cette année parce que j’avais envie de reprendre la course. Je m’étais dit que le seul moyen de revenir c’était de m’inscrire et de le faire, sans ça… « . Entre ses heures de travail changeantes, un enfant en bas âge, et ses études pour devenir pharmacien… Sa plus longue sortie fut de 8 miles (environ 13 km). C’est bien peu ! Mais voilà l’heure de son marathon. La veille, il venait d’obtenir la validation de sa nouvelle citoyenneté américaine. Quand il court ses premiers kilomètres, cela fait tout juste 24h … La course fut pour le coup toute particulière. Au 10è miles (16km), il perdit un ongle et sentit son orteil saigner. Les miles suivant furent difficiles et il lutta contre l’envie d’abandonner.
Vers le 16è miles (25è km), il vit sur le bord de la route un groupe de supporters des fameux « Vétérans », avec de nombreux drapeaux américains. Cette vision fut comme un phare pour lui et lui donna beaucoup d’énergie ! Il leur demanda s’il pouvait emprunter un drapeau, ce qu’ils acceptèrent à condition de leur ramener après la course. Ils ne savaient ni son nom, ni son origine. Sur la fin de course, les gens chantaient » USA, USA !! » sur son passage. Il entama un sprint les 100 derniers mètres pour que le drapeau flotte au vent : « j’ai ressenti comme une victoire et de la fierté en coupant la ligne », dit Aldammad finissant en 3h47’38. « J’étais très fier de porter le drapeau, je courais libre ! Je me disais que j’étais chez moi maintenant ! »
Il ne resta pas longtemps sur place et parti ramener le drapeau, alors que les supporters des Vétérans US pliaient leur tente. Voici l’histoire de Ghaith Aldammad, immigrant syrien, et de son premier marathon en tant qu’américain.
Mathieu BERTOS
Source Runnersworld.com
Photo : MarathonFoto
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