Nous nous appuyons sur un article paru sur le site espagnol « estrelladigital », qui évoque les personnes qui arrivent à la quarantaine et se mettent au sport, en particulier la course à pied.
De la maison au travail, du travail à la maison, le rythme routinier d’une vie sédentaire sans soubresauts. Ce sont souvent les hommes qui se réveillent au moment de la quarantaine, revoyant certains aspects de leur vie. L’envie de prendre soin de son corps, négligé pendant des années et les effets du temps marquant son passage, reprend soudainement le dessus. La course à pied, facile d’accès pour qui veut pratiquer simplement, fait office de salut ou de motivation soudaine.
Ce revirement soudain dans son mode de vie n’est pas très bon conseiller. La capacité physique n’est déjà plus la même qu’à 20 ou 30 ans. Se mettre à la course à pied sans principe ni élément de base n’est pas indiqué, et les courses populaires dans lesquelles on se jette pour participer à la fête peuvent avoir un effet bien plus négatif qu’on ne le pense.
L’article évoque deux coureurs espagnols récemment décédés sur le marathon de Castellon, le premier de 57 ans qui a subi un arrêt cardio-vasculaire à mi-course, et un autre de 45 ans qui est mort en arrivant à son hôtel, pourtant sans signe d’épuisement en fin de course. Le docteur Palma déclare : « après avoir arrêté un exercice intensif, le risque de souffrir d’un infarctus est égal ou supérieur à celui d’une personne qui ne fait pas d’exercices et qui a une vie sédentaire « .
Pas moins de 127 sportifs amateurs sont morts en un an en Espagne. Ce désir de changement soudain n’est pas le seul responsable. On indique notamment une réglementation qui n’est pas assez stricte concernant les contrôles de certificat médical lors de l’inscription des courses, et un manque d’examens approfondis lors de la délivrance de ce certificat ou des licences. Le docteur réclame des examens approfondis concernant les antécédents cliniques et les risques cardio-vasculaires.
Le jeunisme, l’esprit « Peter Pan » doit être dénoncé car les défis de marathon ou de triathlon naissent rapidement et de façon souvent non réfléchie et préparée convenablement. » La vie humaine n’a pas de prix et tous les morts par accident cardiaque en course sont évitables » indique le vice-président de la Fondation Espagnole du Coeur.
De manière plus globale et concernant toutes les activités physiques, en France, un article du Monde rappelle que 800 sportifs par an (amateurs ou professionnels) sont victimes de mort subite, dont environ 95% sont des hommes. 50% des cas pourraient être évités avec des examens approfondis. Mais quand un risque de 1/10 existe, le sportif préfère souvent pratiquer sa passion. Contrôles, progressivité et prudence ne garantissent pas à 100% la sécurité de sa santé, mais il faut rester prudent pour favoriser cela… surtout après 40 ans.
Mathieu BERTOS