De retour de Norvège où ils ont séjourné une bonne semaine à l’occasion de la « WINGS FOR LIFE RUN », Yoann Stuck et Jérôme Sordello partagent leurs récits de course. Une 3ème place pour Jérôme (relire son récit) et une victoire pour Yoann, qu’il nous raconte ici.
« Le voyage en Norvège s’était super bien passé entre les visites, les découvertes mais aussi les endroits trouvés grâce au running. J’ai pu partager cette dizaine de jours avec mon ami Jérôme Sordello, auteur de la bible du running. Après le semi-marathon de Bergen, nous nous sommes déplacés vers Stavanger, ville plus au sud afin de prendre le départ du Wings for Life. Depuis sa création, j’avais très envie d’y participer. D’une, par l’originalité de la course et surtout par l’aspect caritatif. Ne pas savoir où la course s’arrête avec chacun sa propre stratégie afin de réussir, était pour moi une nouvelle étape à franchir.
Après quelques jours passés à Stavanger (voir nos récits quotidiens sur u-Run), la forme était présente. C’était un bon test après l’Écotrail de Paris (80m et 1600 d+) afin de voir où en étaient la forme et les jambes. J’avais vu l’année dernière qu’il était compliqué de récupérer derrière ce genre d’épreuve. J’avais donc fait l’impasse niveau courses sur le mois d’avril afin de me régénérer et de pouvoir enchaîner quelques gros blocs d’entraînements intensifs grâce à mon coach Eric Lacroix et le groupe Very Good Times. C’était aussi un test pour voir si j’avais la polyvalence entre les courses de trail et celles sur route.
Malgré ce que je pouvais penser, il faisait chaud même très chaud. C’était improbable pour moi mais le thermomètre avait dépassé les 25 degrés. La course allait être longue, donc il fallait être sage et prudent sur l’alimentation et l’hydratation. En sachant que je l’ai été en amont en me privant de bières et de burgers les derniers jours. Et le faisant avec un pote qui aime les mêmes choses que les miennes, c’était déjà un miracle et quelque chose d’exceptionnel … Le jour J, en étant concentrés, on est quand même restés détendus lors de notre arrivée sur le port de Stavanger. Le départ était là, les participants étaient en place, l’ambiance bouillante comme le soleil qui était bien présent.
Le départ fut donné, des coureurs sont partis à bloc, à cette allure là, « catchcar » n’aurait pas pu suivre ! Je suis resté sur une allure confortable de départ de course à 3’20 sur les trois premiers kilomètres afin de jauger ma forme, voir les coureurs devant et analyser dans un premier temps. Après quelques relances, j’ai commencé à être vers la tête de course en troisième position. En gardant une allure constante et en maintenant un effort dans les petites bosses, j’ai retrouvé le premier. Je prenais mon temps à chaque ravito car je savais que la course allait être chaude, longue, sûrement difficile et je ne me suis pas trompé.
Durant les presque 25 premiers kilomètres je me retrouvais derrière le meneur de la course. Ensuite, je pense qu’il a craqué et il a vu que la course pouvait être plus longue que prévu. Je me suis donc installé en tête avec mes deux compagnons de route de la journée, les vélos ouvreurs du Wings for Life. Je me suis senti comme un fugitif dans cette escorte de dingue entre deux vélos, une moto de police devant avec ses gyrophares, une autre qui faisait des allers retours, des fois deux autres motos venaient aussi pour filmer, un quad, des drones… C’était dingue et bizarre. La seule chose à laquelle tu penses, c’est d’aller vite en gérant ton effort et surtout de vouloir aller le plus loin possible.
Pour les quelques chiffres, je suis passé en 1h20 au semi et en 2h44 au marathon. La deuxième partie fut plus compliquée car le vent était fort et surtout de face. Le fait de courir le long des côtes était magnifique mais éprouvant pour l’allure à appliquer. Par contre, c’était idéal pour le kite ou même le surf. Le paysage était tellement magnifique et mes accompagnateurs tellement géniaux que l’effort paraissait moins compliqué. Les relances le long de la mer m’ont sans doute permis de faire la différence sur l’épreuve, car j’aime beaucoup lorsque l’allure est cassée mais tout en restant à bloc.
Le seul problème fût au 45ème kilomètre où j’ai commencé à voir une grosse crampe au niveau de l’ischio droit, une grosse boule qui m’a obligé à m’arrêter afin de la faire disparaître. Après une minute de perdue, j’ai pu repartir. Peu après, on m’a annoncé une avance de 10’ sur mon poursuivant, ce qui m’a bien remotivé. Il fallait aussi assumer sa place et faire plaisir à mes proches et mes suiveurs de près comme de loin. Après quelques kilomètres de plus, une des motos de police m’annonce que le deuxième s’était fait finalement rattraper et que j’étais par conséquent le vainqueur. On a pu se féliciter avec mes deux potes norvégiens en vélo ouvreur. A partir de ce moment, j’ai voulu gérer ma course en baissant l’allure pour ne pas prendre de risque, afin de puiser moins dans les réserves et d’être plus en forme pour les bières du soir. Pendant 10 kilomètres, j’ai pu faire mon jubilé et j’ai encore plus profité de la beauté des environs de Stavanger. La « catchcar » m’a finalement rattrapé au bout de presque 62km et on a tous pu se féliciter avec tous ceux qui m’avaient accompagné durant le parcours. C’était génial de partager ça à plusieurs avec des gens si sympas.
Après quelques procédures d’après course, j’ai pu rejoindre mon ami Jérôme qui finalement fît une belle troisième place et en plus en se perdant. Il a été fort en enchainant le marathon de Boston et aussi le semi de Bergen. Bravo mon pote et tu as su bien me motiver. Place à la suite, place à la récupération et place à de nouveaux partages ! »
>> Informations sur la course : WINGS FOR LIFE RUN
Crédit photos : WINGS FOR LIFE RUN
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