Nous étions plus de 500 au départ de ce Scott Half Triathlon de Lacanau. Au programme 1900m de natation en 2 boucles dans une eau à ~ 17°C, 80 km en aller-retour sur un parcours très roulant et un semi-marathon en 3 boucles plutôt casse-pattes.
Même si j’en ai fait un objectif perso (titre Aquitain en jeu) cette course n’est pas réellement préparée. En vue de Kona, en octobre, l’accent est mis en ce début de saison davantage sur la vitesse que sur de la prépa’ LD. Ce n’est pas toujours plaisant mais les progrès passent aussi et surtout par là. Ceci dit depuis 2/3 semaines j’ai passé un tout p’tit cap et me sens en belle forme. Seulement à 3 jours de la course je choppe la crève, rien de grave mais ça me flingue un peu. Cela a au moins le mérite de me faire coucher tôt, j’suis KO 🙁 Un p’tit souci sous le pied gauche, souvenir du Full3man, m’enquiquine également mais rien de bien méchant …
Après avoir dormi comme un bébé, le jour J, la forme est bien là ! Une grosse demi-heure de vélo sur place pour se réveiller, la mise en place dans le parc (il faut retrouver ses automatismes) et il est temps d’aller s’échauffer dans l’eau. Pas de stress ou juste ce qu’il faut pour être bien engagé, concentré ! Peut-être m’en fallait-il un peu plus ??? Car j’ai sévèrement douillé dans les premiers 400m. A nouveau des angoisses sont apparues, une légère asphyxie m’obligeant à faire « la carpe » quelques secondes. La course part très mal et déjà, comme souvent, je pense que la messe est dite et que ce n’est même pas la peine de prendre le vélo :(( Après le 1er passage de bouée (belle bagarre) ça repart tout doucement mais ce n’est vraiment pas la joie :((
La sortie à l’australienne est très pénible, les jambes sont lourdes, la tête n’y est plus vraiment. La 2ème boucle, plus à l’aise, je la vivrais cependant bien mieux en remontant du monde et en ayant surtout l’impression de vraiment nager, à mon modeste niveau évidemment. Plutôt dépité donc, en sortant de l’eau, je ne m’affole pas à T1 en prenant mon temps pour digérer un peu cette calamiteuse natation. 29ème temps en 31’45 (avec T1). A vélo, là c’est davantage mon truc normalement, en étant tout de même passablement énervé (et ayant la consigne de « se faire plaisir ») j’appuie bien fort sur les pédales pour voir aussi si j’suis vraiment OUT ou si c’était la nata le ‘blème. A priori ça répond bien, les cannes sont solides et ça remonte du monde !
Très vite j’ai en ligne de mire les « jeune-vieux » comme moi (Jérôme B. / Fred D.) et ça me rassure un tout p’tit peu. Après une quinzaine de kilomètre il est temps de temporiser après un départ fort watté/cadencé. Je me retrouve avec Fred D., je connais ses qualités de rouleur et sais qu’il peut être un allié précieux pour ne pas s’endormir. Après 2/3 relais (à distance évidemment) nous arrivons au RP juste après Contaut (KM 40) en 7 ou 8ème position. Avec le vent plutôt favorable depuis le début la vitesse moyenne indique à ce moment là 42,2 km/h. ça traîne pas, hein !!
Sur le retour vent défavorable donc, la fatigue aidant, ça va forcément un peu moins vite. Ceci dit ça ne fait pas semblant et je reviens sur 1 ou 2 gars tout en me faisant dépasser par le-meilleur-temps-vélo-du-jour du girondin Fred L. Il me permet, lui aussi, de me relancer en « m’accrochant » quelques kilomètres. Léger coup de mou sur les 10 derniers kilomètres, ça pioche davantage et Fred D. revient et me dépasse à nouveau. A 2 km de la pose du vélo nous nous retrouvons d’ailleurs avec Franck M. (ce bon vieux Sharky ;)) . Nous allons poser à 3 pour la 6ème place. Malheureusement Fred D. fera une vilaine chute à moins d’un kilomètre, il courra tout de même en étant bien amoché 🙁
C’est donc un très bon vélo de mon côté (285W de NP pour les spécialistes) avec le 5ème temps – 1h57’20- me remettant en selle pour une belle place d’honneur vu qu’en plus 3 gars se trouvent, là, devant, à environ 20 secondes.
Après une belle T2 je ne ressors donc pas très loin. Tout en cherchant à me ravitailler (il ne fait très chaud mais le temps est ‘lourd’, orageux) et tout mettant mon attirail de coureur à pied je suis aveuglement mes 3 acolytes. On ne fait pas gaffe qu’après une centaine de mètres en sortie de parc il fallait tourner à droite et faire demi-tour. Nous, on trace tout droit !!! Un VTT de l’orga vient nous chercher pour nous remettre dans le droit chemin. Forcément, à ce p’tit jeu, je me retrouve bien malgré moi en 3ème position avec 15 à 20 secondes d’avance. Assez vite Vincent F. me rejoint, a priori Fred L. reviendra aussi mais je ne le verrai pas. A posteriori, grâce à la trace GPS, j’ai constaté que c’était, pour ma part, + 400m parcourus en plus et donc un peu moins de 2’ supplémentaires.
Sur la première partie de boucle, que je découvre, le terrain est assez instable avec quelques parties de sable, beaucoup d’herbe et du sous-bois où il faut être vigilant avec de nombreuses racines. En bord de lac c’est toutefois super joli J mais franchement, et comme une majorité, je suis plutôt content de reprendre le bitume bien lisse pour revenir fermer cette boucle ;). Plus à mon aise sur cette partie l’allure est meilleure et, au train, Vincent F. décroche un tout petit peu.
C’est sur du 3’55/km que cette 1ère boucle est achevée. Tous les voyants sont au vert !! Sur le reste du parcours ensuite la vigilance est de mise car nous nous croisons, parfois ce n’est pas bien large, de plus des spectateurs ou des badauds ne pensent pas forcément que ça puisse arriver des 2 côtés (un classique). Franchement je vais super bien, faut dire aussi que je ne me rentre pas dedans (Aaahh cette fameuse zone de confort) avec du 4’/km. Je regrette grandement de ne pas avoir à me confronter à Fred D avec qui, sur ce parcours pédestre, j’aurais du être sacrément costaud pour rester avec lui (partie remise, j’espère !).
A 300m de la ligne une petite frayeur tout de même, Vincent F. donne tout ce qu’il a et se retrouve à quelques mètres derrière. Et merde je vais être obligé de sprinter 😉 Tant pis pour mon garçon qui attendait pour le passage de la ligne d’arrivée. Et voilà 3ème place sur ce Half de Lacanau (3h56) avec un 9ème temps à pied (1h27 en CAP). Même si pas mal de circonstances m’ont été favorables je ne peux qu’être fier de cette performance. Et puis j’ai obtenu ce que j’étais venu chercher : mon 1er titre de Champion d’Aquitaine ! C’est mon premier et sûrement mon dernier donc il me tenait à cœur, surtout sur cette distance. Podium scratch, 1er Master (raaah j’aime pas –vétéran- ;)) et Champion d’Aquitaine Master .. franchement j’aurais signé des 2 pieds avant la course pour un tel résultat.
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crédit photos : Max Aoustin /Julie Boyer
Christophe NOCLAIN