Pour les coureurs de Midi-Pyrénées, le 10km de Balma est synonyme de test, de reprise mais surtout de grande fête populaire.
Le CA BALMA aguerri de l’édition depuis de nombreuses années, célèbre ce premier Mai par un défilé non pas de sympathisants politiques mais bien de runners venus en découdre avec ce parcours au label FFA .
Voilà le tableau dressé, mais de l’intérieur ça donne quoi , ou plutôt vu par mimi. Depuis le début de l’année je ne peux pas dire que le bitume soit ma passion. Ce genre d’épreuve rivée à la montre manque pour moi de liberté, habituée des parcours nature aux décors sympathiques, je sais qu’il faut néanmoins se coller un peu de vitesse pour performer sur d’autres terrains. L’hésitation est grande mais pas de trail/course nature à moins de 2h de route, une course qui s’offre à moi ou je peux même y aller à vélo, de plus soutenue par mon sponsor i-Run.fr le choix se rétréci.
Samedi matin, la décision est prise je me lance sur ce parcours, aucune pression car elle réunit autant les professionnels que les amateurs, et des amateurs férus de bitume. Donc je décide d’y aller pour faire du rythme, le podium est loin. Retrait des dossards au Store i-Run de Labège, et là tout bascule. Julien (d’i-run.fr) m’annonce que le CA Balma cherche un meneur d’allure sur 40mn ils n’ont personne. Je réfléchis, euhhhh non je ne réfléchis pas et mimi dans toute sa spontanéité dit « Ouais cool avec plaisir » toujours là pour rendre service ! oufff pas de temps pour moi, mais amener les coureurs au 40mn c’est jouable, c’était en oubliant que je suis en mode tracteur-trail depuis le début de l’année.
La journée du samedi va commencer à faire monter un doute, réussir ou pas. Un porte flamme dans le dos, sans compter que 40mn c’est un peu l’objectif de 400 Guss qui vont venir me coller au Bask. Engagée pour engagée je vais tenter de faire au mieux. Dimanche 1 Mai, 2-3 coups de pédale plus tard me voici arrivée sur place à Balma. RDV pris avec Francis pour m’équiper du porte flamme euhh plutôt porte ballon. Rencontre avec les 3 autres meneurs 37mn/43mn et 48mn et bibi en 40mn. L’occasion de croiser un paquet de monde, je vois que le 1 mai n’est pas synonyme de défilé et bien jour chômé dans la communauté des runners. Allez il faut s’échauffer avec cette tige dans le dos, en mode auto-tamponneuse.
Le soleil est bien présent mais accompagné de son ami le vent, et le parcours de Balma venteux peut être très difficile. La stratégie est simple partir un poil plus vite car sur la ligne droite du 4km au 8km ça va souffler. Je me place sur la ligne, juste derrière les élites, les kényans. Houria Fréchou se met à mes côtés toujours un plaisir d’échanger avec cette grande dame de la course à pied. Les copains sont également là près à en découdre avec leur chrono. Top c’est parti, prise par l’élan le chrono annonce 3’20mn, ok on réduit mimi n’oublie pas tu cours pour les autres. Je me place au KM 1 en 3’50 je me dis que le temps gagné sur les premiers kilos devrait égaliser avec les 4’10mn que l’on va prendre plus tard. KM 2 on voit 2 kényans affolés courir dans tous les sens, malheureux ils ont coupé/bifurqué fin je sais pas ce qu’ils ont foutu sur ce parcours mais ils sont paumés.
Restons concentré retour vers la ligne avec le vent de côté, je garde l’allure à 4mn. Depuis le début j’ai un assistant précieux, Johan n’ayant pas voulu prendre la responsabilité de porter le ballon m’accompagne sur ce parcours, il encourage les coureurs, super appréciable. Je ne peux pas tout faire maintenir le rythme, parler et servir le ravito. Allez passage au niveau de la ligne de départ, on profite des encouragements sur public. Avec cette agglutination autour de moi, 2 fois je vais taper la chaussure d’un gars. C’est là que tu mesures que y’a un paquet de monde qui ne voit que par toi et ton ballon signe des 40mn à atteindre, oupppsss ne pas se louper.
KM 4 à 6 : là on est dans le dur, le vent a forci et comme prévu en pleine face, je sens que ça commence à souffler pour certains. Je prends l’allure à 4mn15 en me disant qu’on va se refaire sur le retour. Bifurcation au KM6 on reprend le vent dans le dos, c’est là qu’on dépasse un fauteuil handisport. Pris par le vent et toujours suivie de très près je décide de me rabattre devant le fauteuil, mais c’était sans compter de la petite roue avant et sa prise de vitesse, je me prends la roue dans chaussure et bim, badaboom c’est la chute sur le flanc droit. Ouille ni 1 ni 2 je me relève, Johan m’a attendue, il me demande comment je vais il sent bien que mon silence veut dire beaucoup, qu’est-ce que je fais clignotant à droite ou je poursuis, le genou a pris cher mais il déroule.
Allez pour un baptême on va pas abandonner, je décide d’allonger la foulée de profiter du vent dans le dos pour me refaire. KM8 : je reviens avec l’aide de Johan sur le groupe emmené, les gars s’accrochent on va y aller à ces 40mn. Entrée sur la piste du stade de Balma, Johan joue le décompte. Objectif remplit, 39’59mn mimi l’horloge suisse ou le sentiment du travail accompli. On retrouve les copains au ravito, les chronos sont atteints, on voit le sourire sur tous ces runners réunis, un plaisir encore de partage. Bon ok ça manque de bière, saucisson, de podium sur rondins de bois, de boue. Mais la fête est belle.
Détour par les secouristes pour désinfecter tout ça, refaire la course avec la question première « tu as fait quel temps ? » mais au moins le rythme est donné. Place aux chemins, D+, paysage plus montagneux.
Mylène BACON
>> Les résultats du 10km de Balma : 10km Balma
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