L’australien Craig Mottram avait pour but de participer à ses 5è JO d’affilée en août prochain à Rio, ce qui aurait fait de lui l’unique athlète de son pays à avoir réalisé cet exploit. Dans le monde, seulement 23 hommes l’ont fait, pour la plupart des marcheurs ou des lanceurs.
En 2000 pour les JO de Sydney, Mottram n’a alors que 20 ans. Le jeune homme est qualifié pour le 5000m, où il échouera en série avec un honnête temps de 13’31″06. Mais il prend de l’expérience et se frotte aux coureurs de l’époque comme Bekele, Kipchoge ou Gebrselassie. Sa grande taille (1m88) dénote au milieu des petits et frêles coureurs africains, où il est souvent l’un des seuls à leur tenir tête. En 2004 pour les JO d’Athènes, il se hissera même en finale et réalise un top 8 avec un chrono de 13’25″70.
Cet été là, il signe son meilleur temps sur la distance avec 12’55″76. En 2005, il obtient sa plus belle place en championnat, la 3è, lors des mondiaux d’Helsinki, sur les talons de Benjamin Limo et Sileshi Sihine. 20ans qu’un non-africain n’avait plus obtenu de médaille dans cette épreuve. En 2006, il livrera un épique bataille avec Augustin Choge pour les Jeux du Commonwealth, qui le battra de peu, mais dans un excellent chrono de 12’58″19. Le coureur à la longue foulée excelle dans toutes les disciplines du demi-fond, dans lesquelles il détient la plupart des records nationaux : 3’33″97 au 1500m / 3’48″98 au Mile, 7’32″19 au 3000m / 8’03″50 au 2 Miles. Ce dernier est le 5è chrono de tous les temps !
En 2008, il est présent à Pékin mais échoue à la 5è place des séries du 5000m. Il participera à de nombreuses courses sur route labellisées, mais en ce qui concerne les JO, son destin s’arrêtera encore en série à Londres en 2012. On pensait qu’il avait arrêté le haut niveau en fondant une famille, mais il ne s’est jamais retiré. Il s’est lancé avec une entreprise de coaching qui s’occupe entre autre des entreprises. » Je suis resté en forme physique en coachant. L’idée de courir ce marathon de Londres, je l’avais en moi mais ça s’est décidé 3/4 mois avant. Cet objectif m’a motivé « .
Le temps de qualification de 2h19 est à sa portée, mais cinq australiens ont déjà fait ce temps et il lui faut courir 2h13 environ pour être sûr d’être pris. A Londres, jusqu’à mi-course (1h07) il était dans les temps. » Jusque-là tout allait bien. Après, c’est devenu dur. J’ai ralenti à chaque kilomètre. C’était long, je n’ai jamais vécu ça auparavant. Mais j’étais venu aussi pour courir un marathon. J’ai donc profité du public les 10 derniers kilomètres et j’ai terminé (2h28’39, loin de l’objectif). Les JO, c’était vraiment le bonus. Je voulais voir si je pouvais tenir un marathon et je l’ai fait. C’était mon premier et ce sera mon dernier « .
Mathieu BERTOS
Photo : Zimbio et Herald Sun
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