L’organisation de Londres est assez puissante pour attirer les meilleurs du monde. Ce 24 avril, on a eu droit à une belle guerre des étoiles, avec des satisfactions et des déceptions tout de même.
Eliud Kipchoge se positionne comme le meilleur marathonien actuel
Nous avions tenté il y a quelques mois de positionner dans une sorte de classement les meilleurs marathoniens de notre époque (https://www.u-run.fr/56523-qui-est-le-meilleur-marathonien-de-ces-dernieres-annees). Aujourd’hui, après sa nouvelle victoire à Londres et le 2è chrono de l’histoire en 2h03’05, il se positionne comme le patron de la discipline.
Il lui a donc manqué 8s pour battre le record de Kimetto. En course, il ne s’en était pas rendu compte, et même s’il s’est pris la tête à deux mains juste après avoir franchi la ligne, il ne s’est pas dit déçu en conférence de presse. Le rythme d’enfer du début de course positionnait les favoris en avance sur ce record, grâce à un gros travail des lièvres. Le 1er quart était excessivement rapide, avant de se réguler et de passer au semi-marathon en 1h01’24, la première partie la plus rapide jamais enregistrée pour 3s. Le détenteur du record, Dennis Kimetto, était à 6s du groupe de tête, il terminera finalement 9è en 2h11’44. En grande difficulté depuis son exploit stupéfiant, c’est évidemment une déception.
Au 25è km, il ne restait plus qu’Eliud Kipchoge, Stanley Biwott (dernier vainqueur à New York), Kenenisa Bekele (de retour et dans le coup) et Wilson Kipsang, qui avait du mal à cacher ses difficultés et qui lâchera ensuite. Au 30è km, le record était toujours en vue, mais le rythme baissait sur les miles suivant. Kipchoge se rappelait alors à ses qualités de pistard (champion du monde 2003 du 5000m) pour finir les 3 derniers kilomètres à environ 21km/h! Il laisse sur place Biwott, mais ce dernier devient le 6è homme tous temps avec 2h03’51. Même s’il n’a pu tenir le rythme sur la fin, Bekele, avec moins de deux mois d’entraînement structuré revient sur un podium en 2h06’36.
Jemima Sumgong l’emporte malgré les péripéties !
Le début de course fut mené tambour battant par Mary Keitany, qui en fait un peu sa marque de fabrique. Une allure rondement menée au 10km et un temps de passage de 32’43 au 10km, ce qui donnait à ce moment là une prévision en moins de 2h20. L’enjeu du jour était aussi une place olympique sur la distance pour les kenyanes et éthiopiennes en particulier.
Un groupe de 7 coureuses se forme et le temps au semi-marathon est de 1h10’45 : Keitany, Mergia, Sumgong, Dibaba, Tufa, Kiplagat, Tadese. Du beau monde ! Et puis le rebondissement intervient juste avant le 35è km : alors que les favorites sont un peu serrées sur le côté droit de la chaussée, Mergia – Keitany et Sumgong trébuchent et se retrouvent au sol ! Sumgong se relève en se tenant la tête… Mais pour elle, cela aura un effet booster ! Elle part chercher son ravitaillement et rejoindre le reste des filles à l’avant.
Sur sa lancée, elle place une attaque à laquelle seule Tufa répond, mais une autre accélération fera la décision et elle s’en ira vers la victoire ! C’était très serré, seulement 5s les séparent ! 2h22’58 pour le chrono victorieux. La 3è place revient à Florence Kiplagat, recordwoman du monde du semi-marathon, en 2h23’39. La surprise vient de la performance assez bluffante de la 4è, la bélarusse Volha Mazuronak. Ancienne marcheuse internationale, elle boucle Londres en 2h23’54, avec une deuxième moitié en 1h10’35, plus rapide que le record national de la distance.
Mathieu BERTOS
Photo: Jiro Mochizuki IAAF
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