Dans un article précédent, nous vous avons parlé de la notion de thermorégulation et de ses différents mécanismes qui ont pour fonction de contrôler la température corporelle.
Hors, nous ne sommes pas tous égaux concernant les capacités d’adaptation de notre organisme à la chaleur puisque la thermorégulation est propre à chacun. En effet, toutes les personnes ne subissent pas les mêmes impacts de la chaleur.
Chaleur et baisse des performances
Le graphique ci-dessous, tiré d’une étude d’Ely et al. (2007) montre le pourcentage de baisse de performance en fonction du temps réalisé sur marathon et de conditions climatiques différentes définies par l’indice WBGT. L’indice WBGT intègre le facteur température ainsi que plusieurs autres paramètres comme l’humidité, le rayonnement solaire, ou encore le vent. Plus l’indice WBGT est élevé, plus les conditions de course sont difficiles.
On remarque très bien sur ce graphique que la performance baisse avec l’augmentation de l’indice WBGT. Par exemple, un athlète courant le marathon en 3 h voit sa performance diminuer de 10% dans les conditions les plus difficiles. On note cependant que les coureurs les plus rapides sont aussi les moins affectés par la chaleur et l’humidité puisqu’ils ne perdent pas plus de 3% par rapport à des conditions optimales.
Cette moindre baisse des performances s’expliquerait par un temps d’exposition moins important à la chaleur et une meilleure adaptation (thermorégulation) à la chaleur. De plus, Freitas et al. (1985), ont observé que l’évacuation de la chaleur par convection pourrait être diminuée de plus de 50% en courant en groupe comme le font les coureurs lents. La contrainte due à la chaleur pourrait être 3 fois supérieure en courant en groupe par rapport à une course solitaire.
Hormis la vitesse de course, plusieurs autres facteurs entrent en jeu.
• La corpulence et la masse corporelle : les personnes maigres et minces accumulent moins de chaleur de l’air ambiant et éliminent plus facilement la chaleur corporelle.
• le nombre de glandes sudoripares : leur nombre peut varier d’un individu à l’autre. Les personnes ayant un plus grand nombre de glandes sudoripares ont une plus grande capacité à se thermo-réguler.
• la quantité de sang, le débit cardiaque et la quantité de liquide extra cellulaire : plus ils sont importants et plus la capacité à évacuer de la chaleur est importante.
Jérôme Sordello
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