Le mythique marathon de Boston a eu droit a une belle fête pour son 120è anniversaire. Le plus vieux marathon du monde a été couru par environ 30 000 personnes sous un soleil magnifique.
1966 > 2016 : il y a 50 ans, Bobbi Gibb fut la première femme à avoir couru (non-officiellement) le marathon de Boston. Les femmes étaient alors interdites, mais se cachant des officiels dans un premier temps, elle s’était insérée dans la course. Sa participation ne fut reconnue que bien plus tard (1996), et cette année c’est même elle qui a donné le départ de l’épreuve. Les femmes sont parties 28 minutes avant les hommes de façon à voir arriver les vainqueurs avec peu d’attente. Pour le téléspectateur, le suivi est un peu compliqué avec des allers-retours incessants, mais il y en a eu pour tout le monde du coup!
Même pour les fauteuils, qui ont eu droit en plus du direct à une belle arrivée chez les hommes : ce fut un sprint à trois magnifique qui a vu le Suisse Marcel Hug, vainqueur l’an dernier, l’emporter d’un souffle ! Son temps de 1h24’01 suffit pour une seconde. 30km/h de moyenne, impressionnant. Chez les femmes, Tatyana McFadden est partie seule après 16km pour remporter son 4è marathon de Boston, mais dans un temps de 10 minutes plus rapide que l’an dernier: 1h42’15 cette année !
La course féminine s’est résumée à une course entre kenyanes et éthiopiennes. Atsede Baysa, Tirfi Tsegaye (ETH), Joyce Chepkirui, Caroline Rotich (KEN) et consoeurs ! Caroline Rotich abandonnera entre le 7 et le 8è km. L’allure est prudente et la mi-course sera atteinte en 1h15’32. Par la suite, on retrouvera l’autre kenyane seule face à ses voisines éthiopiennes. Le rythme fut haussé plusieurs fois et malgré de gros efforts pour rester dans leurs foulées, elle lâchera… Cela se transforme en duo entre Tirfi Tsegaye et Atsede Baysa. Dans la fin de course, cette dernière se détachera pour remporter une belle épreuve dans un temps de 2h29’19 que nous sommes moins habitués à voir.
Mais la course homme comme la course femme a souffert de la chaleur et de ce parcours qui alterne faux-plats montant et descendant. Malgré ce, en début de course, un coureur japonais s’est offert pendant quelques miles la tête de course, menant avec une avance qu’il a porté à 21s. Jusqu’à ce que le peloton des favoris ne bouche l’écart en peu de temps. Lelisa Desisa (vainqueur en 2013 et 2015), Lemi Berhanu Hayle, Lemane Adhane Tsegay (ETH), Wesley Korir (KEN) sont dans le groupe d’une quinzaine de coureurs qui passe en 1h06’45 au semi-marathon. Un groupe qui ne va pas tarder à éclater… Vers le 28è km, Desisa étire le fil des coureurs en imposant son rythme, jusqu’à ce qu’il casse. Lemi Berhanu Hayle sera le seul à tenir la cadence. Quelques longs miles au coude à coude puis, ce dernier, sentant l’autre craquer, est parti d’un coup et pour de bon! Il va chercher la victoire dans un temps modeste de 2h12’45, avec 47 secondes d’avance.
Le parcours qui n’est pas le plus évident du circuit des « Majors » et la chaleur (plus de 20°C en deuxième partie de course) ont rendu les chronos plus « humains » qu’à l’habitude. Les 150 000 dollars de récompense soulageront bien les souffrances des vainqueurs. Après tant d’heures d’effort et d’exigence, est-ce si cher payé pour un résultat loin d’être garanti au départ ? Prochaine étape: le marathon de Londres, pour la guerre des étoiles !
Mathieu BERTOS
Photos : IAAF
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