Ce fut le premier défi. La première course qui ressemblait, à l’époque, à un Everest pour les coureurs débutants que nous étions : le marathon de Paris.
Avec Denis Clerc, qui n’était alors pas encore vraiment Zinzin Reporter, nous avions décidé de nous inscrire sur la distance mythique au terme d’un week-end de cyclisme (!) qui avait cimenté notre amitié.
Et comme nous étions déjà un peu inconscients, nous voulions boucler cette première balade dans les rues de Paris en moins de trois heures. J’avais signé un joli 2h52, Denis s’était contenté d’un 3h01, qu’il avait descendu à 2h59 six mois plus tard à Berlin au terme d’un sprint homérique. C’était en 2006.
L’envie de repousser toujours plus les limites, cette fois hors des sentiers battus
Depuis, il y a eu d’autres marathons (avec notamment un record à 2h48 pour moi à Paris), mais surtout l’envie de repousser toujours plus les limites, cette fois hors des sentiers battus. Templiers, Saintélyon… puis au fil des années, UTMB, Diagonale des fous et autres Transgrancanaria pour ne citer que les plus connues, qui ont permis à Denis d’être le traileur à la GoPro que tous les puristes connaissent. L’année 2015 fut même pour moi riche de quatre épreuves de l’Ultra-trail World Tour, avec une inespérée 38e place au classement général final. Et, au-delà des résultats, de si belles aventures partagées qui font toute la beauté de la discipline.
Mais… marathonien un jour, marathonien toujours ! Alors, dix ans après cette première participation qui avait laissé de chouettes souvenirs, l’idée de revenir tâter du bitume a fait son chemin après la Diagonale des fous. D’autant que, malgré son évident côté commercial (57 000 inscrits cette année), cette course a tant d’atouts à offrir : un parcours tracé dans les plus beaux décors de la capitale, une belle ambiance à chaque coin de rue et une organisation sans faille. Et puis, je suis parti avec une arrière-pensée, je l’avoue : ce marathon devait aussi permettre de retravailler la vitesse, la bonne foulée, qui peut s’avérer utile, voire précieuse, sur les quelques portions roulantes des ultra-trails (oui, oui, ça existe). Seul problème, justement, et il était de taille avant les premières séances consacrées à Paris, une saison à crapahuter en montagne, à bouffer du dénivelé, vous fait perdre de la vitesse sur le plat. Alors passer à nouveau sous les trois heures, était-ce vraiment possible ou cela relevait-il de la douce utopie du coureur qui veut tout faire ?
La préparation s’est finalement avérée sérieuse à partir de mi-février
Après une mise en route compliquée où il fut difficile de revenir à des semaines à cinq séances sur route, dans le froid, en se traînant sur les sorties au seuil, en se retenant pour ne pas vomir sur les fractionnés courts, en repoussant même quelques sorties par flegme, la préparation s’est finalement avérée sérieuse à partir de mi-février. Seules quelques sorties ont dû sauter en raison du boulot, mais les principales, celles où l’on travaille la vitesse, ont (quasiment) toutes étaient cochées, avec au milieu un rassurant 1h26 sur le semi de La Grande-Motte. Pas génial, loin des références de l’année à 2h48… Mais a priori suffisant pour passer encore sous les trois heures. Et puis, si Denis n’a pas voulu me suivre cette fois, j’avais embarqué avec moi dans l’aventure (à moins que ce ne soit lui qui m’ait embarqué), un autre compagnon de course, Bertrand Balez, un gros moteur qui s’ignorait jusqu’aux Templiers 2014. Lui, faisait là ses premiers pas sur marathon avec la même ambition de rentrer à 14 km/h de moyenne. Il avait d’ailleurs bouclé le semi des Pyramides en 1h23 sans sourciller.
C’est donc confiants, mais humbles, que nous avons pris le TGV pour Paris le vendredi soir. D’autant qu’une bonne nouvelle nous attendait sur le salon du running le samedi matin, passage obligé pour retirer le dossard : nos références respectives (2h55 au marathon de Montpellier 2014 pour moi, le semi de La Grande-Motte pour Bertrand) nous permettaient de partir depuis le sas Préférentiels, c’est-à-dire juste derrière les élites et globalement dans les 1000 premiers. Mine de rien, c’est un gros avantage, car même si les Champs-Elysées sont larges et favorisent le flux du peloton, il y a beaucoup de monde, et slalomer entre des coureurs aux allures très différentes peut faire perdre beaucoup d’énergie dès les premiers kilomètres. Bref, c’est le pas léger que nous traversons ce salon du running sur lequel nous ne nous attardons pas pour éviter de trop piétiner et de se fatiguer inutilement. Le temps d’acheter les gels sur le stand Overstim.s et c’est reparti, direction la sieste. Nous effectuerons juste une petite balade en fin d’après-midi au niveau du 33e km de course, non loin de l’endroit où nous avons trouvé le gite et le couvert.
J’ai pris la barre du lit sur le pied et une petite douleur lancinante se fait ressentir depuis
Dimanche matin, 7h45. Nous voilà sur les Champs-Elysées après une courte, mais bonne nuit. Seul bémol pour moi, j’ai pris la barre du lit sur le pied et une petite douleur lancinante se fait ressentir depuis. Un symptôme de tous ces petits doutes qui peuvent pourrir la vie d’un marathonien. Je préfère en plaisanter, d’autant que toutes les conditions sont bonnes pour faire une belle course : le temps est idéal, tout juste légèrement voilé, et la température, déjà douce, nous permettra de ne pas patienter dans le froid sur la ligne de départ. Autre bonne nouvelle, nous retrouvons mon beau-frère dont le bureau se trouve au 53 de l’avenue… c’est-à-dire juste au-dessus du sas préférentiels. Nous allons pouvoir nous changer, aller aux toilettes autant de fois que ce sera nécessaire jusqu’au dernier moment. Cela n’empêche pas la pression de monter d’un cran. Même avec l’habitude, même après avoir couru plusieurs marathons ou ultra-trails, je sais que, quoi qu’il arrive, qu’il me faudra aller puiser au fond de moi pour tenir l’objectif. Souffrir. Mais c’est pour ça qu’on est là, non ?
« Bonne course Bert. Profite du moment. Avec tout ce que tu as fait ces dernières semaines, le chrono viendra » 8h40… Alors que les athlètes handisports viennent de s’élancer, c’est pour nous l’heure des derniers encouragements. Je trouve mon pote serein pour son premier marathon. Il n’a pas l’air nerveux, alors qu’il y a dix ans, je me souviens que je fouettais sévère. Il faut dire que lui, a déjà dans les jambes la CCC ou les Templiers. Alors 42,195 km… On a décidé de faire course ensemble autant que possible, sur les bases de 2h55 pour se donner un marge. C’est la tactique que j’applique à chaque marathon avec succès : partir un peu plus vite que l’allure marathon théorique afin d’avoir un peu de marge lorsque le mur du 30e km survient. On doit donc, normalement, courir autour de 4’08 au kilomètre, pour passer en 1h27’-1h28’ au semi. « Il faut vraiment que l’on respecte ce tableau de marche », je rappelle à Bertrand, juste avant le départ.
Pas d’embûche, sinon deux-trois mecs qui naviguent à 12 km/h quand tout le monde est à 17-18 km/h
5, 4, 3, 2, 1… La maire de Paris, après un discours qui ne restera pas dans les annales, délivre les premiers athlètes. Derrière nous, il faudra plus d’une heure, peut-être même 1h30, pour que l’ensemble des coureurs (finalement 46 000) franchisse l’arche de départ. Pour nous, cela prend quelques secondes. Pas d’embûche, sinon deux-trois mecs qui naviguent à 12 km/h quand tout le monde est à 17-18 km/h, nous déroulons tranquillement nos premières foulées sur la droite de l’avenue, ébloui par le soleil rasant. Courir sur les Champs, ce moment-là est toujours exceptionnel. Les spectateurs sont nombreux à nous encourager, il fait beau, on est prêt, Bert est toujours à côté malgré la cohue du départ… C’est top ! Et déjà le premier kilomètre en, coup d’œil sur le chrono, 3’59. « Un poil rapide Bert. Après la Concorde, faudra trouver notre rythme ». Il acquiesce, faisant confiance à mon expérience.
Nous voilà enfin rue de Rivoli, longue de 3 km, après les dernières bousculades des bas des Champs où il a fallu encore un peu jouer des coudes. Partir en préférentiels nous permet de ne pas être dans un peloton compact, il y a de la place. On est maintenant cote à cote avec Bertrand… qui joue les touristes. « C’est l’Hôtel de ville, là, non ? ». Eh oui. Cela dit, moi, je suis plus préoccupé par notre rythme. 4’01, puis 4’02 et encore 4’01… Au moins, on est régulier. « On est encore trop rapide, Bert ». Mais pour lui comme pour moi, les sensations sont bonnes, comme l’impression d’être facile à 15 km/h. Difficile de lever le pied, d’autant qu’on se trouve maintenant pris dans un rythme naturel, avec des coureurs autour de nous qui ont adopté la même vitesse de croisière.
Bientôt la Bastille et le 5e km où est dressé le premier ravitaillement. Je rappelle à Bertrand la tactique pour perdre le moins de temps possible. Un gel juste avant, on chope une bouteille sans ralentir et on boit. Je le sens appliqué, dans mes pas. On choisit d’aller sur la gauche de la route où il n’y a pas trop de coureurs. J’attrape de l’eau, bois par petites gorgées en quelques secondes avant de me débarrasser de la bouteille. Un coup d’œil derrière, Bert est bien là. On se relance sur le boulevard suivant, légèrement en faux-plat descendant. Au 6e km, on passe en… 3’56 malgré l’opération ravitaillement. Tout va bien. Trop bien ?
Passage au 10e km en 40’, soit plus d’une minute d’avance sur le tableau de marche prévu
Nous sommes désormais tous les deux très concentrés. La petite bosse du 7e km nous fait légèrement ralentir (passage en 4’07), mais le rythme reste bon. Cela fait longtemps que je n’avais pas eu de telles sensations et je me dis qu’il faudrait peut-être faire attention à ne pas se laisser griser. On profite du profil légèrement descendant pour encore s’offrir de la marge, 3’59 puis 3’56 aux 8e et 9e km. Je sens juste que nous ne tenons pas le même rythme dans la petite bosse qui nous amène devant le zoo de Vincennes, mais cela ne nous empêche pas de faire les cons devant les photographes officiels. Finalement, passage au 10e km en 40’, soit plus d’une minute d’avance sur le tableau de marche prévu. « On est sur les bases de 2h47’ » me dit mon compagnon de route du jour. On verra bien…
Quoi que je dis à Bertrand qu’il serait peut-être bon, finalement, de se caler dans le petit groupe des deux élites filles que nous venons de rattraper. Généralement, les femmes savent gérer leur effort et lever le pied pourrait nous faire du bien. D’autant que nous venons de rattraper les deux potes de mon beau-frère qui visaient, eux, 2h53. Alors ? Alors rien à faire. Inconsciemment, notre corps nous pousse à poursuivre sur le même rythme. Dépassées, les deux filles ! On forme un petit groupe de quatre coureurs, notamment avec un mec barbu que j’avais déjà repéré autour du 6e km et qui semble courir à la même allure que nous. Dans le bois de Vincennes, où l’on enchaîne les bouts droits, les faux plats montant et descendant, souvent en musique (ah les cors de chasse toujours présents au 14e km), on aligne trois kilomètres à 4’01. Même la petite bosse du 15e kilomètre ne nous freine pas. Et au retour dans les rues de Paris, on repasse sous la barre des quatre minutes. « Tu as l’air bien, là », me glisse Bertrand. C’est vrai, à ce moment-là, j’ai l’impression de voler, y compris dans la petite montée du 20e km où il faut pourtant redoubler d’effort pour prendre le ravitaillement.
Passage au semi : 1h24’. Sur les bases de 2h48’, mon record
Le verdict du chrono tombe au passage au semi : 1h24’. Sur les bases de 2h48’, mon record. Je le savais, mais je réalise là que c’est rapide. Trop rapide. Beaucoup trop ! Sur les longues lignes droites qui nous ramènent à Bastille, je dis à Bertrand qu’il faut lever le pied, revenir à une allure plus raisonnable. Peut-être est-ce le fait de me répéter en boucle que c’est une mauvaise gestion de l’effort, mais je sens mon corps qui confirme. Je propose donc à Bert de le laisser partir, je sens qu’il hésite. « Je vais te ralentir ! »
24e km, plongée sur les quais de Seine, me voilà cette fois tout seul. J’ai encore Bertrand en ligne de mire, mais je sais que je vais devoir me battre. Je ne suis pas exténué, je ne ressens pas l’envie de marcher ou de m’arrêter, mais je sens soudainement que j’ai puisé pas mal de carburant. J’essaye de me caler au rythme initialement prévu. 4’09, 4’10, 4’07… Je sens que je ne pourrais pas le tenir longtemps. D’autant que voilà l’entrée du long tunnel qui annonce la série de petites montées et descentes qui vous cassent un marathonien dans le doute. Et puis, mauvaise surprise, je reconnais de loin le coureur que je rattrape et qui semble peiner dans la pénombre du tunnel. « Nico ? » C’est mon beau-frère, parti très ambitieux au départ. Il visait un 2h45, alors qu’il s’était offert un très beau 32 heures sur la Diagonale des fous cinq mois plus tôt. « Ma cuisse n’a pas tenu, me dit-il. Je pense que je vais arrêter. Mais c’est bien, tu es sur les bases de 2h50 là ».
Je commence à fatiguer, je crois arriver au 28e km, au moment où je passe au… 27e
Mouais… Sauf que je sais, en m’éloignant, que je vais payer les efforts du matin dans les coups de cul le long de la Seine. Ce que me confirme le chrono. Je me bats pour maintenir l’allure mais dès le 26e kilomètre, je passe au-dessus des 4’10. Je me console en me disant que c’est toujours mieux que 14 km/h (la vitesse moyenne pour trois heures) et que j’ai donc une bonne marge. Mais, signe que je commence à fatiguer, je crois arriver au 28e km, au moment où je passe au… 27e.
C’est d’ailleurs souvent l’endroit où je commence à coincer sur ce marathon. Il n’y a guère eu que l’année du 2h48 où je n’avais pas eu de coup de moins bien. Lors de ma dernière participation, j’avais même dû m’arrêter quelques secondes au ravitaillement du Trocadero, situé entre le 29e et le 30e km. Là, je tiens, j’avale encore un gel et attrape deux bouteilles d’eau, l’une pour boire, l’autre pour m’arroser sous ce soleil qui devient de plus en plus chaud, mais je poursuis péniblement mon chemin. J’attends le passage au 30e km pour évaluer les dégâts… Ce sera finalement 2h01, c’est-à-dire qu’il me faudra au moins finir à 12 km/h pour passer l’objectif, c’est-à-dire 5’ au kilomètre. C’est jouable, car je suis actuellement à 4’30, mais je sais désormais que je n’irai pas chercher un super chrono. Ce mur du 30e km est terrible, car je n’ai pas tant de douleurs, je n’ai pas la sensation d’être démonté… Mais je me sens incapable de relancer et de retrouver mon rythme de tout à l’heure.
Là, Ludo, il va falloir te battre
Ce qui est encore plus terrible en fait, c’est que les coureurs plus frais commencent maintenant à me doubler sans que je puisse les accrocher. Je reconnais notamment l’un des amis de Nico qui ne me voit même pas, tellement il est concentré sur son effort. J’arrive à suivre une élite quelques centaines de mètres, puis décroche au moment où l’on tourne à gauche vers Roland-Garros. Je connais le parcours par cœur et je sais que cela va monter un peu. Ce qui me booste, c’est que je sais que m’attendent, un peu plus loin, mes amis Alexandre et Aurélia qui nous hébergent et toute la petite famille. « Allez, allez ! » Je tape dans les mains de Léna, 4 ans, toute fière de m’encourager mais qui me dira tout de même le soir que Bertrand courrait bien plus vite que moi. La vérité sort de la bouche des enfants. Trouver des supporteurs, cela me relance. 4’25 au 33e, ce qui me permet de rester dans le bon rythme pour les trois heures. Quoi que, au kilomètre suivant, même si j’aperçois une autre amie, Audrey, qui m’a reconnue dans la masse, je repasse en 4’37. Là, Ludo, il va falloir te battre.
Arrivée dans le bois de Boulogne au 35e km. J’essaye de sortir tous ces calculs de l’esprit. Je pense à ma compagne Marine, restée dans le Sud parce que son club organisait une course le même jour ; à Bertrand, qui doit galoper vers un beau chrono devant ; à Bruno, marathonien nîmois néophyte rencontré dans le cadre du boulot et qui m’a posé des tas de questions avant la course… Et puis, une accompagnatrice d’un coureur qui, comme moi se bat avec lui-même, me divertit un peu en fonçant sur un vélo et chute juste devant moi (heureusement sans gravité). Mais, rien à faire, les quelques pavés situés au 36e, me ralentissent encore un peu. 4’39, 4’39, 4’39 et… 4’39 encore au 38e kilomètre. Au moins, je suis régulier.
Tout le monde sait que le moins de trois heures est au bout
A 4 km de l’arrivée, mes derniers calculs engendrent tout de même quelques sueurs froides. A ce rythme-là, la marge se rétrécit et m’interdit tout effondrement. En sortant du bois de Boulogne, j’essaye donc de rester sur ce petit rythme, ne pensant à plus rien d’autre qu’à cette ligne d’arrivée qui se rapproche. J’avale un coup de fouet au 39e, tente d’accrocher les coureurs qui me doublent péniblement. Tous les visages sont marqués par l’effort, mais à ce moment-là, tout le monde sait que le moins de trois heures est au bout.
4’38 aux 40e et 41e km. Ça va le faire ! Je peux donner tout ce qui me reste. Mon GPS indique 13,5 km/h… Et j’ai l’impression d’être au taquet. « Allez Ludovic, c’est la fin ! » Merci à ce spectateur anonyme qui me relance encore. Le dernier rond-point. Cette ligne d’arrivée, je l’ai franchie déjà à cinq reprises, mais cela reste chaque fois aussi fort. Le public applaudit sans s’arrêter, le chrono s’égrène au loin. Sprint final, dernier effort. Ce sera finalement 2h58’11 et la 725e place sur quelque 41 000 finishers. Mon plus mauvais chrono à Paris, mais sur le moment, je m’en contente largement, même si je ne lève pas les bras comme beaucoup de coureurs autour de moi. Blasé le type !
Je ne m’attarde pas sur la ligne. Je prends le tee-shirt vert fluo, la médaille qui vient compléter la collection et je retrouve par hasard Bertrand au ravitaillement. « Alors ? » « Eh ben 2h55. J’ai chopé des crampes sur les deux derniers kilomètres, je n’ai pas pu relancer dans le final ». Peut-être sommes-nous partis un peu trop fort ? Peut-être aurais-je pu m’arracher un peu plus dans la dernière heure de course ? Déjà, les questions d’après-course arrivent, comme si le marathonien était un éternel insatisfait. « Enfin, dis-toi que notre objectif initial, c’était moins de trois heures », répond Bertrand. Il a raison, autant savourer la performance autour d’une bonne bière. D’autant que pour moi, se profile déjà un autre objectif : l’ultra-trail de Madère, 115 km pour 7500 m de D+ le 23 avril. Puis, le Tor des Géants en septembre, 330 km pour 24 000 km dans les Alpes italiennes, avec Zinzin. Mais, c’est sûr, je reviendrai tout de même à Paris !
Ludovic Trabuchet
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