L’histoire débute il y a un mois, quand Julien d’i-Run me propose de représenter la société en tant que marraine de cette édition … un coup d’œil sur le calendrier et j’accepte avec honneur. J’avoue que je savais pas trop dans quoi je m’embarquais ! On me dit y’a un 18km, parfait banco je signe.
OUPSSS à l’annonce du nom de la course « le KV » comment dire 1000m de montée sèche, j’ai jamais fait. Mes amies Tarnaises originaires du coin de Mazamet m’interpellent en me disant « mais mimi dans quoi tu t’embarques la montagne noire c’est du costaud, c’est rude ». 3 semaines après Gruissan, les guiboles trépignent l’envie est là. Ma nature curieuse est attisée. Quelques coups de fil avec Philippe l’organisateur je perçois rapido toute l’énergie engagée.
Jour J. Après avoir bouclée mes obligations professionnelles, me voici en route pour St Amant de Soult. M’approchant de Mazamet le thermomètre annonce 1 petit degrés, bouduuuu glagla, et je me dis que les concurrents du 36km et 55km sont partis il y a déjà quelques heures. Les Black Mountain sont bien là, le village est encaissé dans ces montagnes. Le sésame récupéré, je suis loin d’être en avance. Fissa on enfile les couches obligatoires, collant-thermique-coupe vent. Quelques minutes pour chauffer la machine je repère le départ, c’est bien ça il y a pas un tronçon pour envoyer, on grimpe direct. Une petite photo pour Anouk i-Run.
Le concept, on est 550 runners sur ce KV, qui partiront par 11 vagues de 50. Il est 12h j’ai de la chance je pars dans la première vague. Je sais qu’il va me manquer quelques kilomètres de plat pour se chauffer, ça va taper direct. La corne de brume retentit, c’est parti, j’essaie de me placer mais je sens que le raidillon passe moyen, on rentre dans un sous bois histoire de se refaire un peu, le chemin est bien gras ça patine, et hop on rentre dans le vif. Allez on trottine, il faut vite se faire à l’évidence que les mains sur les cuisses vont être de rigueur. Je laisse passer Laurent il est mieux que moi en montée. Les cascades nous offrent un super paysage, mais le passage dans les flaques gelées ça ravigote. La corne de brume retentit, annonce de la 2ieme vague, c’est juste flippant de se dire qu’ils sont à notre poursuite.
Peu, voir pas, de plat pour se refaire. 3ième coup de brume elle me fait flipper. Le grésille s’invite, on met le buff sur le visage. 50mn de course et les bas-côtés se blanchissent. Au 6ième la neige est là, les rubalises sont même plus visibles, j’ai un partenaire de course ça rassure. On récupère les concurrents du 36km bien entamés. Ça grimpe encore et toujours sans répit. On bifurque sur le bitume pour monter au Pic de Nore, je vois au loin Juliette et Maxime Durand, je les passe ils ont l’air de subir comme moi les -10 degrés ressentis, le vent, le brouillard, grosse condition. Je vois Rémy Jégard à quelques mètres. Un sourire à Huguette- Afum Team et le KV bifurque, passage au ravito, ils sont extraordinaires (je valide l’altitude augmente les effets de l’alcool), une ambiance de dingue ça remet une pêche. On bascule sur la descente.
Prise d’un second souffle je me mets en mode on lâche tout, un régal. Avec l’ascension que l’on vient de faire 1000m autant dire que l’on va en prendre pour le même tarif mais en D- ; bien ou pas, ça pique aussi. Je dévale ça comme une dingo, je veux arriver, si bien que Bim Bam Boum ribouldingue, je trébuche comme il faut sur le coude et la cuisse, allez il reste 3km, on verra à l’arrivée. A 1km je vois Laurent qui avait bien creusé dans la montée, objectif rempli j’me suis refait dans la descente. Dernier coup de cul pour passer la ligne, les bras levés après cette dure épopée. Maintenant place au suspens car le classement ne sera effectif qu’après la dernière vague. L’occasion d’une bonne douche, de retrouver mes copines venues pour l’occasion, s’enquiller quelques bières, une saucisse.
Verdict tombe je gagne au féminin, rien n’était gagné, j’ai vraiment peiné dans la montée. Les podiums et remise du maillot à pois (j’adore le concept) et un joli trophée. Une édition dantesque comme dirait Rémy Jégard, avec beaucoup d’abandon mais on peut être sûr que nombreux seront là à resigner l’an prochain.
Mylène Bacon
Photos : Afum Team
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