Il faut souvent qu’il nous arrive des bricoles pour devenir plus prudent. Cependant, pour éviter des petits ou des gros tracas, pourquoi ne pas adopter dès à présent de bonnes précautions ?
Petit exemple personnel pour, peut-être, faire prendre conscience de certaines choses.
Nous partons à trois habitués du trail et de la montagne sur une belle montée qui culmine à 900m d’altitude, et dont l’aller-retour devrait prendre 2h. Le terrain est caillouteux et pierreux, avec de superbes points de vue. La pente est plutôt raide par moments. Nous partons vers 16h30, la montée se passe bien.
La descente n’est pas simple mais plutôt bien négociée, et sur une partie plus facile, les foulées s’agrandissent. L’un d’entre nous chute et sent très vite une forte douleur à la cheville. Nous essayons de l’aider, mais on voit vite qu’on ne peut rien faire, la douleur est trop forte : il y a une belle entorse ou une fracture. On doit se résoudre à contacter les pompiers ! Nous sommes à 2km du bas, le terrain est difficilement accessible … Heureusement que notre ami avait prévu le nécessaire !
> Heureusement, il avait un portable : il a pu prévenir les pompiers qui ont réfléchi à une dépense de moyens et de sécurité (hélico ou 4×4 ?). Finalement comme la nuit tombait, ils ont envoyé le 4×4.
> Heureusement encore, il avait pris une couverture de survie : le blessé souffrait et commençait à avoir froid. La couverture a donc bien servi.
Mais nous n’avions pas de frontales (nous avions 1h de marge sur la tombée de la nuit). J’ai donné mon gel pour que le blessé garde des forces. J’avais deux couches sur moi : la nuit tombée, le froid arrivait vite en montagne ! Je me suis réchauffé en trottinant et en faisant des pompes. Le blessé avait froid : nous l’avons déplacé à l’abri d’un buisson. Les pompiers sont arrivés en 4×4 mais comme l’endroit n’était pas accessible l’un d’entre eux à porté le blessé sur son dos pendant 15min. Nous avons terminé à pied avec deux lampes torches et le blessé descendu en 4×4 a beaucoup souffert des secousses. C’était en fait une fracture du péroné !…
Bilan de l’affaire
Le blessé et nous-mêmes nous en sommes bien sortis grâce au téléphone de notre ami et grâce à la couverture de survie qui a protégé le blessé. Il est vrai qu’en partant à deux ou plus il n’y a pas besoin d’amener des affaires… On peut toujours se sauver la mise les uns les autres ! Là ça nous montre que les précautions ne sont pas suffisantes.
> Je dirais qu’il faut donc à minima avertir nos proches d’où nous partons, où nous comptons aller et une estimation de durée.
> Il faudrait prendre un gel ou plus, même pour des sorties courtes, de façon à parer à tout retard ou effort supplémentaire si le parcours est finalement plus long.
> De l’eau bien sûr. A minima repérer des lieux où l’on peut se désaltérer par nécessité.
> Une frontale au cas où un retard peut nous amener à la tombée de la nuit.
> De quoi se couvrir (+ couverture de survie) car le temps change vite en montagne, et la température peut chuter.
> Le portable : il est difficile il est vrai de concevoir une pratique libérée du monde matériel, mais toute activité à « risques » doit être assurée… Même si sur plusieurs endroits en montagne le réseau ne passe pas forcément, le cas évoqué montre qu’il a été d’une grande aide.
Ce sont des choses simples mais si on ne veut pas transformer des sorties agréables en des situations de danger, il est bon de prendre ces précautions. Si vous avez d’autres choses à rajouter, n’hésitez pas !
Mathieu BERTOS
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