Pour les skieurs de fond, La Vasaloppet sonne un peu comme l’UTMB pour les traileurs : une course mythique à cocher dans son agenda personnel.
Et mythe supplémentaire, cette course, la Vasa pour les intimes, ne se court qu’en style classique. À l’ancienne ! Donc tu oublies tout ce que tu sais faire en skating et tu reprends les bases !
Mes 5 séances de préparation vont être un peu courtes pour espérer une quelconque performance sur cette course ! Mais j’y vais pour l’expérience. Autre problème à régler en classique : les skis ! À écailles ou à farter ??? J’ai fait mes entrainements avec des écailles mais le fart c’est tout de même bien mieux pour la glisse. Mais le fartage c’est tout un art, une science pas du tout infuse ni exacte ! Chacun a sa technique, ses trucs, ses croyances ! Alors je me laisse guider, on verra bien sur place.
Lundi 2h45 réveil chagrin ! Toujours la même question fatidique qui s’insinue en toi : qu’est ce qui te pousse à partir là dans le froid et la nuit si tôt ? La Vasa, c’est comme l’UTMB mais en 9 fois plus grand : 7000 coureurs pour 65000 skieurs, avec ses marchands du temple, son retrait des dossards, ses navettes…. une organisation sans faille qui tourne sur plus de 10 jours de courses ! Comme en trail, le départ de ces grandes réunions est un peu stressant… Mais ici tout est fait pour te simplifier la vie et puis tu suis le flot de skieurs ! Juste avant de rentrer sur la ligne tu jettes ton sac de changes que tu retrouveras à l’arrivée ! Ce serait pas mal de mettre ce système en place dans notre discipline. Par contre, pour gérer les moins 17° qui te saisissent dès que tu enlèves ta veste, là c’est chacun pour soi !
Et personnellement c’est un rude moment à passer… Je sais bien que l’on va se réchauffer mais sur le moment je serre vraiment les dents…. Et puis les 8000 skieurs de cette Vasa open s’élancent… Enfin s’élancent c’est un bien grand mot… La marée humaine se met en route tout doucement… Il y a une certaine inertie de groupe. Surtout que ça monte quasiment directement… Je me faufile et je prends à priori la bonne file pour éviter le plus gros des bouchons. Dès que la piste s’aplanit chacun retrouve son rythme, chacun dans ses rails (sur certaines parties, jusqu’à 8 rails sont tracés !! Y’a de la place pour tout le monde !). Je décongèle doucement (le camel lui mettra 40 km pour fonctionner !), j’admire le paysage blanc de givre, c’est superbe !
Je prends mon rythme de croisière 10 km/h bien régulier… J’avance au gré du parcours très légèrement vallonné mais J’ai la trouille dans les descentes de me mettre dans les rails… Mais au bout de 40 km, je me lance ! Je devrais y arriver à faire la position de l’œuf. Je sais le faire en ski de piste, il n’y a pas de raison que je ne m’amuse pas à prendre de la vitesse en fond aussi ! C’est pas si mal finalement.
Pour les ravitos, c’est aussi super bien organisé, tu ne fais pas la queue, on ne te marche pas dessus ! Par contre, tu ne viens pas ici pour faire de la gastronomie !! C’est bouillon, jus de myrtille ou boisson énergétique tiède et des petits pains assez secs à la cardamome. Et c’est tout et c’est toujours la même chose sur les 7 ravitos. Mon rituel : un petit pain trempé dans la boisson énergétique pour le faire mieux passer ! C’était pas très bon mais finalement assez efficace énergétiquement parlant. J’ai agrémenté cette ration par quelques gourdes bien plus gourmandes !
J’essaie d’appliquer tous les conseils techniques que l’on m’a délivrés ces quelques jours d’avant course : laisser glisser, travailler en amplitude… Ouais c’est pas si simple.
La différence est bien flagrante, je vois bien qu’il y a encore du boulot ! Et puis la grande mode actuelle c’est de tout faire en poussette, en poussée simultanée sur les 2 bras, sans rien faire avec les jambes ! Le programme de muscu n’a pas été assez conséquent à ce niveau là !!! Effectivement ça avance pas mal sur les bras mais au bout de 10 poussettes je suis carbonisée et je reprends mon bon vieux pas alternatif; Bref j’avance doucement mais sûrement et les kilomètres défilent sans peine, sans coup de mou, sans lassitude… J’étais partie sur 10h d’effort… Je franchis la ligne très contente de la balade en 9h28 ! Bon c’est bien beau le ski de fond mais c’est trop facile, on va sans tarder se remettre à un « VRAI » sport !
Maria Semerjian
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