Peut-on vraiment considérer que, ne pas être « finisher » de la Barkley, signifie avoir échoué cette course ? Ça se discute quand même, quand on sait que seulement douze participants sont parvenus à la terminer depuis sa création en 1986 …
La Barkley n’est définitivement pas une course comme les autres. Rémy Jegard en sait quelque chose, puisqu’il a eu la chance (ou la malchance ?) de faire partie de l’aventure en 2015.
Et comme Rémy fait partie de ces coureurs déterminés, qui n’ont pas l’habitude de baisser les bras devant l’échec, il y retourne cette année, alors même qu’il a fait partie des premiers à abandonner en 2015. Il a pourtant couru pendant 11h37, mais n’a bouclé qu’un seul tour, sur les 5 à terminer pour remplir le contrat. Pour Rémy comme pour beaucoup, être finisher de la Barlkey relève de l’impossible … 5 boucles de 40/42km à effectuer (la théorie annonce un 100 miles, donc 160 km, mais en pratique, on parlerait plus de 200 à 210 km au total), en plus du dénivelé positif de 4000m, à s’avaler donc, 5 fois ! Tout cela en moins de 60h et sur un parcours réputé pour être le plus difficile au monde. Hors sentiers, dans un environnement des plus hostiles, sans balisage ni assistance. Il faut être solide physiquement ET mentalement pour se lancer dans cette expédition folle qu’est la Barlkey.
Pourtant, Rémy l’est, solide, mais en 2015, ça n’a probablement pas suffi. « Des erreurs stratégiques » selon lui, qu’il tentera de ne pas reproduire cette année, pour ainsi pouvoir aller le plus loin possible ! Car son objectif n’est pas de boucler les 5 tours, il sait qu’il n’en est pas capable, mais humblement de « faire mieux que l’an dernier » m’a t-il avoué. Il s’estime déjà chanceux de faire partie des 40 coureurs retenus pour cette Barkley 2016. Ils ne seront d’ailleurs que 12 participants hors USA.
Qu’est ce qui fait de la Barkley, une course si particulière ?
-Son parcours : entre 200 et 210km et 20 000m de dénivelé positif, à effectuer en 5 boucles et en moins de 60h (moins de 12h par tour).
-Elle se court en autonomie : pas de balisage, les coureurs doivent s’orienter avec une boussole et une carte, donnée juste avant le départ de l’épreuve. Pour prouver le bon suivi du parcours, il faut récolter des pages d’un livre, caché à plusieurs endroits du parcours. Seulement deux ravitaillements en eau sont positionnés sur le parcours.
-Son coût : il est symbolique ! 1,60 dollars, soit 1 centime du kilomètre, une plaque d’immatriculation offerte à l’organisateur.
-Son lieu : au milieu de la forêt du Tennessee aux États-Unis, près d’une ancienne prison. Autrement dit, un environnement hostile et peu chaleureux.
-Ses modalités d’inscription : chaque participant doit rédiger une lettre de motivation pour convaincre l’organisateur, Lazarus Lake, dit Laz. Les coordonnées de Laz n’étant pas dévoilées publiquement, il faut se débrouiller pour les récupérer du côté des « anciens », ceux qui ont déjà participé à la Barkley.
-Le mystère du départ : la date de l’épreuve n’est dévoilé qu’au dernier moment, ainsi que l’heure du départ. Les concurrents se tiennent prêts entre minuit et midi et c’est l’organisateur, Laz, qui annonce le départ, une heure avant, en soufflant dans la corne de brume !
Pour l’heure, il reste 6 semaines à Rémy pour se préparer et ne rien regretter sur cette Barkley 2016 !! Nous tenterons de le suivre dans sa préparation, en abordant différents points avec lui prochainement. Équipement, entraînement, préparation du voyage … Il ne faut rien laisser au hasard quand on a rendez-vous avec la Barkley !
Bonne prépa Rémy, et à très vite !
Sylvaine CUSSOT
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