Bonjour Guillaume et Marina ! Aujourd’hui on vient questionner le couple de coureurs que vous êtes. Pouvez-vous vous présenter rapidement sur ce que vous faites dans la vie et sur votre histoire avec la course à pied ?
Guillaume, alias yome, 36 ans, licencié au SATUC, je pratique l’athlétisme depuis 15 ans après un peu de triathlon. J’ai toujours été un coureur de route (malgré quelques incursions sur piste et cross). Et je n’ai pas encore cédé aux sirènes du trail. Références sur route : 31’54 au 10 km, 1h09’35 sur Semi-Marathon et 2h35’20 sur Marathon. Bien que sur la pente descente, j’espère pouvoir battre mon record sur marathon dans les 2/3 ans à venir. Sinon sur le plan personnel, je suis masseur kinésithérapeute depuis 13 ans et je vis avec marina depuis…ouf, trop longtemps !
Marina, 32 ans, licenciée au CA Balma, je pratique l’athlétisme depuis toute petite. Avec les études supérieures et la vie active, je me suis orientée sur la route et notamment les marathons car je ne suis pas très rapide. Depuis que je me suis remise en club, j’essaie de progresser désormais du 5km au Marathon : 39’15 sur 10km, 1h27’06 sur Semi et 3h16 sur Marathon.
Vous êtes donc coureurs depuis longtemps ! Mais depuis peu, vous avez créé un blog : http://guillaumemarina.wix.com/runners-on-the-road . Pourquoi et quel est son contenu ?
Après avoir fait de nombreuses courses à l’étranger et de beaux voyages, nous avions envie de graver tous ces souvenirs et rencontres extraordinaires. Nous avons donc créer le blog pour capturer ces expériences et ne pas oublier ces impressions vécues sur le moment. Alors, autant les partager également avec la famille et les amis, tous nos proches d’ici et l’ailleurs, car certains sont loin ! Le tout se résume donc à des articles de nos courses à l’étranger.
Nous nous sommes lancés : moi (Guillaume), j’écris d’abord les idées mais comme je suis analphabète Marina prend la plume ; le tout alimenté de photos et vidéos pour aider à saisir l’atmosphère et l’ambiance. On y ajoute quelques liens pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’événement, l’organisation mais aussi la destination. Nous donnons également notre avis sur les + et les – de la course tel que nous l’avons ressenti. Enfin, nous essayons de terminer par une rubrique sur ce que nous avons visité. Mais on débute et on se cherche encore …
On voit que vos destinations sont très variées voir exotiques : Dubaï, Prague, Malte, Singapour, Bahamas, Floride… Comment les choisissez-vous?
Les rôles sont assez bien définis entre nous deux : toute la logistique et donc souvent les choix de destinations sont gérés par moi ; Marina, étant trilingue (Français, Anglais, Espagnol) se charge de la communication et traduction. La démarche est simple : soit nous avons des envies de voyages purs et nous essayons de voir si une course est possible ; soit une course nous fait rêver, et nous y greffons un voyage par-dessus. Puis, je scrute beaucoup de calendriers de course sur internet comme marathon du monde.fr ou marathon.ahotu.com.
Par exemple, pour le 10km de Dubaï, nous avions repéré une croisière au départ de Dubaï qui faisait le tour de tous les Emirats Arabes Unis (EAU). Et ce n’est qu’après avoir réservé le voyage que nous nous sommes rendus compte que le marathon s’y déroulait : une vraie coïncidence ! En revanche, pour le Sundown Marathon de Singapour, il s’agissait d’une course sur laquelle j’avais flashé : un énorme marathon (>30 000 personnes) de nuit dans un décor futuriste ! Ni une ni deux, on saute sur l’occasion et on termine le séjour par un road trip à Bali : un contraste incroyable !
Avec les longues années de pratique et de bitume, nous essayons de sortir des sentiers battus en faisant des courses totalement différentes comme le Marathon Challenge de Malte : une course par étapes avec 3 courses en 3 jours, et avec des décors exotiques.
Quelle expérience à vivre ! Quel enrichissement humain puis sportif en retirez-vous ?
Beaucoup de courses nous ont permis d’avoir un vrai contact, notamment avec les organisateurs comme à Singapour où nous avions sympathisé avec le Directeur Général de l’événement avec qui nous avons toujours des contacts ; ou encore à Miami grâce à l’obtention d’un statut sub elite.
L’aspect humain est un critère principal quand on choisit une course par étapes comme celle de Malte car tous les athlètes étrangers et l’organisation était tous logés dans le même hôtel. De plus, le fait de courir tous les jours contre les mêmes personnes a tendance forcément à faciliter le contact. Les coureurs aiment beaucoup échanger sur les pratiques de courses à pied (entraînement, alimentation) et sur les courses (savoir ce qu’on pense de leur organisation et comment ça se passe chez nous, etc.). On court souvent avec un petit tatouage du drapeau français sur l’épaule : ça attire souvent la sympathie dans les pays étrangers et quand on rencontre d’autres français à l’autre bout du monde : on se reconnait facilement.
Au niveau sportif, on est pas là que pour faire du tourisme. Alors, suivant les courses, nous essayons soit de jouer le podium (Guillaume 3ème au 10km de Singapour, 3ème au semi-marathon de Malte et aux Bahamas. Marina 1ère aux Bahamas, 2ème au Challenge de Malte, 6ème au marathon de Singapour), soit le chrono même si c’est pas toujours évident avec la fatigue du voyage, de l’organisation et le décalage horaire.
Pour l’instant, quelle a été votre destination préférée ? Et votre course préférée ?
Singapour reste notre plus beau souvenir : pour son ambiance phénoménale et le traitement VIP ! Nous avons été traité comme des stars : accès à la zone de presse pour Marina lors du 10km ; échauffement dans les loges climatisées VIP avant le départ ; escorte personnelle jusqu’à la ligne de départ, etc. Tout ça pour que yome finisse par un malaise vagal après le marathon et être raccompagnés à notre hôtel par l’organisateur en chef de la course lui-même ! Et comme destination, c’est vraiment un autre monde qui allie la haute technologie et les grands espaces verts : nous y reviendrons sans hésiter !
Qu’est-ce que les courses françaises auraient à en apprendre? A échelle de taille égale bien sûr..?
Je ne sais pas si les courses françaises ont plus ou moins à apprendre que les courses à l’étranger. Il y a des courses exceptionnelles et d’autres qui font avec les moyens qu’on leur donne…
Dans certains pays comme à Singapour où la rigueur et l’ordre sont un art de vivre, c’est vrai qu’il est quasi impossible de les mettre en défaut car tout est calculé et pensé pour le coureur. Aux États-Unis comme en Espagne, c’est une véritable célébration de la course à pied : la population y prend part, bénévoles et supporters sont en folie. Dans d’autres pays (Bahamas), c’est plus folklo et dilettante si bien que yome s’est perdu 3 fois en 5 kilomètres !
Vos prochaines courses/destinations ?
Dans un premier temps, on va donc se focaliser sur le marathon de Barcelone (Espagne) en Mars prochain pour bénéficier de la dynamique des deux semi-marathons (Bahamas et Miami) enchaînés à moins d’une semaine d’intervalle.
Ensuite, le marathon de Saint Pétersbourg (Russie) en Juin nous fait rêver (pile pendant la période des nuits blanches) mais nous avons le mariage d’un couple d’amis au même moment ; le choix va être difficile ! A l’automne, et pour le chrono, nous aimerions un marathon rapide, donc plutôt en Europe, comme celui de Franckfort (Allemagne). Il faut faire la part entre les courses à vocation touristique et l’envie de faire des marathons roulants pour améliorer nos records respectifs.
De plus, il faut réussir à concilier le planning des courses avec celui du travail ! Mais nous avons en tête l’international Cyprius Challenge (Chypre) : 4 courses en 4 jours. Nous avons aussi envie de découvrir l’Asie, alors nous allons regarder ce qu’il se fait du côté de la Thaïlande. A plus long terme, les envies de manquent pas : marathon de Tokyo (Japon), Honk Kong, semi-marathon de Gran Canaria (Canaries), etc.
Une anecdote chacun sur une de ces aventures ?
Guillaume : 10km de Madrid en 2010. J’accompagne Marina pour son premier marathon. Mais lors du retrait du dossard, je remarque que non seulement Haile Gebresselassie est le parrain du 10km de Madrid mais qu’il le court ! Ni une ni deux, je parviens au culot à me faire offrir un dossard Élite. Sur la ligne de départ, j’ai droit aux photos à ses côtés et j’arrive à faire quelques centaines de mètres dans sa foulée avec la peur de le faire tomber ! Un souvenir mémorable avec une de mes idoles de l’athlétisme.
Marina : Semi-marathon des Bahamas cette année. Après une victoire surprise, je me retrouve happée par les médias dès la ligne d’arrivée franchie : un parcours digne d’une star qui se finit par une interview en direct et en anglais sur le plateau de la chaîne locale qui retransmet l’événement. Un moment quelque peu surréaliste pour moi !
Le mot de la fin : un message à faire passer…?
Courir et voyager c’est possible ! Et performer aussi ! Il ne faut pas hésiter entre les deux. Mais un conseil, mieux vaut faire la course en début de séjour pour profiter à fond des visites même si après monter les marches des monuments est difficile. D’ailleurs, amusez-vous après un grand marathon à regarder dans les touristes qui a couru ou pas, on les repère facilement !
Mathieu BERTOS
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