Ce dimanche (31 janvier 2016) avait lieu la 5ème édition du Trail de l’Aqueduc du coté de Cours dans le Lot, un petit village au Nord de Cahors à quelques kilomètres de la sortie n°57 de l’autoroute A20 ( post-it pour les prochaines fois). Une manifestation conviviale, sans prétention mais diablement efficace.
J’avais d’ailleurs découvert ce trail l’année dernière et j’en étais ressorti conquis. Les parcours y étaient musclés et c’est quasiment la même formule qui est reconduite cette année. D’ailleurs le trail a fait le plein au niveau des inscriptions, si bien que celles-ci ont dû être arrêtées avant la date initialement prévue. 4 distances au programme : 7km, 13km, 27km et 42km avec 700 participants en tout et pour toute.
Je me suis à nouveau inscrit sur le 27km, après avoir longtemps hésité avec le 42km. L’horaire de départ de ce dernier (6h30) a finalement eu raison de ma motivation et de celle de Remy avec qui j’effectue le trajet. Bref 27km et 1300m de D+ seront largement suffisant pour aujourd’hui. Un départ à 8h30 nous convient mieux, surtout qu’il y a 1h20 de trajet depuis Toulouse … (« j’ai beau être matinal, j’ai mal »). Sauf que pour « bien » faire les choses, on se loupe la bonne sortie. Discussion, hésitation … bref on se troue ! Prendre le post-it la prochaine fois. Du coup on perd une demi-heure dans l’histoire … et comme on avait décidé d’arriver sans trop de gras, ça pimente un peu l’histoire. Bilan, on arrive 15minutes avant le coup d’envoi et on effectue une préparation sur les chapeaux de roue ! Heureusement le village n’est pas grand et on récupère les dossards sans difficulté.
J’arrive à être prêt dans les temps impartis mais avec un échauffement nul. Les quelques foulées pour rallier le départ me signale quelques gentilles séquelles de la séance « i-run training club » de la veille. Oh rien de grave, juste quelques muscles un peu raides. Qu’importe c’est moins pire que l’année dernière où j’avais fait une course la veille. Par contre niveau météo rien à voir ! Cette année c’est bruine voir pluie, avec un léger vent au programme. Par contre il fait plus doux, aux alentours de 10 degrés.
Et c’est donc parti ! Heureusement pour moi le départ (modifié par rapport à 2015) n’est pas foudroyant, mais il me suffit amplement. Le premier kilomètre assez roulant permet d’étirer le peloton, qui reste tout de même assez groupé. Nous sommes 200 engagés sur cette distance. Mais déjà une première descente musclée nous tend les bras. Et surtout elle est hyper boueuse donc ça commence à embouteiller. Je ne m’attendais pas à voir autant de boue. Il n’empêche que je remonte petit à petit car je me sens plus à l’aise que ceux qui s’étaient mis en première ligne. Un kilomètre plus loin, je passe en tête avec Stéphane Cavalca juste avec moi. Cool il a décidé de faire un départ plus prudent cette fois. Ah non, finalement il a changé d’avis … il place une accélération pour se mettre 50mètre devant … sauf que là vient le premier vrai raidillon. Stéphane cale un peu et surtout il commence à se changer en pleine ascension. « Ah oui quand même ! » Il enlève son camel pour retirer sa veste tout en montant … autant dire que je lui reviens dessus naturellement et que finalement il arrive même à me ralentir dans mon ascension. La situation est tout de même cocasse !
Le temps qu’il comprenne, et il me laisse enfin passer. Je prends le lead et je ne le reverrai plus. Je dois dire que cet épisode furtif m’a légèrement énervé et que du coup ça se ressent sur mon rythme. Je sais aussi et surtout que Pascal Massou et Thierry Breuil ont aussi pris le départ de la distance donc qu’il y a matière à être malmené si ils font la course. Finalement je comprends que Pascal est bien en chasse derrière moi mais pas de Thierry à l’horizon, qui est juste là en accompagnateur (chose que je ne saurais qu’à l’arrivée).
Donc je poursuis mon rythme soutenu mais pas insoutenable. Les sensations sont plutôt bonnes et l’enchainement côtes bien raides et petit faux-plats usants se passent bien. Quelques larges pistes ici ou là pour allonger la foulée mais surtout pas mal de singles dans des bosquets ou des pierriers, quand ce n’est pas un mélange des deux. Le terrain est parfois très boueux et certains passages en devers relèvent du funambulisme ! Il pleuviote, il y a un léger vent frisquet et une brume qui empêche de voir le panorama. Dommage.On a connu plus beau tableau, c’est sûr mais on ne peut rien contre les aléas de la météo. Par contre cela rend clairement le circuit plus dur à gérer.
De mon côté tout se passe bien hormis un arrêt pipi indispensable et un arrêt « je refais mes lacets » dû au manque de temps de préparation. Hormis cela, tout va, et je creuse imperceptiblement mais surement mon écart avec mes poursuivants. Il me semble que c’est toujours Pascal que je vois au loin… avec qui j’avais fait d’ailleurs toute la course l’année dernière et que je sais donc redoutable. J’hésite à l’attendre un peu mais entre le rythme sur lequel je me sens bien, le fait que je ne sais pas ce que Breuil ou Cavalca font ou ont décidé de faire et mon envie de me tester un peu … je prends finalement l’option de faire ma course.
Je suis clairement mieux que l’année dernière, capable presque de faire toutes les montées en courant, euh en trottinant … sauf que vu le terrain glissant dans certains passages, il est plus économe de marcher avec de grandes enjambées. Il y a même une conduite étroite à franchir à 4 pattes pour passer sous l’autoroute parce que sinon ce serait trop facile (ou parce que sinon tu te ferais écraser tout simplement) !
Le parcours correspond assez bien à mes capacités « athlétiques » grâce à l’alternance de passages raides (montées ou descentes) et de parties plus roulantes. Le circuit est vraiment ludique et agréable à parcourir. Mais les 4 derniers kilomètres sont de loin les plus délicats car très techniques. J’ai l’impression d’avoir fait le trou donc j’essaye de ne prendre aucun risque. Nombreux sont les passages à flanc ou en devers avec un terrain des plus glissants. Donc même en faisant attention difficile de ne pas se faire parfois surprendre par le terrain. A plusieurs reprises on passe dans des cavités creusées à même la roche et donc le fameux Aqueduc, où je me cogne la tête. Bon je me console en me disant que mon modeste gabarit me permet d’atténuer la difficulté de ces passages. Il y a d’autres portions dans des corridors de rochers qui sont assez exceptionnelles. Sans parler des échelles à franchir ou des cordes qui sont ici ou là car tout simplement indispensables pour aller plus loin dans l’aventure. Mais le plus dur reste à venir avec un dernier passage interminable en devers où la boue est présente à foison. C’est d’ailleurs une nouveauté 2016 puisque l’année dernière le retour vers le village était plus direct et roulant. Mais seuls ceux du 13km peuvent prendre cette option. Une chose est sûre, je suis bien content de ne pas avoir à me tirer la bourre sur ce final, donc j’assure le minimum pour arriver en entier. Ces 2 derniers kilomètres sont donc hyper longs … mais l’arrivée est là. Contrat rempli. Malgré ce périple musclé je termine assez frais mais bien repu de l’exercice du jour avec donc une première victoire pour l’année 2016.
Oh pas de quoi fanfaronner, mais une petite satisfaction personnelle et de quoi se dire que c’est toujours ça de réussi … surtout que les sensations ont été au rendez-vous. Seul petit couac, sur les derniers secteurs on m’a pointé en 2ème position sans avoir été doublé. Du coup je retrouve déjà Stéphane sur la ligne d’arrivée qui s’est donc trompé à un moment donné et a pris du coup un « petit » raccourci (surement une des bifurcations du 13km) alors qu’il était au mieux derrière Pascal, chose qu’il a d’ailleurs d’entrée signalé au chronométreur. Mais comme il a franchi la ligne d’arrivée, ça met un peu le « dawa » dans les chronos et les classements. Sacré Stéphane ! En plus la pluie fait que l’affichage des chronos ne marche plus. Malgré ce petit raccourci, il sera finalement classé troisième, place qu’il occupait apparemment avant son périple inédit !
De mon côté je ressors ravi et rassuré de ma sortie dominicale qui vient clôturer une semaine test flirtant avec les 130km (sachant que j’en ai fait bien plus en vélo, pas le double mais on s’en rapproche … merci les déplacements journaliers). Pascal arrive quelques minutes après moi. On se félicite puis j’enchaine rapidement juste avec 3km de footing pour décrasser gentiment. J’avais prévu plus mais la météo n’est pas propice aux longues promenades et donc je rejoins plus vite que prévu les autres concurrents qui arrivent au compte-goutte sous la tente d’arrivée à l’abri de la pluie et du vent. On peut alors profiter de la soupe, du vin chaud, de la bière et du ravito. Personne ne semble vouloir en ressortir pour profiter au maximum aussi de la chaleur humaine collective … surtout que les douches sont à 5km de là … dommage !
Heureusement la remise des prix n’est pas trop tardive et donc on peut rentrer à la maison sans attraper un vilain rhume. Et malgré la fatigue du matin, quelque chose me dit que le trajet retour sera plus rapide que l’aller ! Ce sera effectivement le cas. Prochaine étape, le Forest Trail dans la joie et la bonne humeur mais aussi l’obscurité et la boue !
Nicolas Miquel
>> Les résultats du trail de l’Aqueduc 2016 : 7km 13km 27km 42km
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