La plupart des chaussures d’aujourd’hui, avec tous leurs éléments de contrôle, d’amorti ou de dynamisme, présentent un drop (différence de hauteur entre l’arrière et l’avant-pied) relativement important, classiquement compris entre 10 et 12mm.
Ce drop change considérablement notre façon de marcher et de courir comme le confirme une étude de synthèse qui a pu observer que le port de la chaussure modifie 42 des 62 paramètres associés à la marche et à la course, soit 73% des mesures, et favorise une attaque talon chez 75% des coureurs. Par exemple, les chaussures classiques favorisent une attaque talon alors que des chaussures minimalistes et la course pieds nus favorisent l’attaque médio-pied.
Parmi les autres modifications qu’engendrent les chaussures minimalistes, on observe une augmentation de la raideur des membres inférieurs, de l’extension de la cheville, du temps de vol et de la fréquence de foulée ; alors que l’on constate une diminution de l’extension du genou, du temps de contact au sol et de l’amplitude de foulée. Bref, tout un tas de modifications qui se rapprochent des conditions de course pieds nus donc de course naturelle. À noter tout de même qu’il existe une différence plus significative entre la course pieds nus et la course avec chaussures qu’entre tous les types de chaussures.
Au regard de ces recherches, la diminution du drop et le port de chaussures minimalistes réduisent l’impact et l’attaque au niveau du talon et semblent être une solution efficace sur le long terme pour courir de façon plus naturelle. Cette modification ne se fait pas sans peine puisque l’abandon des chaussures classiques s’accompagne dans un premier temps de douleurs réversibles au niveau du tibia et du mollet.
>> Le passage d’une chaussure classique à une chaussure minimaliste nécessitera beaucoup de temps et de progressivité afin d’habituer le corps à sa nouvelle biomécanique.