L’envie et la motivation ne manquent pas en ce mois de janvier pour lancer ce début de saison. Plusieurs dates en tête, mais des contraintes aussi et des choix à faire. C’est finalement le Trail du Mont Olympe qui a fait office de premier dossard 2016.
Sans regret ! Un bel évènement que nous étions ravis de découvrir. Initialement coché au calendrier, le Trail du Coutach. Épreuve courte et rapide, près de la maison, qui prépare bien aux premiers objectifs de l’année. Mais notre cher manager a décidé d’organiser le stage de lancement du team ce même week-end. Donc il va falloir trouver une nouvelle formule pour satisfaire ce besoin de compétitionner !
Ça tombe bien, cette course organisée dans le massif de la Gardiole autour de Balaruc, avait attiré notre attention. Un peu osé de tenter l’enchaînement une semaine après le Mont Olympe ? Certes, mais dans tous les cas, une sortie longue était au programme ce jour là. En soignant la récupération, en le prenant plus comme une belle découverte qu’une course à objectif, en considérant qu’on s’accordera plusieurs jours de récup off derrière et en espérant que tout cela soit, au final, bénéfique pour la suite de saison et les autres courses plus longues à venir … Oh allez, on a qu’une seule vie, la forme physique est là, l’envie mentale aussi, on fonce ! Comme le dit si bien le boss : « il faut réviser ses gammes ! La vitesse ! » On confirme donc notre participation au Trail des Sangliers, tout en sachant pertinemment qu’il y a de forts risques pour que la forme ne soit pas vraiment au RDV. On composera en fonction de l’état des jambes le jour J.
Arrivés sur Montpellier la veille, nous dormons chez papy et mamy qui se feront un plaisir de garder les enfants pendant que nous irons galoper demain matin. Balaruc n’étant qu’à 30 minutes en voiture, nous prenons la route vers 6h45 ce dimanche 24 janvier. Il fait nuit noire, mais ô bonheur, il ne fait pas très froid ! Ça change de la semaine dernière. Impossible de ne pas trouver le lieu du retrait des dossards, tout est super bien fléché. Et sur place, une organisation bien ficelée, en à peine 10 minutes, nous reprenons la voiture pour se diriger vers le lieu du départ (qui est différent de celui d’arrivée, où nous sommes allés chercher nos dossards).
Sur place à 7h30, on a bien assuré au niveau timing pour une fois !! On aurait presque le temps de repiquer un petit somme avant de commencer à s’agiter … Ce n’est pas l’envie qui nous manque, mais nous choisissons quand même l’option inverse : réveil musculaire ! Quelques foulées, on se bouge pour commencer à se mettre dans l’ambiance. Les coureurs arrivent par vagues, au fur et à mesure de l’arrivée des cars qui les déposent. Oui, parce que nous avons la chance d’avoir notre chauffeur (beau papa), qui pourra nous ramener notre voiture à l’arrivée, mais ce n’est pas le cas de tous les coureurs. Mais tout est prévu et carré, c’est vraiment appréciable une organisation aussi millimétrée !
8h10, on peaufine l’échauffement avec Manu avec quelques lignes droites. 28km, ça va partir à bloc, s’agit pas de partir à froid ! Les sentiers sont hyper piégeux, des cailloux et des trous partout. À peine le temps de me dire qu’il va falloir être prudents que je me retrouve le corps allongé au sol ! J’ai fait un vol plané 5 étoiles et j’ai le genou qui s’est violemment cogné sur un gros rocher. Je suis complètement sonnée. Manu vient à ma rescousse, m’aide à me relever et me regarde avec des yeux inquiets : « ça va ? T’es toute blanche ma chérie !! » Ouais, non, en fait, ça ne va pas du tout ! Le choc a été assez violent et j’ai l’impression que je vais m’évanouir. Une fois debout, je marche doucement et retrouve mes esprit. Mais j’ai le genou super douloureux. Et ben, ça commence bien !! Retour à la voiture, il faut se dépêcher d’aller sur la ligne de départ, c’est l’heure.
Pas le temps de m’apitoyer sur mon sort, je file vers l’arche avec Manu. On y retrouve quelques connaissances : Laurent Vicente, Céline Lafaye, Christian Kowal, Ludo Trabuchet, Bertrand Brochot, … Qui dit TTN court, dit très bons coureurs au départ, et surtout des très rapides ! Ça ne devrait pas trainer aujourd’hui sur ce parcours de 28km et plus de 900m de dénivelé positif. Je regrette d’avoir pris ma ceinture porte-bidon. La plupart des coureurs habitués sont partis à vide. 4 ravitaillements au total, pas de matériel obligatoire … mais ça, on ne le savait pas. Tant pis, il ne faudrait pas qu’on s’habitue trop souvent à courir léger, le retour en arrière n’en serait que plus difficile !
8h30 tout pile, le coup de pétard est donné, c’est parti !! Un mot d’ordre pour nous ce matin : prudence et rester à l’écoute des sensations. Ça part direct en montée, et c’est plutôt une bonne chose, ça permet de ne pas être tenté de se mettre à des allures trop rapides d’entrée de jeu. On passe le premier kilomètre en 4’50, mais déjà 50mD+ effectués ! Céline n’aura pas mis longtemps à mettre tout le monde d’accord. Elle s’échappe dès le départ et j’aperçois sa silhouette au loin … déjà très loin ! J’ai doublé une féminine et suis seconde d’après les informations des spectateurs. Les sensations sont très bonnes, je profite de me sentir bien pour admirer le panorama en haut de cette première bosse. On surplombe le massif, avec une magnifique vue sur le bassin de Thau.
Un seul point noir : mon genou (qui a pris un bon coup avant le départ) me fait souffrir en descente. En montée, je ne sens rien, mais dès qu’on passe en faut plat descendant, ça couine ! J’essaye de ne pas y penser. le sol est rempli de cailloux, il faut vraiment rester concentré à chaque pose de pied pour se sécuriser. Ça monte, ça descend, les changements de reliefs sont fréquents. Impossible de s’ennuyer ! Les kilomètres défilent à toute allure et la mi-course arrive avant même que je ne regarde ma montre une seule fois ! Les bénévoles assurent, aussi bien en terme d’encouragements que de disponibilité aux points de ravitaillement. Pas besoin de remplir mon bidon qui reste encore bien plein, mais je prends le temps de boire un verre de coca à chaque fois. 1h17 de course au 24ème kilomètre, et (mis à part mon genou) les sensations sont toujours au rendez-vous, tout baigne, je me régale vraiment !
Je me suis refaite doubler par la féminine que j’avais passé au départ, mais la garde en ligne de mire un moment. On m’annonce à moins d’une minute. Rien n’est fait encore, mais une chose est sûre, je n’ai pas envie de prendre plus de risques sur les parties techniques, je ne me sens pas super à l’aise sur mes appuis, ma cheville a déjà tourné plusieurs fois, et surtout, la chute de ce matin m’a un peu refroidie, me rappelant qu’on débute la saison et que ce n’est pas maintenant qu’il faut faire n’importe quoi ! La seconde partie de course est très ressemblante à la première, avec des relances fréquentes, du D+ suivi de D-, des cailloux au sol, en veux-tu, en voilà !! Très ludique et varié, une végétation propre à la région et au massif de la Gardiole. Habituellement venteux, nous sommes plutôt épargnés ce matin là, une chance.
Au 23ème kilomètre, 2h08 de course. Il reste un peu moins de 5 kilomètres, je me défie de terminer en moins de 2h30. Ça ne va pas être simple vu l’état du parcours, mais les deux derniers kilomètres sont sur bitume d’après mes informations au départ. Je suis toujours 3ème féminine, pas très loin de la seconde, mais sans avoir d’écarts derrière. Les gars qui m’accompagnent me boostent pour tenter de recoller devant, c’est chouette, ça me motive bien, merci à eux ! On se rapproche du niveau de la mer, le bitume fait alors son apparition, nous voilà de plus en plus proche de la fin du parcours. Il reste moins de 2 kilomètres, je sais que je ne rattraperais pas la 2ème. Au moment où je commence à relâcher tranquille pour dérouler tranquille sur la fin, j’entends un souffle féminin derrière et des bénévoles encourager « allez, 3ème et 4ème, bravo ! » Ah non, je ne vais quand même pas me faire prendre le podium si près du but !
Je réagis lorsqu’elle arrive à mon niveau et accélère franchement, en donnant tout ce que j’ai à ce moment là. J’y mets mes dernières forces, en fonçant sans regarder derrière et en espérant avoir pu creuser un petit trou. Les spectateurs défilent sur le côté mais je ne les vois pas, j’ai perdu mon sourire, je dois avoir le visage tout crispé (pour ne pas dire grimacé !), je tire un maximum sur les bras, pour finalement boucler ce dernier kilomètre en 3’35, terminer la course en 2h29, et garder cette 3ème place, avec seulement 7 secondes d’avant sur Sabrina (qui se retrouve donc au pied du podium). Bravo à Céline Lafaye, qui n’aura pas vraiment eu de concurrence ce matin, en remportant la course avec 12 minutes d’avance sur Florence, la seconde et 14′ sur moi.
Je retrouve Manu qui m’apprend sa 7ème place. Je prends le temps de me ravitailler, de me mettre au sec et je file voir les pompiers qui m’offriront une petite poche de glace pour soulager mon genou douloureux et bien gonflé. L’hématome n’est pas beau, j’ai du mal à plier le genou, j’espère qu’il va vite se résorber, mais en attendant, c’est repos jusqu’à nouvel ordre ! S’en suivront les podiums et la traditionnelle cérémonie musicale sous l’œil de la tête de sanglier ! Merci à toute l’équipe organisatrice et aux bénévoles, qui nous auront régalés sur ce chouette parcours méditerranéen.
Sylvaine CUSSOT
>> Les résultats du Trail des Sangliers à Balaruc