Si vous lisez cet article, c’est que vous pratiquez au moins de temps en temps les réseaux sociaux, ou du moins les sites de course à pied.
Les gens commencent à avoir une certaine « expérience » de ces réseaux, qui ne cessent de croître depuis plusieurs années. On va passer les côtés pratique de contact avec les proches ou amis et la façon efficace de donner des nouvelles.
C’est aussi un lieu d’échange avec une communauté, que beaucoup prennent trop au sérieux ou alors se permettent, à travers ce moyen indirect, de prendre à partie régulièrement les autres. Il faut le dire, c’est assez triste et malheureux. Quelques fois, on se demande pourquoi ces personnes n’iraient pas dehors respirer un bon coup ! Aller courir tiens, ce ne serait pas mal et l’on sait combien cela est bénéfique pour plus d’une raison !
Si l’on pouvait déjà éviter de juger trop hâtivement un coureur par rapport à une performance. Il ne suffit pas de lire une feuille de résultats pour juger d’une performance d’un coureur dans son ensemble. Combien, en lisant un chrono, vont en déduire une contre-performance, une méforme…? Et s’il y avait eu un incident de course ? Et s’il avait décidé simplement d’accompagner quelqu’un ? Et s’il voulait faire l’épreuve sans pour autant vouloir performer ? Ne vaut-il mieux pas attendre d’avoir tous les éléments en main, voir de parler au coureur, pour se faire un avis définitif ?
Les réseaux sont dans la réactivité et beaucoup se laissent embarquer par ce courant. Comme l’apparition d’une « news », voir d’un titre, sans même avoir lu et compris le contenu…! Pourquoi verser dans l’insulte sur un désaccord ? Pourquoi injurier, même lors des sujets difficiles comme le dopage, celui qui apparemment est en faute, ou au contraire, défendre avec violence des gens qui se posent simplement des questions ? C’est toujours cette réaction dans l’immédiateté, où pour être dans l’action du débat, on ne prend pas le temps d’analyser et de poser le pour et le contre.
Ce fameux sujet du dopage est difficile : surtout en ce moment ! On sait que des affaires sont en cours. Pour autant, doit-on penser que le haut niveau est totalement pourri et faussé ? Il semble que certaines personnes soient de cet avis et l’expriment en permanence dès qu’un sujet apparaît. Accusations, allusions régulières, on ne les voit que sur ces sujets-là. Aigris ? Réalistes, vous diront-ils. Attention à ne pas laisser l’élan de la passion se faire submerger par certaines réalités.
Pour d’autres, vous n’avez pas droit à l’erreur sur les réseaux. Il ne faut pas donner une fausse information, il faut agir très adroitement car sinon attention ! Ces « censeurs » n’interviennent que pour prendre les gens à défaut. Jamais vous ne les verrez sur un post laisser quelque chose d’agréable et de positif. Ils ne réagissent qu’à ce qui leur déplaît et sont peu sympathiques, frontaux et infantilisants. Ils ont, bien sûr, réponse à tout et ont une certaine opinion d’eux-mêmes. Ils peuvent très bien agir sous une fausse identité ou un pseudonyme. Quelle tristesse. On ne fait pas avancer les choses de cette façon, et il paraît évident que le facilité d’intervention sur les réseaux n’est pas la même que dans la réalité.
Vous trouverez partout, comme dans la réalité, des gens qui ont un avis sur tout, qui peuvent vous réciter leur palmarès pour justifier leur vérité, qui ont d’évidence raison car ils ont un niveau supérieur et des relations. Sur les réseaux, ces personnes se lâchent plus facilement.
C’est le mauvais côté de son utilisation. Prendre de la distance, encore et toujours, courir la distance pour être bien au retour…
Mathieu BERTOS
(Photo : Emelie Forsberg)