2016, déjà … Le temps passe trop vite, vous ne trouvez pas ? Le temps nous file entre les doigts et heureusement que nous le remplissons de nos sorties course à pied, qui semblent nous rendre la liberté que le quotidien nous prive souvent.
Déjà 2016 avec encore des innovations à venir, alors que avons connu pas mal de changement depuis 10 ans. Les montres GPS sont passées par là, les réseaux sociaux, de nouvelles matières pour nos tenues et nos chaussures… Forcément pour tirer vers le meilleur ?
D’ailleurs, qu’est-ce que le « meilleur », le progrès pour nous coureurs ? Disons que pour l’indispensable au quotidien à savoir les chaussures, un produit à la fois léger et résistant qui dénature le moins possible le mouvement naturel du pied et de la foulée, serait l’idéal. Si on va chercher plus loin, que la production impacte le moins possible l’environnement. Mais là, la question nous pousse beaucoup plus loin.
En 2è position dans l’indispensable, quand on court par tous temps et qu’on cherche du confort, tous les produits textiles les plus agréables à porter, qu’ils soient performants au niveau thermique (respirabilité ou apport de chaleur) et parfaitement adaptés à notre morphologie. Alors le souhait que l’on formule régulièrement, c’est que la durée de vie des produits soit meilleure qu’elle ne l’est. C’est sûrement possible, mais va-t-on arriver à concilier solidité avec légèreté et maxi-performance … nous le verrons bien.
Maintenant, a-t-on besoin, pour profiter un maximum de notre activité favorite, de pousser toujours, toujours plus loin ? Que ce soit dans le quotidien ou dans le sport, il est compliqué de dire « stop ». L’humain se veut toujours en progrès et la société de consommation suit cet élan. D’ailleurs, l’une des raisons de cet essor du « running » (et du trail) est ce besoin de sortir de ce tourbillon, de ralentir le temps qui défile et de retrouver une activité simple, primaire, en redevenant proche de la nature.
Sauf que cet élan pour plus de nature et de naturel se positionne souvent en contradiction avec le progrès technologique. La dictature des montres qui nous guident et nous coachent nous coupe du ressenti et de l’expérience. Les chaussures toujours plus amortissantes et confortables assistent trop le corps, jusqu’à le rendre plus faible. Même la mécanique vient au secours (c’est ironique) de la « basket ». Est-ce que la logique de l’avenir veut que la technologie nous assiste un maximum ? Jusqu’où ? Jusqu’à nous priver de réflexion, de ressenti, jusqu’à nous rendre plus fragiles et donc de plus en plus dépendants ?
Quelques fois j’ai envie de tout arrêter. Quand je croise des biches au milieu de la campagne, je n’ai pas envie de les prendre en photo. Quand je souffre, quand mes pulsations augmentent et que mon souffle se fait court, je veux l’entendre, je veux être le pilote. Je ne veux pas toujours tout mesurer. Courir, ressentir…
Mathieu BERTOS