Reverra-t-on le Trail Blanc New Balance à Serre Chevalier en 2017 ? Première course du genre, initiateur d’un mouvement de fond, le beau bébé de courir en Briançonnais a bien grandi et a fait des petits dans toute la France et même en Italie !
Pourtant, son avenir à Serre-Chevalier est menacé. Deux chiffres ont fait lever la tempête : 6000 € et 30 000 €.
6 000 €, c’est la subvention octroyée à l’organisation du Trail Blanc New Balance.
30 000 €, c’est la subvention généreusement versée à l’organisation du Trail Salomon de septembre dernier.
Patrick MICHEL, le président de l’association, témoigne :
« J’ai appris par hasard mi septembre, la somme qui a été allouée à l’organisation du Trail Salomon. Je pensais au début qu’il s’agissait d’une erreur, mais cette somme m’a bien été confirmée par le directeur de l’Office du Tourisme. Le gros problème, c’est que l’on n’a jamais pu m’expliquer le différentiel d’aide publique entre les deux épreuves, soit 24 000 €. C’est énorme, d’autant plus que nous essayons chaque année de boucler au mieux le budget Trail Blanc grâce à notre partenaire principal, l’équipementier New Balance, qui va certainement me poser des questions vis à vis de ce différentiel.
Je pense aussi à certains commerçants Briançonnais qui mettent eux-aussi la main à la poche… Les montages financiers sont toujours très difficiles, surtout que nous voulons conserver un prix d’engagement très attractif vis à vis des coureurs qui font déjà un bel effort pour nous rejoindre. Le plus incroyable dans tout cela, c’est que quand on va demander des explications à la personne concernée, on se fait insulter. Ce qui m’étonne, c’est que l’on m’a toujours dit qu’il serait difficile de financer de façon plus conséquente le trail blanc. J’ai toujours joué le jeu, mais là c’est trop, voire même indécent pour tous les volontaires qui œuvrent depuis 15 ans maintenant à la qualité de l’épreuve.
On ne peux pas dire que ce soit aussi pour une question de fréquentation : les chiffres sont là pour l’attester, le trail blanc attire en moyenne 800 coureurs par an (avec encore 700 classés en 2015 malgré des conditions climatiques catastrophiques), et beaucoup d’échos dans les médias nationaux. On ne dénombre que 410 classés sur le trail Salomon, avec de plus un très faible retour médiatique au niveau national… J’en ai donc conclu que c’est un véritable problème de personne, voire de vengeance, par rapport à mon départ de la station en 2010 après l’organisation des Championnats du Monde de Trail à Monetier (où l’association avait reçu une enveloppe de 13 000 € pour l’organisation de l’épreuve), et suite au refus de changement de village et surtout de nouveaux parcours que je souhaitais renouveler après 11 ans passés à Monetier.
Ce qui me surprend le plus dans tout cela, c’est que c’est un comité directeur qui prend la décision, suite bien sûr à l’avis du directeur de l’OT, et qu’à aucun moment la question ne s’est posée de savoir comment on pouvait organiser, d’un côté une course avec 6 000 €, et organiser la même course mais de moindre envergure d’un autre côté avec 24 000 € de plus. C’est vraiment étonnant tout ça. C’est un papier d’emballage bien doré qui a dû envelopper la présentation du trail Salomon. Alors aujourd’hui, j’ai vraiment un sentiment de dégoût, de déception aussi, ayant introduit le trail dans la vallée il y a pratiquement une vingtaine d’années. Se retrouver traiter de la sorte est insupportable.
Nous avons bien compris le message : on ne veux plus du Trail Blanc à Serre Chevalier ! Je pense que l’on aura du mal à me reprocher notre départ, même si le Comité de Direction devait revoir sa position. Le mal a été fait, et est bien profond, tout comme la déception est immense dans les rangs des volontaires de l’association qui ont tenu cet événement à bout de bras depuis quinze ans. Le trail blanc va-t-il se nomadiser pour aller faire le bonheur des stations voisines, comme sa grande sœur la SKY RACE ? »
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