Suite au point de vue du podologue sur le minimalisme publié cette semaine, nous avons reçu des commentaires sur lesquels nous reviendrons la semaine prochaine mais aussi des questions, dont celle de Stéphanie.
Stéphanie nous demande : » j’ai une tendinite au tendon d’Achille (comme bcp), j’ai remarqué que lorsque je mets des tennis plus légères, j’ai pas mal. Dés que je veux repasser sur des « plus » lourdes, la douleur revient de suite. Es-ce que cela veut dire qu’il faille essayer les chaussures minimalismes ? Qui sont donc très légères, si oui comment choisir pour effectuer une transition sans de nouvelles blessures ?! j’aimerais avoir une solution et ne pas être obligé de m’arrêter pour soigner. Comme je disais plus la chaussure est légère moins j’ai mal !!! ».
Daniel, coureur barefoot (il court pieds nus) et ostéopathe qui a intégré la rédaction de u-run en tant que « consultant barefoot-minimaliste » et « consultant bien être » (en fait il a tellement de cordes à son arc qu’il est difficile de lui trouver un « titre exact » et que nous avons du mal à nous décider !) lui répond. Pour consulter la réponse de Daniel à Stéphanie, lisez la suite.
Bonjour Stéphanie,
Si tu cours actuellement, je suppose que ta tendinite, même traînante comme beaucoup d’autres, est compatible avec l’activité physique, donc à un stade « refroidi »…
Sans être catégorique en l’absence d’une observation directe de ta foulée, je pense que la cause de ta douleur est assez claire. Cette cause, et donc ma réponse, sont quasiment contenues… dans ta question !
Contrairement à l’idée reçue, on pourrait imaginer que le fait de chausser une paire de running « à talon surélevé » par rapport aux tennis soit plutôt positif (avec du relâchement dans le tendon)… Eh, non ! Pour une raison simple, c’est que l’amorti du talon de tes runnings « t’autorise » à attaquer par le talon de ton pied : du coup, tu mets en tension trop importante ton mollet quant le pied se pose au sol… Si on y ajoute la nécessaire absorption de cet amorti par le même muscle, la sollicitation de ton tendon est maximale et… forcément douloureuse. Logique.
La solution peut certainement se trouver dans la chaussure minimaliste qui se rapproche beaucoup de tes « tennis » : tu vas raccourcir ta foulée d’environ 1/3 de sa longueur et, comme tu le fais certainement spontanément, attaquer le sol par ton avant-pied… Au grand bonheur de ton tendon d’Achille (et de son petit frère d’à côté !). Essaie toi-même de courir de cette façon avec tes chaussures légères (attention : qui ne sont évidemment pas l’idéal non plus !!!) et, si l’essai est vraiment concluant, tourne-toi sans état d’âme vers l’achat d’une vraie paire de chaussure minimaliste.
Un dernier point : tu évoques le poids relatif des deux chaussures : je ne pense pas que ce facteur intervienne de façon directe sur le tendon d’Achille. Par contre l’allègement de la chaussure minimaliste par rapport à celle à amorti put rendre certainement la foulée plus économique… C’est un facteur actuellement à l’étude qui pourrait montrer une diminution du coût énergétique de la foulée : des mesures de consommation d’O2 sont réalisées sur le même coureur courant sur tapis, chaussé « classique », puis pieds nus. Etude à suivre pour le moment, les conclusions seraient prématurées…
Tiens nous surtout informés de tes impressions, tes observations viendront, quelles qu’elles soient, enrichir ce débat passionnant !!
Stéphanie pourra trouver un choix de chaussures minimalistes sur i-run