Quand on dit technologie, on dit progrès technique sur des produits déjà existants (chaussures, textiles) ou innovations telles les montres GPS, applications sur téléphones etc.
De toute évidence, la technologie est de plus en plus présente et surtout de plus en plus utilisée par les coureurs. Précisons même par les « nouveaux » coureurs, qui sont « nés » en même temps que ces nouveaux produits. La compréhension des appareils est plus facilement intégrée, et surtout fait partie des éléments de motivation que le coureur privilégie.
En effet, avec l’appui des écouteurs, d’un tracé et d’un suivi en lien direct sur les réseaux, des montres, la motivation est toute trouvée. On n’est pour ainsi dire jamais seul pour courir, et on aime savoir que les gens aiment ce que l’on fait. Habituellement, on aurait trouvé moins de raisons pour continuer. Car si tout le monde se lance un jour ou l’autre (pour la santé, pour un défi, pour s’évader du quotidien…), il n’est pas évident d’y retourner, de préparer un objectif et de s’y tenir. Merci la technologie !
Pour autant, fait-elle de nous de meilleurs coureurs ?
Le « danger » principal de la technologie, c’est de perdre notre instinct de course et de devenir dépendant de ces informations. Sans ça, le stress voir la panique peuvent saisir le coureur. Peur de se sentir « nu », de manquer de repères. C’est le problème de la dépendance : quand cela vient à manquer, on ne sait plus se débrouiller sans. Pourquoi ? Parce qu’on n’expérimente plus les choses par la perception et le ressenti direct. L’aisance et la facilité, comme la difficulté, témoignent de signaux que nous envoie le corps. La technologie fait la place aux chiffres, qui ne peuvent pas tout.
La piste (ou une route bien étalonnée), bien qu’elle rebute beaucoup de monde, est indispensable pour apprendre à connaître ses allures. Avec les repères et votre chrono, vous êtes capable à l’extérieur ou en course de savoir à quelle vitesse vous courez (sans montre) et combien de kilomètres vous avez fait. On peut assez facilement à 1/2 ou 1 km près prédire la distance d’une sortie. Sans GPS. De plus, avec la régularité parfaite d’une piste, vous percevez mieux l’intensité de l’effort, et vous l’exportez mieux en nature. Il ne s’agit pas de s’en « gaver », mais de passer par cet apprentissage et de faire des rappels de temps en temps. Combien d’exemples peut-on donner sur des coureurs qui ont bien couru sur une épreuve en oubliant une montre GPS ? En courant sans ces repères chronométriques ?
Mais n’oubliez pas non plus les entraînements » à la sensation « , qui sont très instructifs sur ce qu’il se passe en vous pendant l’effort, qu’il soit modéré ou bien poussé. La technologie est une aide bien intéressante quand vous adoptez cela comme un moyen de progression ou d’analyse. Mais elle ne sert pas à grand-chose si on ne sait pas interpréter les données ! Pour cela, il faut se documenter en amont. Rien ne remplace non plus une observation extérieure. Ne soyez pas non plus dépendant de sa fiabilité. Une montre qui ne se déclenche pas au départ d’une course, et c’est à vous de prendre votre course en main.
Attention à ce que la course ne devienne pas une affaire de statistiques ! Le ressenti est important, l’instinct doit rester présent. Ne soyons pas téléguidés. Alors, la technologie fait-elle de nous de meilleurs coureurs ? Appréciable, utile, mais pas indispensable, jusqu’à un certain degré pour le haut niveau. Elle peut faire de nous de meilleurs coureurs si la démarche générale concernant la connaissance de soi, de ses aptitudes, de son niveau et des éléments est intégrée.
Savoir comment et pourquoi pour pouvoir utiliser, à bon escient, cette technologie, sans en devenir dépendant.
Pour les plus intéressés d’entre vous par la technologie après la lecture de cet article, vous pouvez retrouver la Garmin fenix 7 sur i-run.fr.
Mathieu BERTOS