La pratique de la course à pied améliore le bon fonctionnement et notre capacité cardio-vasculaire tout en prévenant les maladies cardiovasculaires.
Toutefois, des événements tels que la disparition tragique d’un coureur sur le dernier marathon Nice-Cannes nous rappellent que la pratique d’une activité physique quelle qu’elle soit n’est pas sans risques.
En effet, certaines études* mettent en avant que la pratique chronique d’un sport d’endurance causerait des dommages cardiovasculaires donnant ainsi raison à la célèbre citation : le sport performance commence là où s’arrête le sport santé. En fait, les coureurs ont un taux de décès inférieur aux non-coureurs, mais ceux qui courent le plus perdent cet avantage au-delà d’un certain nombre de kilomètres hebdomadaires**.
Des risques minimes
En réalité, il a été observé qu’une course de type marathon entraîne des dysfonctionnements cardiaques temporaires comme des irrégularités diastoliques et une diminution de 64 à 43% de la fonction de pompage du ventricule droit***.
Les risques cardiovasculaires pendant un marathon sont cependant très faibles puisqu’une étude américaine**** portant sur 11 millions de pratiquants suivis pendant 10 ans n’a observé que 59 cas d’accidents cardiaques (51 hommes pour seulement 8 femmes) avec une morbidité de 71% contre 92% normalement (soit un décès pour 259000 coureurs). De plus, il s’avère que la plupart des accidents ont été observés chez des personnes moins entraînés et souffrant au préalable de pathologies cardiovasculaires ; d’où l’importance de réaliser un test d’effort avec analyse des paramètres cardiaques.
Plus de bienfaits que de méfaits
Selon l’étude dont est issue la courbe ci-dessous*****, la courbe des bienfaits sur la réduction de la mortalité commence à redescendre seulement après une heure d’activité intense et après 1 h 40 min d’activité modérée mais restent supérieurs aux méfaits du sport :
Cela rejoint le discours selon lequel la courbe des risques cardiovasculaires diminue avec l’augmentation de l’activité physique jusqu’à un volume de 6 à 8 heures d’entraînement hebdomadaire. Une cinquantaine de kilomètres par semaine réduirait par deux (0,52 contre 1) les risques cardio-vasculaires par rapport à une personne sédentaire******.
*Patil, O’Keefe, Lavie, Magalski, Vogel, McCullough. Cardiovascular damage resulting from chronic excessive endurance exercise. Mo Med. 2012
**Lee, Pate, Lavie, Blair. Running and all-cause mortality risk – is more better. ACSM Annual Meeting, Session : G-38-Fitness. 2012
***Jassal et al. Right ventricular dysfunction and injury following marathon running : correlating biomarkers and cardiac MRI. Journal of Cardiovascular Magnetic Resonance. 2009
****Kim, Malhotra, Chiampas, d’Hemecourt, Troyanos, Cianca, Smith, Wang, Roberts, Thompson, Baggish. Cardiac arrest during long-distance running races. New England Journal of Medicine
*****Wen, Wai, Tsai, Yang, Cheng, Lee, Chan, Tsao, Tsai, Wu (Minimum amount of physical activity for reduced mortality and extended life expectancy : a prospective cohort study. Lancet. 2011
******Leon et al. Leisure-time physical activity levels and risk of coronary heart disease and death the multiple risk factor intervention trial. JAMA. 1987
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