2 ans après sa création, l’Ultra Trail World Tour (UTWT) profite d’une légitimité crédible dans l’organisation embryonnaire du monde du trail. Si l’UTWT cherche encore sa véritable identité à l’heure d’entamer sa 3e saison, sa démarche est encouragée par tous les acteurs de la discipline.
En 2016, pas de révolution, mais une consolidation des bases de ce jeune circuit international.
Jeudi 5 novembre, une partie des acteurs du trail étaient réunis pour la cérémonie de clôture de la saison 2015 de l’Ultra Trail World Tour, remportée par le français Antoine Guillon et l’espagnole Nuria Picas. L’occasion de mettre en avant les élites, les coureurs lambdas mais aussi et surtout les organisateurs des courses partenaires du circuit, largement représentés durant la soirée.
Jean-Charles Perrin, chargé du développement de l’UTWT, résume ce circuit international par « une invitation au voyage ». Une baseline sans cesse répétée pour représenter le trail d’aujourd’hui : partager des valeurs communes, faire découvrir le monde aux traileurs, mettre en valeur l’éco-responsabilité, la sécurité… L’UTWT a construit sa légitimité naissante grâce à la confiance de plusieurs mastodontes de la discipline tels que l’UTMB ou la Diagonale des Fous, que le circuit a fédéré pour favoriser la collaboration.
Une labellisation pour les ultra-trails ?
Si l’UTWT ne se présente pas en tant que tel, penser qu’il pourrait s’imposer comme une marque de labellisation pour les ultra-trail n’est pas improbable. La professionnalisation de la démarche va dans ce sens. Pour rejoindre le circuit, les courses sont visitées par des ambassadeurs, payent un ticket d’entrée et répondent à un cahier des charges précis autour de leur popularité, de leur site et de leur internationalisation. Toutes les courses du circuit bénéficient ainsi d’un gage de qualité pour tous les traileurs.
Sans être en lien direct avec une fédération officielle ou un organisme institutionnel (elle travaille avec l’ITRA, l’association internationale du trail running), l’UTWT pourrait ainsi devenir un organe imitant des labels tels que l’IAAF avec les courses sur route ou le TTN (Trail Tour National) en France. Si Jean-Charles Perrin a bien rappelé que la plupart des courses vivaient déjà très bien indépendamment, d’autres épreuves plus modestes ont profité d’un véritable développement grâce à l’intégration dans le circuit (Ex. Madeira Island Ultra-Trail). Une preuve que l’UTWT est bien né et déjà influent, avec des chiffres en progrès chaque année. L’objectif est de poursuivre cette internationalisation sur tous les continents et au sein des « viviers » du trail tels que l’Europe et l’Amérique du nord.
Un vrai championnat pour les athlètes élites ?
Si l’UTWT est un vrai atout pour les organisations, plus de réserves son émises quant à la notion de compétition. La complexité de l’attribution des points, les différences entre les parcours et la valeur négligeable du titre rendent difficile le développement d’un véritable « championnat » d’ultra-trail. L’UTWT ne se dirige en tout cas pas vers cela avec un classement symbolique qui tiendra toujours une part subjective, tant la difficulté de la discipline empêche de comparer équitablement les épreuves.
Certains athlètes ont tout de même joué le jeu comme François D’Haene, vainqueur en 2014 ou Antoine Guillon, son successeur. Ces derniers ont avoué avoir axé leur saison autour du circuit UTWT et des courses décernant le plus de points pour le classement. Mais ces athlètes restent peu nombreux. L’agrandissement du circuit ne va pas non plus dans le sens d’un vrai championnat dédié, au risque d’engendrer une structure à deux vitesses (les élites et les autres) incompatible avec les valeurs portées par l’UTWT et à la démocratisation de l’ultra-trail.
L’intérêt principal est ailleurs : soutenir financièrement, découvrir de nouveaux challenges, permettre plus de densité sur les courses et orienter une saison. Un accompagnement qui passe par des facilités dans l’obtention de dossards, la prise en charge de déplacements et d’hébergements … Par ces aides, l’UTWT entend bien soutenir un plus grand nombre d’athlètes pour favoriser le développement de l’ultra-trail partout dans le monde. L’équipe de Jean-Charles Perrin n’en oublie pas les marques et leurs enjeux économiques. La Vibram Honk Hong 100 qui ouvrira le circuit en janvier prochain ou l’Ultra Trail du Mont Fuji en septembre ouvrent notamment un marché asiatique au fort potentiel.
> Revoir la vidéo de Jean Charles Perrin, chargé de développement pour l’UTWT :
Jean-Charle Perrin parle de l’Ultra-Trail World Tour (UTWT)À la veille de la dernière manche avec la La Diagonale des fous – ile de la Réunion, retour sur les débuts de l’Ultra-Trail World Tour avec Jean-Charle Perrin, chargé de son développement #ultratrail #UTWT #trail
Posté par Urun sur mardi 20 octobre 2015
> Tout savoir sur l’UTWT 2016
Photos : Rémi Blomme
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