Le marathon de Rennes servait de support au championnat de France de marathon 2015, le dimanche 25 octobre 2015. Michael Gras (US Talence) et Aline Camboulives deviennent alors champions de France de marathon en terminant à la 7ème place au scratch en 2h18mn32s pour l’un et à la 6ème place en 2h37min02s pour Aline.
Sébastien Larue, athlète du team i-Run et licencié au club 01 Pulsion à Pont-De-Vaux, allait aussi chercher son 3ème titre de champion de France de marathon par équipe avec ses coéquipiers et amis. Une sacrée belle performance avec un beau 2h36 à la clé ! Il nous raconte sa course ici.
« Avec les amis Pontévalois, la prépa s’est bien passée. Les indicateurs de forme étaient positifs, que ce soit sur les séances, ou sur les compétitions intégrées dans la planification. Une petite entorse au niveau de la cheville gauche début août m’a néanmoins un peu inquiété par moment, mais rien de vraiment grave. Cela ne m’a pas empêché de m’entraîner correctement. Il a juste fallu parfois s’adapter. J’avais, par exemple, prévu de courir une course nature de 17 km à intensité marathon à Seillon, à 2 semaines de l’objectif, dans le cadre de ma dernière sortie longue, mais les légères douleurs au niveau de cette cheville, m’ont fait me raviser. Je me suis rabattu sur une sortie solo de 32.7 km en 2h13′, dont 3 X 4000 en 14’45/14’39/14’33. C’était moins risqué que 17 km sur sol gras avec dévers, racines, feuilles mortes… Il n’est pas rare qu’un coureur se blesse sur les dernières sorties de développement, d’une prépa marathon. Il y avait d’ailleurs eu une hécatombe de forfaits pour l’élite française, il y a quelques années, avant le marathon de Paris.
Mon semi test à MACON s’est déroulé correctement (voir CR MACON 2015) et a contribué à ma monté en puissance sur cette prépa. Ma dernière « vraie » sortie à J-6 était satisfaisante, avec 17.1 km en 1h10′ dont 5 km en AM : 18’18. Sur les 2 semaines d’approche, je me suis bien reposé, j’ai soigné chaque détail. J’ai commencé mon gavage glucidique à partir du mercredi soir la semaine du marathon. Mes équipiers ont fait attention à tout également, car la lutte s’annonce serrée. En effet le LMA Meung sur Loire aligne 3 costauds, récemment crédités de 2h29’10 (Séb QUARRE), 2h32’59 (David VEDRINE) et 2h34’49 (Laurent QUINCHAMP, 2h30’05 également pour lui en 2013). La pression est là.
Nous nous sommes retrouvés le samedi. Récupération des dossards. Séb CHARNAY a le n°4, Lionel le 29 et moi le 34. Il y a un plus gros plateau français qu’au départ de METZ l’an dernier (voir CR METZ 2014). Le parcours, annoncé plutôt favorable sur le papier, avec un dénivelé global négatif, a attiré plus de concurrents. Le parcours s’annonce intéressant à gérer, avec un premier semi plutôt rapide (sur le papier) et un second relativement exigeant, avec 5/6 km difficiles du 26ème au 32ème. Les nombreux virages et relances permettront, au moins sur la première partie de course, d’avoir une bonne visibilité de ce qui se passe devant. Il y aura une belle côte au 40ème kilomètre, moins sévère toutefois que celle de METZ.
Au niveau météo, il y aura un vent très léger à dominante Est (défavorable), soleil, 8 à 13°C sur la course et des pressions atmosphériques hautes : 1030 hPa, ce sera moyen pour les performances. Le samedi est agréable avec les amis, relax devant un bon match de coupe du monde de rugby. Mais une fois le soir, après le repas, quand chacun vérifie son sac et son matériel, la tension est là. Nous élaborons nos stratégies, parlons de nos espoirs, faisons quelques pronostiques… J’espère perdre moins de 14′ sur Séb Charnay et moins de 4′ sur Lionel. Je compte passer sur les bases de 2h35′ au premier semi.
D DAY
Une fois sur place, nous soignons notre échauffement, nous ajustons le laçage idéalement (j’opte, comme pour chaque course sur route, pour les Asics gel tarther), il y a 42.2 km à faire ! Nous soignons chaque détail : la puce est solidement fixée, l’urine est transparente, signe d’une hydratation impeccable… Tout est OK. Place aux choses sérieuses !!
Sur la ligne de départ, nous saluons nos adversaires principaux pour le classement par équipe. Ainsi que d’autres amis. Les pontévalois s’encouragent mutuellement, j’aperçois aussi un ami, Jean Luc Naroyanin (dossard 78), il me dit : « Séb, aujourd’hui je reste avec toi tout le long ». No problème ! Séb Charnay repère les gros poissons en lice pour les meilleures places de ce championnat de France, l’Elite femme est là aussi. Lionel Ribeiro est prêt. Ça va partir ! Je suis le seul, visiblement, sur les 3 premiers rangs, à partir avec une petite bouteille à la main. J’embarque 7 gels. C’est plus que la moyenne des autres de mon SAS.
Pan ! C’est parti. Km 1 : 3’27. Un peu trop vite. Je suis juste derrière les kenyanes et Cyril Merle. Mes premières sensations sont positives. Les premiers kilos comportent bosses et relances. Séb QUARRE (leader des adversaires) est parti devant, prés de Mohamed EL YAMANI (meilleur V2 au départ). Séb CHARNAY est avec les gros poissons : Les frères GRAS, Alban CHORIN, Romain CARETTE, Christopher YRIS, Guylain SCHMIED… Lionel est dans l’allure également. Il y a une trés grosse densité. Je dois être 80/90ème ! Les 2 favorites filles sont prés de moi : Corinne HEBRETEAU et Aline CAMBOULIVES. Les 2 autres membres du LMA sont dans mes rétros.
Dès les premiers mètres, Jean Luc applique son plan à la lettre. Il ne me quitte pas ! Il a une belle petite foulée de marathonien. Au km 3 (10’41), nous passons sur une zone de travaux, la route est écorchée, nous évoluons sur du gravier qui rend quedal. Le peloton s’étire. Au km 4/5, Corinne part avec quelques gars sur un faux plat montant. Je préfère ne pas suivre, je suis déjà sur ma limite haute à ce stade de la course. Aline Camboulives hésite elle aussi, puis décide de boucher le trou, autoritairement. Km 5 : 18’00. Va falloir que je me calme ! Le groupe des filles creuse progressivement une avance de 50/60 m sur nous. En quelques kilomètres, puis l’écart se stabilise.
Me concernant, j’ai légèrement revu mon allure à la baisse, je passe de 3’37/3’38 au kilo à 3’40/3’41. Jusque là, les 2 autres gars du LMA étaient derrière moi, mais à aucun moment je n’ai pensé qu’ils n’étaient pas bien. Je savais qu’ils me déborderaient tôt ou tard. David Vedrine revient en effet à ma hauteur au km 8. (Gel 1 pour moi). Il s’évade et revient progressivement sur les filles devant. Il est bien. Au loin, je vois que Lionel est dans l’allure, sa foulée est superbe. J’aperçois aussi d’autres amis comme Cyril Merle, qui est bien aussi. Par contre, la tête de course française est hors de vue depuis longtemps.
Un peu avant le km 10, un gros groupe revient de l’arrière, puis quelques gars nous débordent, Jean Luc ( = JL) et moi. Nous traversons un village, les gens crient et applaudissent. 2 gars se mettent à accélérer de 3/4″ au km, font des gestes avec les bras et zigzaguent pour claquer des mains. Je dis à JL : « on bouge pas, ils payeront plus loin, c’est connerie ». Il acquiesce. Km 10 : 36’14 (+ 18’14). C’est vite pour moi. Notre groupe recolle linéairement sur les meilleures françaises. Les 2 euphoriques de l’applaudissement ont déjà rétrogradé en cul de groupe. David Vedrine, jusqu’alors avec les filles, sent que ça mollit avec elles et repart de l’avant. Il maîtrise son sujet. La jonction sur Corinne et Aline se fait au km 13 sur un faux plat montant. Des km 9 à 13, il y a eu de légères variations du rythme, que nous avons pris grand soin d’amortir avec JL. Le 3ème du team LMA, Laurent QUINCHAMP) me déborde au moment de la jonction et s’échappe. Il est fluide et relâché. Il est costaud. Je reste avec JL et les filles.
Km 15 : 54’39 (+ 18’25) : Gel n°2. Laurent a déjà creusé une belle avance. Cela m’inquiète un peu. Mon rythme est bon (3’40 à 3’43 au kilo), ça va encore bien pour moi, mais s’il creuse comme ça tout le long… Je remarque que sur tous les ravitos, les gobelets sont minus, peu remplis, s’écrasent à la saisie… On arrive pas à boire correctement ! Je sue déjà pas mal. J’ai encore de l’aisance, mais il va falloir penser à un truc pour s’hydrater efficacement. Sinon, attention les dégâts ! J’avais initialement prévu de jeter ma petite bouteille en cours de route, mais… Je vais la garder. J’ai remarqué de belles bassines sur les stands d’épongeages (sans gobelets et bouteilles) et PERSONNE n’utilise cette eau. Il fallait en fait penser à emmener la petite éponge fournie par l’organisation dans le petit sac cadeau, lors de la remise des dossards). Vers le km 17.5, au niveau du stand d’épongeage, je ralentis, je trempe ma bouteille 1 à 2 secondes et repars : BREDOUILLE ! Merde ! A peine 2 cm au fond.. 🙁
Au km 18 (1h05’49), un autre petit groupe recolle sur le mien. Jean Paul Carvalho en fait partie. C’est un gars très régulier, qui m’avait aidé à ANNECY en avril (CR ANNECY 2015). Il vaut environ 2h36’30/2h37′. Je me mets au cul du groupe. Les jambes commencent déjà à s’altérer petit à petit. Les gars du LMA sont hors de vue. Km 20 (1h13’20 : + 18’41). Dans un faux plat montant, je lance : « ptin ! Pas d’eau sur ce marathon ! ». Seuls JL et JP semblent y prêter attention. Passage au semi : 1h17’31. Exactement ce que j’espérais, dans le meilleur des cas. Mais la route est encore longue est difficile. Surtout avec peu d’eau. Au km 22, je passe mon gel n°3. Je suis attentif à mon corps, et je ressens les premiers (légers) signes des futures crampes, derrières les cuisses. Ce marathon, c’est un toboggan. Les muscles vont charger tôt. C’est évident : IL ME FAUT DE L’EAU !
J’aperçois le stand d’épongeage au km 23. Je ne me pose même pas la question de si l’eau est crade ou pas : Je m’arrête 4/5″, je trempe ma bouteille jusqu’à remplissage complet. Et je repars. Mon groupe a pris 25/30 m. 2 motos étaient à notre hauteur à ce moment là pour suivre la bagarre pour le titre de championne de France. Une moto décroche légèrement pour rester quelques hectomètres avec moi (il est fréquent que les groupes se fragmentent au niveau des ravitos, à haut niveau, en fin de course, ce sont des moments décisifs). J’entends le passager dire au pilote : « Celui là il va sauter ». J’espère que j’ai fait le bon choix… J’ai beaucoup de mal à reboucher ces 30 m. Cela me prend 2 km. Mais je reviens. La fatigue s’installe sérieusement maintenant. Les muscles continuent à charger. ça va être long…
Je reste au cul du groupe. JL, JP et les filles maintiennent un rythme régulier. Je consomme mon eau régulièrement, pendant que les autres boivent : 0 ! Cela me fait un peu de poids à porter depuis le départ et les « arrêts au stand » me mettent en difficulté pour revenir… J’espère que ce sera payant. Km 25 : 1h31’52 (18’22). Nous commençons le secteur très vallonné du 2ème semi. Au km 26, je lance au groupe, comme à METZ : « Reste une heure de course ». Un coup d’œil à ma montre : 1h35’43. Très bien ! JP et d’autres regardent aussi leur montre à ce moment là. Les bases sont élevées pour moi, c’est mon allure record, mais je sais qu’on va bouffer de la bosse pendant plus de 20 minutes. Je suis dans un état encore satisfaisant à ce stade du marathon, mais je suis quand même moins « en contrôle » qu’à METZ.
Au ravitaillement, même s’il me reste un peu d’eau en bouteille, j’essaye de prendre un gobelet : toujours pareil : Je n’absorbe quasi rien. Il est à moitié vide avant de l’attraper. Il s’écrase à la saisie = tout sur les mains. Et les dernières gouttes dans les narines : VOI LA ! 🙂 Bref… Je ne sais pas comment font les autres pour tenir sans eau. Km 28 : gel n°4. Mes muscles commencent vraiment à durcir. Je sue pas mal. Juste après, nouvel arrêt au stand, pour remplir : 5/6″. Evidemment, je suis encore éjecté du groupe… Pff… Je me dis un instant: « arrête de faire n’imp’!! ». Je repars. En quelques appuis je retrouve mon intensité marathon. J’entends les filles du stand dire dans mon dos : « c’est un malin celui là ! ».
Mon état musculaire continue à se dégrader, mais je me sens capable de revenir encore sur mon groupe, puis de tenir un moment. Je reviens à la faveur d’un petit faux plat descendant. J’avais travaillé à l’entrainement, comme avant METZ, sur des séances en côte, des récups en descente à un bon gros 15/16 km/h. Cela semble payer. Car c’est toujours sur ce type de terrain que je remonte sur le groupe. Km 30 : 1h51’06 (+ 19’14). Les kilomètres s’allongent. Un peu plus loin, sur le haut d’une bosse, Aline Camboulives, après avoir récupéré un gel, tente une relance. Corinne laisse un petit espace. Aline insiste. L’écart se forme. Aline est forte ! Je reste avec Corinne, JP, JL et les autres. Km 32 : 1h58’51. Ça commence à faire mal là ! Les gestes changent un peu chez tout le monde. Le groupe s’étire. Au stand épongeage, je stoppe encore, remplissage. Je repars. Là : Plus de groupe à rejoindre ! Tout à explosé en 500 m ! Un par un ! 15 à 30 m d’écart entre tous. Les écarts se creusent. JL coince, JP coince, Corinne coince, moi : pas. Mais j’ai mal putain !! J’ai mon bidon plein et j’avance.
Cela m’amène des idées positives : « avec ces arrêts, j’étais dans le juste ! Je n’ai pas perdu 3 X 5″ sur les épongeages, j’ai consacré 3 X 5″ à une fin de course décente » (je l’espère). Les jambes sont en béton et il va falloir contenir les crampes… Vers les km 34/35, nous sommes à proximité du campus. Le parcours fait un gros Z en devers sur un parking, ça maltraite les muscles et les mollets. Il y a de légères cuvettes, ça fait mal. Km 35 : 2h10’08 (+ 19’02) et gel 5. L’eau bue et les gels réguliers stabilisent l’état de l’arrière de mes cuisses. Cela devrait tenir au niveau des crampes… De justesse. J’arrive sur le quai : Une immense ligne droite. Aline est 70/80 m devant, elle maintient son rythme.
Je projette mon regard le plus loin possible : Pas de jaune putain ! Pas de LMA !! Ils ont donc au moins 2’30 d’avance sur moi… Chier ! Je me concentre, je m’applique, j’essaie de ne pas faiblir. Ma foulée se dégrade encore en voulant accélérer. Je ne propulse plus vraiment avec une action genoux/pieds, ma foulée change naturellement, sans que j’y veille. Mes bras s’activent différemment pour délester le haut du corps, mon amplitude de foulée baisse, rien à faire contre ça, mais ma fréquence augmente légèrement. Mes membres inférieurs travaillent davantage au niveau bassin/fémur. Bon, en gros : C’est mon cul qui bosse ! 🙂 C’est moche. Mais je m’en fous. J’avance. J’ai l’impression d’être à 15 km/h sur cette large avenue, je tape les kilos : 36ème en 3’47 ; 37ème en 3’43 ; 38ème en 3’45. ça me tue de douleur. Comme des petits coups de couteau dans les cuisses à chaque contact avec le sol.
Au 38ème : Gel 6. Il parait qu’ils contiennent des antioxydants, pour retarder les crampes ça peut servir… Car elles sont imminentes. Bidon à sec. Je lutte. Je me dis que je reprends peut être 10″/km au LMA. Je lutte. Au 39ème, une cuvette sous un pont, la dernière, elle calme. J’AI MAL ! Je passe quelques gars en dérive. Ils perdront quasi 1 minute en 3 km. Sur cette fin de course, j’ai le sentiment de m’autodétruire. La douleur… Horrible. Je pète de la fibre ! Mes cuisses : je suis en train de les exploser. En revanche, je ne subis pas de craquage énergétique. Pas d’hypo. Je lève les yeux. L’écart sur Aline a fondu. J’ai un soubresaut de lucidité pour passer mon dernier gel au 39.5. Au pied de la bosse. Je monte comme je peux. Le fait de revenir sur Aline me stimule. Km 40 : 2h28’57.
Si je termine en moins de 8′, c’est moins de 2h37′ au bout. Après la bosse, ça descend. Je vais essayer les 2 : Passer Aline et faire moins de 2h37′. Je ne pense plus au LMA à ce moment là. Plus loin, juste avant le 41ème, je vois le frère de Lionel Ribeiro, en spectateur, il me HURLE : » ARRACHE TOI ! C’EST SERRE ! C’EST SERRE !! ». Je me finis sur les derniers hectomètres de ce marathon. Les pavés du centre ville font mal, mais par rapport à la douleur déjà présente, ça ne change en réalité… Rien. On perd juste un peu en motricité. Je passe Aline, il était temps que ça termine pour elle : elle s’éteignait. Je n’en peux plus. J’entends enfin le speaker, je tourne à droite, je vois au fond 2h36’17. Je lutte, je luuute, je luuuuute… Je pète de la fibre. Je viens crever sur la ligne en 2h36’50. (38ème) Je suis explosé. Je suis content, à moitié. J’attends, je titube vers Lionel Ribeiro (qui réalise 2h33’48 à 11″ de son record, 26ème). D’habitude, il me dit de suite : « c’est fait! » ou « c’est bon! ». Là rien. On se tape juste dans la main. Il est over. On est fini fini.
Quelques minutes passent. On aperçoit ensuite le grand (= Séb CHARNAY). Il rayonne. J’entends quelqu’un, quelque part, dire, en le désignant : « il a été énorme ! » Un autre dit : « course modèle ce mec! « . On s’approche. Alors ? Alors ?! ALORS IL TERMINE 3ème !! Chrono ? Il tend son bras : sur la montre 2h22’07. Ho Putain !!!!!!!!!!!! Bon ben, c’est fait !! Nos mines s’illuminent. Yeahhhhh !!!! YEEAAAHHHHHH !!!! Les bises sont de sortie. 🙂
Ensuite les événements s’enchaînent et se mêlent. Nous savourons tout ça. Les discussions avec les amis facebook, qui deviennent des amis tout court, comme Guylain SCHMIED ou Mohamed EL YAMANI, tous les 2 auteurs de courses sublimes. Séb QUARRE, le leader des LMA réalise 2h28’32. Quelques minutes après, José Ribeiro, V3 de notre microscopique club, devient champion de France de marathon V3, avec 40 » d’avance. Olé ! Chaud patate !! 🙂 Les podiums ensuite. Bonheur à l’état pur ! Devant les amis et les familles. TOUS nos objectifs sont atteints. C’est EXTRA. Les autres membres du club qui ont couru ont réalisé des perfs honorables. (ex : Gilles PERRET, vétéran 2 : 2h50′. Michelle MARTINET, vétérane 3, 5ème V3F en 3h39’…).
Personne du club n’a abandonné. Mais ce fût serré. Car les membres du LMA ont répondu présents. Leurs temps d’engagement : 2h29’10/2h32’59/2h34’49 et ils réalisent 2h28’32/2h33’25/2h35’10. Ils ne sont pas venus en touristes ! Pour reprendre une expression chère à mon pote Olivier Gaillard : « il ne fallait pas se trouer sur ce marathon !! ». Nous avions fait 7h32’05 en 2014 à METZ et là nous faisons 7h32’46. Comme pour la pub Michelin : Les plus belles performances sont celles qui durent. 3 titres de champion de France par équipe avec les 3 même amis. Ce n’est pas si fréquent.
Le niveau par équipe était trés élevé cette année. La 4ème équipe réalise 7h40’51 (la 3ème 7h40’50 🙂 ) Je vous laisse calculer la moyenne…
Personnellement, je suis très content de ce titre et de ce 2h36’50. (mon 2ème meilleur chrono sur marathon). ça a été dur. Très dur. Sans fausse modestie, j’estime que ma gestion de course fût plutôt bonne, compte tenu des spécificités de ce parcours. (1h17’31 + 1h19’19). Je vais retenir à titre d’expérience personnelle qu’il faut toujours toujours écouter son corps. Il vaut mieux sauter d’un groupe 3 X, pour se ravitailler efficacement, si on sens les choses comme ça. Si je n’avais pas eu ma petite bouteille, j’aurais pris la peine de m’arrêter aux ravitos pour engloutir 3/4 gobelets à la volée. Mais les – de 2h37′ aurait été plus délicates à sortir. Je pense aussi que les gels contribuent à stabiliser le risque de crampe en fin de marathon.
Pour finir, un immense merci aux copains. Ce sont de supers marathoniens. MER CI ! Mention spéciale à Séb CHARNAY, qui ne pouvait pas courir 10 m en janvier. Qui peinait à courir 3 X par semaine en avril. Et qui est de retour à son meilleur niveau. Il a réalisé une course référence. Beaucoup de gros poissons auraient du rester avec lui, plutôt que de secouer le groupe des frères GRAS sur les 15 premiers kilomètres. Ce n’était pas leur jeu de secouer un gars qui vaut 1h04’30 au semi. Séb réalise son 2h22’08 en se contentant des misérables petits gobelets… C’est COLOSSAL. En 4 ans au France de marathon, il termine 4ème, 3ème, 4ème, 3ème en 2h20’56/2h23’13/2h22’50/2h22’08. C’est majestueux. Damien GRAS fait un bien beau vainqueur de ce championnat. Aline Camboulives, réalise le grand chelem après sa victoire au France de semi et de montagne. Elle est forte.
Ce marathon était très bien organisé, à tous niveaux, mais il reste un axe de progrès évident : l’approvisionnement en eau des coureurs. Prochain compte rendu de marathon : PARIS 2016. »
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